Disparition d'une adolescente de 15 ans qui projetait de partir faire le jihad

Publié le 17/10/2014 - 15:19
Mis à jour le 15/04/2019 - 11:14

Une enquête a été ouverte après la disparition d’une adolescente de 15 ans, domiciliée à Béthoncourt, dans le Doubs, qui s’était radicalisée et projetait de partir faire le jihad, a-t-on appris vendredi de source judiciaire et préfectorale. 

 © Léon Gama
© Léon Gama

Selon le préfet du Doubs, Stéphane Fratacci, elle "aurait vraisemblablement quitté le territoire français en direction de la Turquie, voire hélas la Syrie. Ce parcours correspond aux informations sur sa radicalisation". La jeune fille a disparu le 10 octobre du domicile de ses parents à Bethoncourt (Doubs), a indiqué à l'AFP la procureure de Montbéliard, Thérèse
Brunisso.

"Cette mineure a été signalée comme étant en voie de radicalisation et elle faisait le projet de partir faire le jihad", a-t-elle ajouté. La magistrate a indiqué que des journalistes français avaient dit aux parents de la disparue qu'ils avaient "vu leur fille dans une ville en Turquie" samedi après-midi. Selon les journalistes, elle se serait rendue en Turquie en avion, a-t-elle précisé. L'information est "crédible" et l'adolescente "est susceptible de se trouver à proximité de la frontière syrienne", a dit Mme Brunisso, mais cette information "reste à confirmer".

Une enquête pour "disparition inquiétante d'une mineure en danger" a été ouverte et confiée au groupement de gendarmerie du Doubs.

La jeune fille était "suivie depuis mai pour des problèmes de radicalisation"

En mai, les parents de l'adolescente avaient été informés de la radicalisation de leur enfant par les services de renseignement. Ils avaient aussitôt demandé une "interdiction de sortie du territoire français", qui a été mise en place par les services de la préfecture du Doubs. "Les parents ont conservé les papiers d'identité de leur fille, mais elle a réussi à partir sous l'identité de quelqu'un d'autre", a noté la procureure. La jeune fille était "suivie depuis mai pour des problèmes de radicalisation", a précisé Mme Brunisso, qui avait saisi le juge des enfants. 

"Elle a réussi à déjouer toutes les mesures mises en place"

Le juge des enfants avait ordonné une mesure judiciaire d'investigation éducative et la jeune fille était suivie par la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) depuis la fin juin. Un éducateur rencontrait régulièrement la jeune fille, "en quête d'identité et à la recherche de reconnaissance", qui "constituait une proie facile", a dit la procureure. L'objectif, a souligné le préfet du Doubs, était de l'accompagner et d'empêcher son départ vers l'étranger. "Mais elle a réussi à déjouer toutes les mesures mises en place: elle a mis tous les dispositifs en échec, car elle était très déterminée à partir", a déploré Thérèse Brunisso.

"Elle s'est organisée pour pouvoir avoir 24 heures d'avance sur nous"

Le 10 octobre, jour de sa disparition, l'adolescente, qui faisait semblant de renoncer à son projet de jihad, a dit à ses parents qu'elle passerait la soirée chez une amie après ses cours au lycée professionnel. La lycéenne ne s'est en réalité jamais rendue dans l'établissement ce jour-là. "Elle s'est organisée pour pouvoir avoir 24 heures d'avance sur nous", a dit la procureure. "C'est une mineure en grand danger, qui doit être protégée. Elle n'est pas du tout traitée sur le plan pénal. Elle n'est pas traitée comme une terroriste", a-t-elle souligné. 

Selon Mme Brunisso, la radicalisation de cette jeune fille, issue d'une famille de confession musulmane "totalement inconnue" de la justice, "n'a pas été favorisée par son entourage". La lycéenne passait beaucoup de temps sur internet, où elle a pu être "mise en contact avec des réseaux (jihadistes), qui ont pu la conseiller et l'encourager dans son projet de fugue", a estimé le préfet Stéphane Fratacci. Sa disparition, a-t-il ajouté, "interroge sur les complicités nécessaires à une jeune fille de 15 ans, probablement victime d'une sorte d'embrigadement via internet, pour sortir du territoire". 

Plusieurs mineurs ont été interceptés ces derniers mois en France alors qu'ils tentaient de se rendre vers la Syrie et plus de 70 enquêtes sur des filières syriennes ont été ouvertes depuis le début de l'année. La France, qui compte la plus grande communauté musulmane d'Europe, est aussi le pays qui fournit le plus gros contingent de jihadistes occidentaux. 

(Source : AFP)

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