L'association Mighty Worm fête ses 12 ans : "Peu de gens osent se lancer aujourd’hui pour assurer la relève"

Publié le 26/11/2015 - 16:44
Mis à jour le 26/11/2015 - 18:34

Active depuis 12 ans, l’association Mighty Worm aspire à développer la culture rock’n’roll en Franche-Comté par le biais de concerts et de divers évènements autour de ce genre musical éclectique. Mighty Worm a déjà accueillis plusieurs centaines de groupe reconnus dans le monde entier. Pour fêter leur 12e anniversaire, l’association organise ce vendredi 27 novembre 2015 un concert à La Rodia en présence du groupe Danko Jones. Rencontre avec Ben, membre actif de Mighty Worm.

interview

MaCommune : Aujourd'hui, qui sont les membres actifs de l'association Mighty Worm ? Président ? Trésorier ? Secrétaire ? Les autres ?

Ben : "Le bureau est actuellement composé de Lucas (président), de Toufik (trésorier) et d'Aurèle (secrétaire). Au départ nous étions seulement cinq, mais désormais nous sommes une quinzaine de membres dans l’association. Depuis la création de Mighty Worm, les membres du bureau et du CA ont pas mal tourné, certains ne pouvant plus consacrer le temps nécessaire à toutes nos activités, alors que d'autres ont rejoint l'aventure en cours de route." 

Quelles évolutions notables constatez-vous depuis la création de l'association ? 

Ben : "Au delà de l'évolution des membres, nos activités se sont étoffées, diversifiées, adaptées en fonction des possibilités. Au départ nous ne faisions que de l'organisation de concerts à une fréquence beaucoup plus élevée, sur le Pays de Montbéliard initialement, puis nous sommes arrivés sur Besançon en 2004. Au fil des années, nous nous sommes attaqués à d’autres actions parallèles et complémentaires. 

Nous animons une émission hebdomadaire sur Radio Campus Besançon, nous avons sorti une série de compilations (Mighty Worms Strike), créé une section DJs, collaboré avec un grand nombre d'autres structures, mis en place un merchandising, participé au financement de disques de groupes locaux.. Tout ceci évidemment dans une optique de diffusion du rock n’roll indépendant par les moyens mis à notre disposition, Do it Yourself ! 

Ce qui ne change pas, c'est notre état d'esprit, notre motivation, notre engagement, nos principes. Nous restons très attachés à la scène locale que nous trouvons très riche et le côté humain de nos relations reste primordial.

N’oublions pas que tout ceci reste bénévole, il faut donc avant tout se faire plaisir."

Est-il aujourd'hui difficile de faire vivre une association comme Mighty Worm à Besançon ? Pourquoi ? 

Ben : "J'ai envie de dire oui et non.

Non, parce que l’on est maître de nos actions, nous sommes et tenons à rester indépendants et ne rien devoir à personne. On ne peut compter que sur nos membres, qui font ce qu'ils peuvent en fonction de leur temps libre et de leur motivation. L’auto-initiative est de rigueur.

Nous avons la chance d’être dans une ville qui possède un gros vivier de groupes et de structures dédiées à la musique. Nous sommes heureux de pouvoir collaborer avec eux sur plein de projets différents et de faire bouger les choses et les gens à notre petite échelle.

Besançon est une ville qui compte un étonnant ratio groupes/nombre d'habitants, mais parfois quand on voit la répartition des aides publiques au niveau de la culture, on se pose des questions sur l'implication des pouvoirs publics vis-à-vis du développement des musiques actuelles. 

Beaucoup d’évènements, de lieux et même de structures ont disparu ou ont du mettre la clé sous la porte, et c'est vraiment dommage... Pire, il devient compliqué pour les petits nouveaux de se faire une place, que ce soit les jeunes groupes, les associations ou les petits lieux de diffusion. Peu de gens osent se lancer aujourd’hui pour assurer la relève et apporter un peu de fraîcheur.

Car oui, faire vivre une association n'est jamais aisé. C'est beaucoup de travail, de temps, d’implication, mais aussi des responsabilités. Le tout bénévolement. 

On prend sans cesse des risques, notamment financiers, dans un cadre qui mériterait d'être professionnel mais qui ne l'est pas. On se lance des défis, sans filet de sécurité. C’est un frein comme un moteur, à nous alors de mettre toutes les chances de notre côté."

