Affaire Léonarda : "Elle parlait bien français, elle avait quelques copines et elle était plutôt sympa"

Publié le 17/10/2013 - 10:11
Mis à jour le 18/10/2013 - 15:07

Après l’expulsion de Leonarda, ses amis se disent choqués et c’est l’émotion qui prime exacerbée par la polémique née à gauche sur les modalités de l’explusion.  Une pétition demandant le retour de Leonarda a recueilli près de 12.000 signatures. La députée PS du Doubs Barbara Romagnan l’a signée. Leonarda, scolarisée depuis son arrivée en France il y a près de cinq ans, est décrite comme une élève de 3e moyenne, mais impliquée et plutôt bien intégrée.

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Témoignages

"Elle parlait bien français, elle avait quelques copines et elle était plutôt sympa", résume Céline, qui a du mal à comprendre pourquoi sa camarade de classe a été expulsée le jour de la sortie pédagogique. "Elle n’a même pas eu le temps de récupérer ses affaires chez la copine où elle avait dormi la veille".

La famille Dibrani a été déboutée de ses demandes de droit d’asile et elle était sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français. Le père, Resat, 44 ans, avait été expulsé le 8 octobre et le reste de la famille était assigné à résidence à Levier (Doubs).

"Ils avaient préparé leurs affaires"

D’après Gérard Guinot, porte-parole du comité de soutien aux sans-papiers du secteur de Pontarlier, la famille s’attendait depuis une quinzaine de jours à être renvoyée au Kosovo. "C’était irrémédiable, ils avaient préparé leurs affaires, mais ils espéraient un miracle et ils n’avaient pas été prévenus du jour de l’expulsion", remarque-t-il.

Selon le ministère de l’Intérieur, c’est "afin d’éviter que la famille ne soit séparée", et d’assurer des "départs aussi simultanés que possible", que la police aux frontières et les gendarmes se sont rendus le 9 octobre au domicile de la mère de Leonarda. "Il a été convenu entre la famille, le représentant de son comité de soutien, l’enseignante en charge de la sortie scolaire et les forces de l’ordre de laisser la jeune fille sortir du bus afin de lui permettre de rejoindre sa famille".

Gérard Guinot s’est "battu pour que la famille soit regroupée avant l’expulsion", mais il aurait "préféré que le préfet accorde une autorisation de séjour". Le Réseau éducation sans frontières (RESF) a appelé à manifester vendredi à 17h30 devant la préfecture du Doubs pour le "retour immédiat de la famille Dibrani, expulsée dans des conditions ignobles".

 Emotion devant le collège 

Devant le collège André-Malraux de Pontarlier, les camarades de Leonarda témoignent. Romane et Marie se disent "choquées". "Ça nous évoque le racisme et les inégalités : ici Leonarda et sa famille avaient les moyens de se loger, de manger et d’étudier, alors qu’au Kosovo, elles n’ont rien", regrettent les deux jeunes filles de 14 ans, scolarisées au collège André Malraux.

Leonarda Dibrani était dans un bus scolaire avec ses camarades de classe, dans le cadre d’une sortie pédagogique, lorsqu’elle a reçu un appel sur son portable, le 9 octobre dernier : ses cinq frères et soeurs âgés de un à 17 ans, et sa mère venaient d’être pris en charge par la police pour être expulsés de France, direction leur pays d’origine, le Kosovo.
"Le bus s’est arrêté et Leonarda est descendue toute seule, elle a dit au revoir à la copine chez qui elle avait dormi la veille. Ca s’est passé très vite et on n’a pas tellement vu ce qui se passait, il faisait encore nuit. On a juste vu une voiture de police qui l’attendait", raconte Céline, qui se trouvait dans le car avec la jeune fille.

 "Sur le moment on n’a pas vraiment compris, on s’est posé des questions et notre professeure nous a dit que Leonarda était expulsée de France et renvoyée au Kosovo, qu’elle pleurait et qu’elle ne voulait pas retourner dans ce pays qu’elle ne connaît pas", ajoute-t-elle.

(avec AFP)

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