Jason Lamy Chappuis un Jurassien au palmarès époustouflant

Publié le 02/03/2015 - 09:45
Mis à jour le 02/03/2015 - 09:52

L’un des plus grands sportifs français de ces dernières années fait ses adieux: le jurassien Jason Lamy Chappuis, médaillé d’or du sprint par équipes du combiné nordique samedi 28 février 2015 aux Mondiaux de combinés nordique de Falun, en Suède, a annoncé qu’il mettrait fin à sa carrière au terme de la saison, à 28 ans seulement.

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PORTRAIT

"Je termine sur une médaille d'or avec mon pote François (Braud): la boucle est bouclée", a expliqué "Jez", qui va terminer la saison et raccrochera fin mars après les trois dernières étapes de Coupe du monde.

Champion olympique à Vancouver en 2010 (en individuel petit tremplin), le licencié du SC Bois d'Amont possède un palmarès unique pour un skieur français, malgré la déception des JO de Sotchi l'an dernier.

Ses statistiques mentionnent cinq titres de champion du monde (dont trois individuels pour un total de dix médailles) et quatre Coupes du monde (26 manches remportées).

Il a été médaillé lors des huit dernières épreuves de championnats du monde qu'il a disputées ces deux dernières années. C'est un immense champion qui souhaitait partir sur un coup d'éclat plutôt que faire la saison de trop.

"Je ne pense pas que je peux trouver d'objectifs supplémentaires ces prochaines années. J'ai tout gagné. Je me voyais mal repartir, m'entraîner seul l'été. Il y a un peu de lassitude", a-t-il témoigné, les yeux rougis par l'émotion.

Sotchi: "Pas de regrets"

Lamy Chappuis assure ne pas partir "sur un coup de tête", même si sa décision finale n'a été prise que vendredi soir, à la veille du sprint.

"Je me suis dit que si j'en claquais une belle aujourd'hui (samedi) avec François, ce serait le bon moment de dire au revoir", a-t-il précisé.

Lamy Chappuis retient trois dates quand il revisite sa carrière: Vancouver 2010 et les années 2013 et 2015.

"Vancouver, c'est un titre olympique qui a changé mon statut", se souvient-il. "2013, je réalise des Mondiaux quasi parfaits à Val di Fiemme, trois titres et une médaille de bronze. Et ici, en 2015, je reviens au somment avec quatre médailles après une période difficile".

Cette "période difficile", c'est Sotchi. Des JO ratés en 2014. Zéro médaille. Mais le Jurassien ne regrette rien.

"Je ne dirais même pas que Sotchi est un mauvais souvenir. J'ai été porte drapeau de la France. Personne ne pourra me l'enlever. Et puis, j'ai beaucoup appris de cette contre-performance. Je me suis remis en question. Sans Sotchi, je ne serais pas ici avec cette médaille d'or autour du cou aujourd'hui", avance-t-il.

Ex-sauteur et futur pilote ?

Que fera-t-il une fois la saison et sa carrière terminées? "Je me rendrai aux États-Unis voir mes grands-parents et décompresser", raconte le natif de Missoula (Montana), dont la mère est américaine.

Et même s'il arrête la compétition, ce spécialiste du saut n'a pourtant pas renoncé à voler: il envisage sa nouvelle carrière... dans l'aviation !

"Je veux finir ma formation de pilote de ligne. J'ai visité une école privée en Angleterre. Il y en a en France, en Belgique... Je n'y ai pas encore vraiment réfléchi. Le but est de travailler pour une compagnie aérienne dans quelques années".

Mais avant cela, Jason Lamy Chappuis avait un titre à fêter samedi soir 28 février 2015 à Falun. Avec François Braud, en fin d'après-midi, il a permis à la France de conserver son titre de championne du monde de sprint, au terme d'une lutte épique avec l'Allemagne.

C'est la sixième médaille française de ces Mondiaux-2015, la première en or et la quatrième en combiné.

En tête après les sauts, les deux Français, jamais inquiétés lors de leurs quatre premiers relais, ont tremblé dans les derniers hectomètres à cause d'un ultime relais impressionnant de Frenzel. Mais Lamy Chappuis a maîtrisé son sprint, s'imposant avec 2 sec 7/10e d'avance sur son dauphin.

Comme à Val di Fiemme il y a deux ans, la France a donc décroché une médaille dans chacune des quatre spécialités du combiné, en grande partie grâce à sa star: "Tout ça va me manquer. Les entraînements avec les potes, les parties de rigolades, ce milieu du combiné qui est une vraie belle famille. Mais il faut bien dire adieu un jour...".

(Avec AFP)