Absinthe : « Un vrai coup d’épée dans le dos » de la Suisse

Publié le 18/08/2012 - 08:29
Mis à jour le 18/08/2012 - 08:35

A la suite de la décision de l’Office fédéral de l’agriculture suisse d’attribuer une IGP (indication géographique protégée) aux eaux-de-vie Absinthe, Fée verte et La Bleue, François Guy, patron de la distillerie du même nom à Pontarlier, réagit vivement.

polémique

Les Suisses ont donc décidé de protéger leur absinthe en empêchant toute production étrangère du même nom de franchir la frontière helvète. De quoi fâcher les producteurs francs-comtois, au nombre de quatre, qui évoquent « un coup d’épée dans le dos ». De nombreux appels de cette décision sont attendus.

Selon François Guy, « la décision suisse, qu’on attendait depuis deux ans, veut dire que tous nos recours ont été déboutés. Mais on a encore un mois pour faire appel devant la justice administrative suisse ». La Fédération française des spiritueux (FFS) prendra position la semaine prochaine.

Durant les deux années de l’instruction du dossier, de nombreux pays ont soulevé des protestations à l’encontre de ce projet. 42 oppositions ont été déposées, mais aucune n’a été retenue car les Suisses estiment que l’absinthe est une eau-de-vie traditionnellement associée au Val de Travers dans le canton de Neuchâtel depuis la fin du XVIII e siècle. 80 % des 65 000 litres d’absinthe produits en Suisse provient d’ailleurs de cette région.

Le breuvage de couleur verte avait la réputation de rendre fou et a été prohibé en Suisse comme en France. L’interdiction a été levée dans l’Hexagone en deux étapes : en 2001 avec la dénomination spiritueux aux extraits des plantes d’absinthe et en 2010 avec la seule appellation absinthe.

Si l’Association interprofessionnelle suisse de l’absinthe se réjouit de cette décision, les Français considèrent que personne ne peut mettre le grappin sur un nom. « Ce qui choque le plus, c’est que la Suisse s’approprie un nom commun de plante. Rien à voir avec le champagne ou le cognac. Ce n’est pas possible de piquer un nom comme ça à tout le monde. C’est comme si quelqu’un déposait le mot vin », tempête François Guy.

« C’est un vrai coup d’épée dans notre dos, alors que nous avons créé ensemble une route de l’absinthe franco-suisse dans le but de communier ensemble. Vraiment, ça me fait bondir, poursuit le fabricant franc-comtois. Si la décision de l’OFAG va à son terme, je ne pourrais plus, comme tous les autres producteurs, continuer à vendre mon absinthe en Suisse, alors que depuis huit ans j’en vends 500 litres annuellement. C’est un arrêt à la libre circulation. »

Il craint même qu’à la longue, l’Europe ne fasse sienne la décision suisse et impose une autre appellation à tous les autres pays.

Même si l’on peut considérer que la Suisse a utilisé l’absinthe avant les autres, il ne faut pas oublier, précise François Guy, que s’était sous la forme d’un médicament. C’est en France que le breuvage est devenu un apéritif avec comme capitale historique Pontarlier qui comptait quelque 25 distilleries en 1900.

L’absinthe se déguste selon un rituel bien précis qui consiste à verser au goutte à goutte de l’eau glacée à travers un sucre posé sur une « pelle » disposée sur un verre contenant de la « fée verte ». À consommer avec modération, contrairement à Baudelaire et à Van Gogh…

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