Alain Joyandet va se refaire une santé politique en Haute-Saône

Publié le 05/07/2010 - 19:04
Mis à jour le 05/07/2010 - 19:04

Après sa mésaventure gouvernementale, Alain Joyandet va certainement se ressourcer dans son fief haut-saônois et laisser tomber le conseil régional.

Dimanche après-midi, Alain Joyandet a envoyé un SMS prévenant ses amis de l'UMP du Doubs réunis pour leur fête annuelle à Moutherod qu'il ne pourra les rejoindre à cause d'un problème d'agenda. Le secrétaire d'Etat avait déjà décidé de jeter l'éponge et préparé l'annonce de sa démission sur son blog.
 
A-t-il pris les devants sur le remaniement ministériel annoncé en octobre comme il l'affirme ou, comme l'a suggéré Luc Chatel, porte-parole du gouvernement, s'est-il fait instamment prié par l'Elysée et par Matignon ? Le résultat est là. Alain Joyandet est contraint et forcé de quitter un gouvernement qu'il avait rejoint en mars 2008 en remplacement de Jean-Marie-Bockel en délicatesse avec certains dirigeants africains qui ont eu sa peau.
 
Silence radio...
 
Le ministre des Affaires étrangères dit comprendre les raisons de la démission d'Alain Joyandet dont il va reprendre les attributions, en particulier dans le domaine des relations avec les pays africains.
 
«Le départ d'Alain Joyandet est le départ d'un collègue et d'un collaborateur fidèle. Pendant plus de deux ans, il a oeuvré à mes côtés au renforcement des liens de l'Afrique avec la France, à l'approfondissement de la coopération au sein de la famille de la francophonie, et à l'effort de solidarité de la France sur la scène internationale», a souligné hier Bernard Kouchner dans un communiqué du type « minimum syndical ».
Depuis l'annonce de sa démission, c'est silence radio du côté d'Alain Joyandet. Lui qui avait une envie irrépressible de devenir ministre doit accuser le coup d'être obligé de quitter la scène gouvernementale d'une si piètre manière. Il a beau assuré Nicolas Sarkozy de sa fidélité et de son amitié, la sanction infligée fait mal. Après avoir sillonné la planète dans tous les sens, le voilà contraint de faire la navette entre Paris et Vesoul.
Pas motivé par la Région
Après la démission, c'est l'heure du choix, car Alain Joyandet se retrouve en situation de cumul de mandats. Comme il va retrouver son siège à l'Assemblée nationale au détriment de son suppléant Patrice Debray, il doit faire un choix entre la mairie de Vesoul et le conseil régional. Tout laisse à penser qu'il va quitter l'institution régionale qu'il n'a pas réussi à faire basculer en mars dernier.
La Région sans en assurer la présidence ne semble guère motiver Alain Joyandet. Il l'a prouvé lors des premières sessions qu'il a rapidement délaissées. Chef de file de l'UMP, qui ne compte que 12 conseillers sur 43, n'est pas le meilleur poste pour préparer les législatives de 2012. C'est Jacques Grosperrin, député UMP de Besançon, qui le remplacerait. Si ce dernier devait passer son tour, c'est Marie-Noëlle Biguinet de Montbéliard qui pourrait revenir au conseil régional qu'elle a quitté à contrecoeur.
En tout cas, c'est de la mairie de Vesoul, son fief, que l'ancien secrétaire d'Etat a tout intérêt à reconfigurer sa carrière politique. Prudent, il n'a d'ailleurs pas cédé la mairie à Alain Chrétien comme prévu. Ce qui constitue un véritable casus belli entre les deux hommes. Maintenant qu'Alain Joyandet sera plus présent dans la capitale haute-saônoise, il se pourrait même que le numéro deux ait envie de voir ailleurs.

BIO Alain Joyandet
 

-        1954: naissance à Dijon le 15 janvier 1954, fils d'un père hôtelier-restaurateur devenu marchand de bestiaux et d'une mère commerçante
-        études secondaires à Dijon puis à Gray
-        1974: fait ses débuts dans le journalisme après avoir abandonné ses études de médecine
-        1978: directeur de La Presse de Vesoul, début d'une carrière d'entrepreneur dans la presse et l'édition. Aujourd'hui, c'est sa fille qui est aux manettes.
-        1986: président du club de foot de Vesoul jusqu'en 1995
-        1989: devient conseiller municipal d'opposition
-        1992: élu conseiller général
-        1995: fait basculer la mairie de Vesoul à droite et devient sénateur
-        2002: quitte le Sénat pour tenter sa chance à l'Assemblée nationale où il est élu député
-        2007: réélu député
-        2008: en mars 2008, il devient secrétaire d'Etat à la Coopération et à la Francophonie
-        2009: tête de liste régionale de l'UMP
-        décembre 2009: il contribue à la libération de deux Bisontines condamnées en République dominicaine pour trafic de drogue
-        mars 2010: il échoue aux régionales face à Marie-Guite Dufay: 47,41% des voix pour le PS, 38,36% pour l'UMP et 14,23% pour le FN.
-        Avril 2010: affaire du jet privé à 116 500€
-        Juin 2010: affaire du permis de construire de Grimaud
-        Juillet 2010: démissionne du gouvernement
-        Alain Joyandet est marié et père de trois enfants
 

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