Arrivée du chinois Dongfeng chez PSA : "Sochaux va devenir un petit point sur la carte du monde"

Publié le 18/02/2014 - 14:28
Mis à jour le 17/04/2019 - 10:24

Les salariés du site historique de Sochaux accueillent l’arrivée imminente du Chinois Dongfeng au capital du groupe français avec un certain fatalisme entre crainte de la mondialisation et conscience des besoins en capitaux de PSA Peugeot Citroën. 

 ©
©

PSA Sochaux, berceau du constructeur automobile avec ses 11.500 salariés, dont 600 intérimaires, vit au rythme des changements d'équipe de l'usine, qui a perdu l'été dernier son titre de "premier site industriel de France", au profit d'Airbus à Toulouse (13.217 salariés).

Crainte de la mondialisation… et de la délocalisation

À 13h10, ils sont des milliers à sortir par les portes-tourniquets de PSA, les traits tirés par une journée de travail entamée à 5h20. Pour la plupart de ces salariés de la production, l'ombre de la délocalisation plane derrière l'arrivée programmée du constructeur automobile chinois Dongfeng au capital de PSA. "Dans les ateliers, les gens disent qu'on va se faire bouffer par les Chinois", confie Christian, 57 ans. "Mais on n'a pas le choix, tous les constructeurs automobiles font appel à des groupes étrangers. Si c'est pour sauver les meubles, c'est plutôt une bonne chose", estime ce salarié du secteur logistique.

Un intérimaire qui préfère garder l'anonymat redoute l'arrivée de Dongfeng: "ça va poser des problèmes à long terme pour le site de Sochaux. Ils vont finir par délocaliser et c'est toute la région qui va être en difficulté, car ici tout dépend de PSA. Les Chinois travaillent pour rien, avec un sac de riz ils font le mois", affirme-t-il. Et de s'interroger: "Pourquoi les actionnaires continueraient à payer 1.200 à 2.000 euros des salariés français, alors qu'ils gagneraient à délocaliser?

Nous sommes déjà dans la mondialisation pour vendre en Chine, il faut produire en Chine…”

Mais les salariés du secteur recherche et développement retiennent eux un "besoin de capitaux" et d'ouverture de PSA, soulignant l'importance de la présence de l'État français dans l’opération. "Je pense que l'arrivée de Dongfeng est indispensable, nous avons besoin d'argent pour continuer à investir et développer de nouveaux véhicules", estime sous couvert d'anonymat une employée du secteur de l'architecture de véhicules. "Nous sommes déjà dans la mondialisation pour vendre en Chine, il faut produire en Chine, et pour que nos sites français gardent leur place, il faut qu'ils soient compétitifs", ajoute-t-elle.

À l'entrée du site franc-comtois, qui s'étale sur plusieurs kilomètres, sont affichées les photos des nouveaux modèles 308, 3008 et 5008 "by Sochaux”.

"Le pire aurait été l'échec de l’accord"

Beaucoup de salariés attendent de voir les conséquences de l'arrivée de Dongfeng pour juger, comme Philippe, 39 ans, dont 25 déjà chez PSA: "Jusqu'à présent, les choix n'ont pas toujours été très judicieux, comme l'alliance avec General Motors qui n'a pas duré bien longtemps. Espérons que cette fois, c'est le bon choix”.

Selon Bruno Lemerle, représentant CGT, "le sentiment est mitigé" chez les salariés. "Dans les ateliers, il y a des craintes que l'accord pousse PSA plus loin encore dans sa mondialisation, au détriment du site ici en Europe. En même temps, les salariés se disent que le pire aurait peut-être été l'échec de l'accord. Ils ont conscience que PSA est devenu trop petit à l'échelle mondiale”.

Jusqu'à présent la famille Peugeot soutenait la maison-mère de Sochaux”

Les salariés craignent également la banalisation du site historique, sur les murs duquel des photos géantes des anciennes chaînes de montage rappellent le prestigieux passé de la marque. Dans un contexte de plus en plus mondial, "Sochaux va devenir un petit point sur la carte du monde", estime Pascal Pavillard, secrétaire du syndicat FO du site. "Jusqu'à présent la famille Peugeot soutenait la maison-mère de Sochaux", remarque un salarié en recherche et développement: "Mais à l'avenir, le site va peut-être devenir un site économique comme un autre".

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Economie

Plateforme Easydis à Besançon “nous n’avons pas annoncé la fermeture du site”

Suite à un article paru chez nos confrères de France Bleu Besançon, ce mercredi 24 avril 2024 expliquant que la plateforme logistique d’Easydis à Besançon allait fermer ses portes en septembre prochain (sauf si l'entreprise trouve repreneur), nous avons contacté une porte-parole du Groupe Casino. Cette dernière nous a affirmé "qu’à aucun moment" il n’avait été décidé et dit aux salariés que le site allait fermer…

Casino JOA Besançon : plus de 721.000 € remportés en moins d’un mois

Le mois d’avril a apparemment porté chance à quelques joueurs du casino Joa de Besançon. L’établissement informe qu’entre le 1er et le 21 avril 2024, 721.275 € de jackpots ont été payés aux clients ayant eu la main chanceuse sur les machines à sous ou jeux électroniques (roulette anglaise électronique ou black jack électronique). 

La Bourgogne-Franche-Comté, première “région microtechnique” de France, présente au SIAMS de Moutier

Du 16 au 19 avril 2024, à l’occasion du Salon de la chaîne de production des microtechniques (SIAMS), grand rendez-vous de la filière de l’industrie des microtechniques, la Bourgogne-Franche-Comté était présente avec un pavillon régional dédié, en collaboration avec la CCI BFC.

Numérique : la Région Bourgogne Franche se mobilise pour tous les territoires

PUBLI-INFO • Le numérique fait partie intégrante de nos vies. La technologie bouleverse les modèles économiques, les pratiques de consommation, l’accès à l’information et à la culture, les modes de travail et d’apprentissage et les relations sociales. Pour la Région, la numérisation de l’économie, de la société et des territoires est porteuse d’opportunités : nouveaux services, développement économique, emplois, dynamique rurale, préservation de l’environnement…

Robot, job dating, écologie… Quoi de neuf dans les écoles ESTM Pigier ?

QUOI DE 9 ? • Ouvertes sur le monde et les nouvelles technologie, attentives au bien-être de ses étudiant(e)s, soucieuses de l’environnement et intraitables sur le niveau de ses formations, les écoles ESTM Pigier à Besançon s’engagent à tous les niveaux pour proposer des cursus de qualité dans un univers studieux et innovant. Les inscriptions pour la rentrée 2024 sont ouvertes !

Le Mouvement Franche-Comté veut “stopper” la Pive

Dans un communiqué du 20 avril 2024 intitulé "Stop Pive !", le Mouvement Franche-Comté, représenté par son président Jean-Philippe Allenbach, qualifie le rapport moral et financier 2023 de l’association La Pive (monnaie locale) de "désastreux" et souhaite l’arrêt des subventions publiques qui lui sont allouées.

Commerce historique à Besançon… Eve Boutique fête ses 55 ans !

Il fait partie des magasins emblématiques du centre-ville de Besançon, il est la référence historique en matière de lingerie féminine, il a vu trois générations de femmes tout au long de son histoire familiale… Le magasin Eve Boutique fête ses 55 ans en ce mois d’avril 2024. Pour autant, il n’a pas pris une ride.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 1.68
couvert
le 25/04 à 6h00
Vent
1.82 m/s
Pression
1013 hPa
Humidité
94 %