Que peut-on vous souhaiter après 12 ans d'actions, de mobilisations musicales ? 

Ben : "D'avoir toujours la même envie, la même mentalité, de continuer à promouvoir le rock'n’roll indépendant et la scène locale. Que cela reste une passion épanouissante et évidemment un plaisir. Avec l’âge et les contraintes de la vie, il faudra encore une fois s’adapter. Mais ça on sait faire !"

Vendredi, vous faites venir Danko Jones, une véritable référence en matière de rock… 

Ben : "C'est vrai que c'est un gros morceau, et c’est donc une vraie fierté pour nous de recevoir Danko Jones sur la grande scène de La Rodia pour nos 12 bougies. Accompagnés des Suisses de The Peacocks et des copains bisontins de Graffen, ça promet d’être une des grosses soirées rock de 2015 sur la région.

Il y a quelques années, ça n'aurait sans doute pas été possible. C’est réellement une des plus grosses dates que l’on ait organisé. Danko Jones est un power trio canadien que l’on écoute depuis des années, on se réjouit déjà de le voir envoyer ses premiers riffs !

Si nous avions su en montant l’association il y a douze ans tout ce qu'il allait se passer...  Quand on regarde dans le rétroviseur, on se dit qu'on a fait venir de sacrés groupes ! Que ce soit Youth Brigade, The Datsuns, Mad Caddies, Down By Law, SNFU, Chixdiggit et tant d'autres... Ces groupes ne parleront certainement pas à tout le monde certes, mais les connaisseurs valideront.

Depuis 2003, nous avons accueilli près de 250 groupes de 24 nationalités différentes. Ça commence à faire du monde, et pas mal de bons souvenirs!"

Quelles sont vos plus grandes fiertés depuis la création de l'association ? 

Ben : "Nous sommes sincèrement fiers de tout ce que l’on a accompli, le tout avec nos petites mains. Mais c’est surtout d'avoir sympathisé avec autant de personnes, quelle que soit leur implication dans le monde de la musique.

S’il l’on doit donner une anecdote, c'est vrai qu'héberger il y a quelques années Dennis Lyxzèn et David Sandström du mythique groupe suédois Refused à la maison (après leur concert avec leur autre groupe AC4) a été assez spécial... 

Dernièrement nous avons accueilli Kepi Ghoulie (USA) et KJ Jansen (Canada) en format acoustique au bar de l'U, qui sont deux grands messieurs du punk rock et des personnes humainement géniales. Ils sont venus en toute décontraction et simplicité, ce fut un super moment ! Ce ce qui reste intéressant au delà de la simple organisation, c’est de rencontrer des gens, de bosser avec eux et de créer des choses qui n’existeraient pas. Le tout pour divertir d’autres gens, et nous-mêmes en passant.

Si l’on doit être fiers d’une chose, c’est que des milliers de personnes en 12 ans soient sorties s’amuser et prendre du bon temps grâce à nous, et qu’elles en gardent un bon souvenir." 

Quels sont vos prochains concerts, vos prochaines dates ? 

Ben : "Nous préparons tranquillement l'année 2016, quelques dates seront annoncées prochainement.

En ce qui concerne le mois de décembre, nous organisons la 9ème confrontation entre le Retour du Boogie et nos Mighty Worm Rockin' DJs dans le bar de La Rodia le 4 décembre prochain.

Les DJs de l'asso seront aussi à Sono Vino, bar à vin de notre amie Florianne situé à Pupillin, le samedi 19 décembre." 

Avez-vous des rendez-vous réguliers ?

Ben : "C'est vrai que l’on a des activités régulières :

Une émission radio tous les mercredis de 19h à 21h sur les ondes de Radio Campus Besançon (102.4FM / campusbesancon.fr)

Des Apéro-mix tous les jeudis à l'Arche (place Marulaz à Besançon) à partir de 18h et ce jusqu'à la fin d’année.  

Et évidemment les désormais inévitables Mighty/Boogie seulement quatre fois par an dans le bar de La Rodia, pour fêter chaque début de saison en dansant au pied de la citadelle.

Voilà pour les événements réguliers, et c’est déjà pas mal ! "

Propos recueillis par Alexane

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