Attentat en Isère : des témoignages précisent la personnalité de Yassin Salhi

Publié le 27/06/2015 - 09:02
Mis à jour le 27/06/2015 - 11:05

Né à Pontarlier avant d’arriver en 2011 dans le quartier Planoise de Besançon, Yassin Salhi a quitté la Franche-Comté fin 2014 pour s’installer à  St-Priest (banlieue de Lyon). À 35 ans, cet homme discret, marié et père de famille de trois enfants, s’est radicalisé dans la région. Un gamin « agréable » pour le président de la mosquée de Pontarlier. « Une personne calme,  posée et gentille » pour un voisin à Besançon. « Un loup déguisé en agneau » selon un collège de St-Priest. Témoignages.

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Selon le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, il était "en lien avec la mouvance salafiste". Sans casier judiciaire, il avait été fiché notamment de 2006 à 2008. Deux notes d'informations des services de renseignement sont ensuite remontées en 2013 et 2014.

Radicalisation à Pontarlier

Yassin Salhi "était un gamin calme, ce n'était pas un nerveux", confirme le président de la mosquée de sa ville natale de Pontarlier, Nacer Benyahia. "C'était un plaisir de l'avoir à la mosquée, il était agréable", se souvient M. Benyahia, "très choqué" par l'attentat. D'après lui, Yassin Salhi était encore un adolescent lorsqu'il a perdu son père. Mais c'est dans sa vie de jeune adulte dans le Haut-Doubs que le jeune homme se serait radicalisé. 

Installation à Besançon en  2011

Le jeune homme a ensuite quitté le Haut-Doubs pour Besançon où il s'est installé en 2011 avec son épouse et ses enfants. Il aurait suivi des jeunes musulmans radicalisés. Il s'installe dans les immeubles de la Place de l'Europe.

En 2013, il y est à nouveau repéré par les services spécialisés pour sa fréquentation d'individus soupçonnés de liens avec l'islam radical. Il porte la djellaba et la barbe, ce qui laisse penser qu'il est proche des milieux salafistes, comme d'autres jeunes du secteur. Mais il n'a pas d'activité malveillante et ne fait pas parler de lui en dehors de son apparence vestimentaire, selon une source proche de l'enquête.

"une personne posée, calme et surtout gentille"

"Il parlait de religion, mais il n'a jamais parlé de terrorisme", assure l'un de ses amis à Besançon, Missom Tahir, 22 ans, qui décrit "une personne posée, calme et surtout gentille".

"le contact ne passait pas..."

Une ancienne voisine de Besançon relate que cet homme de taille moyenne aux yeux marrons et cheveux noirs changeait souvent d'apparence, portant tantôt une queue de cheval, tantôt le crâne rasé, comme peu avant son départ pour Lyon.  Cette voisine s'étonnait également de va-et-vient chez Yassin Salhi d'hommes "costauds" vêtus de pantalons "cargo" aux larges poches, souvent le mercredi soir.Du jour au lendemain, "on ne se parlait plus, le contact ne passait pas", déplore-t-elle.

Départ pour Lyon fin 2014

Le suspect avait trouvé du travail dans une société de transport. Il "fait de la livraison (...) livre des cartons, des commandes, des choses comme ça", a expliqué son épouse à Europe 1, avant d'être elle-même interpellée.   "On est des musulmans normaux, on fait le ramadan. Normal. On a trois enfants, une vie de famille normale", a-t-elle résumé, disant ne pas comprendre pourquoi son mari aurait commis cet attentat. 

Une famille "discrète"

 Puis, fin 2014, Salhi quitte le quartier de Planoise à Besançon avec sa famille pour s'installer à Saint-Priest, en banlieue lyonnaise, dans un appartement situé au premier étage d'un petit immeuble social.  Les voisins interrogés vendredi décrivent une "famille discrète" menant une vie tranquille. "Leurs enfants jouent avec les miens, ils sont tout à fait normaux et câlins", note ainsi une voisine, qui tient à garder l'anonymat.  "Il ne parlait à personne. On se disait juste +bonjour-bonsoir+", raconte un autre, pour qui le suspect ne se distinguait pas non plus par sa tenue. "Il avait juste une petite barbe", selon lui.  Un jeune présent sur place affirme n'avoir "jamais vu" Yassin Salhi à la mosquée de Saint-Priest. 

 "un loup déguisé en agneau"

C'était "un loup déguisé en agneau", a jugé un collègue de travail interrogé par RTL, Abdel Karim. "Il m'avait déjà parlé de Daech, pas pour m'embrigader dans quoi que ce soit, mais simplement pour me demander mon avis. Quand je lui ai dit ce que je pensais, à partir de ce jour-là, c'était +Bonjour-Au revoir+".

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