Elle meurt étouffée dans la terre: son meurtrier présumé jugé lundi à Vesoul

Publié le 13/04/2014 - 12:03
Mis à jour le 13/04/2014 - 12:03

Un homme de 35 ans est jugé à partir de lundi à Vesoul pour le meurtre, qu’il nie formellement, d’une femme de 20 ans, qu’il est accusé d’avoir étouffée en lui maintenant le visage dans le sol boueux d’une forêt.

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ASSISES DE HAUTE-SAONE

L'accusé, Yunis Merizak, a reconnu avoir eu une relation sexuelle consentie avec la jeune femme - il n'est d'ailleurs pas poursuivi pour viol -, mais il a toujours nié être l'auteur du meurtre. Ses avocats, Me Randall Schwerdorffer et Me Marjorie Weiermann, ont l'intention de plaider l'acquittement.

Christine Mathieu, 20 ans, avait disparu le matin du 8 février 2009, à la sortie de son travail de nuit dans un hôtel. Son cadavre avait été retrouvé cinq jours plus tard, à quelques kilomètres de là, dans une forêt de Villers-lès-Luxeuil (Haute-Saône). Le corps était maculé de boue et à demi enseveli sous la neige.

L'autopsie a révélé la présence de traces de terre dans les voies respiratoires de la jeune femme, ce qui laisse penser que son visage avait été maintenu dans la boue jusqu'à l'étouffement, par une pression à l'arrière du crâne.

Un ADN masculin qui ne correspondait pas à celui de son concubin a également été retrouvé sur la victime. 

C'est seulement en avril 2011, soit deux ans après les faits, que Yunis Merizak, mis en cause dans une autre affaire d'agression sexuelle, a été identifié comme l'homme à qui correspondait cet ADN.

Pendant toute sa garde à vue, le mis en cause "a dit qu'il ne connaissait pas la jeune fille, avant de reconnaître qu'il avait eu une relation sexuelle avec elle" le matin de sa disparition, a indiqué la vice-procureure de Vesoul Julie Bressand.

Mais Yunis Merizak réfute farouchement avoir tuée Christine Mathieu et affirme que leur relation était consentie. 

Selon l'un de ses avocats, Me Randall Schwerdorffer, "Merizak, c'est une hypothèse d'enquête qui repose sur une de ses maladresses : en garde à vue, terrifié par l'accusation portée contre lui, il a nié connaître la victime, alors qu'il la connaissait".

"L'accusation repose sur des expertises, qui relèvent plus du profiling (analyses comportementales) que de la psychologie et de la psychiatrie, concluant que Yunis Merizak a potentiellement pu tuer Christine", dénonce Me Schwerdorffer qui entend démontrer que "Yunis Mérizak est innocent".

Les débats devant la cour d'assises de la Haute-Saône doivent durer cinq jours, et le verdict est attendu vendredi.

(Source AFP)