En Bourgogne, les anciens migrants de Calais "vivent comme nous, avec nous"

Publié le 19/02/2016 - 12:03
Mis à jour le 16/04/2019 - 09:48

Un an plus tard, Pouilly-en-Auxois, en Côte-d’Or, a retrouvé un « climat apaisé » : les migrants de Calais accueillis dans une ancienne caserne de gendarmerie font désormais partie du paysage et aspirent à mener une « vie tranquille » en France.

En février 2015, l'arrivée des premiers demandeurs d'asile dans ce centre Adoma, créé dans le but de désengorger Calais, divisait les 1.600 habitants du village. Un an après, le maire (SE) Bernard Milloir, dresse un bilan "positif".

"C'est devenu un non-événement. On a retrouvé un climat serein et je pense que les réfugiés, les demandeurs d'asile sont plutôt bien acceptés par la majorité de la population", déclare l'édile. "Ils sont assez discrets, on les voit quand ils vont faire leurs courses chez les commerçants. Ils vivent comme nous, avec nous et sans problème", poursuit-il tout en reconnaissant que "les rumeurs les plus folles" et "tout à fait infondées" avaient bien circulé quelques mois auparavant.

L'arrivée des migrants n'a pas eu de répercussion "significative" dans les urnes aux dernières élections, estime M. Milloir. A Pouilly, le vote FN aux élections départementales en mars 2015 a atteint "36%" et "34%" aux élections départementales en décembre, contre "32%" aux européennes en 2014.

"Vivre tranquillement"

A l'écart du bourg, se dresse le bâtiment aux murs blancs. Chaque appartement accueille quatre résidents, en majorité soudanais mais aussi tchadiens, érythréens ou afghans. L'installation sommaire mise en place en vitesse un an auparavant a laissé place à une organisation bien huilée: les matins sont notamment consacrés notamment aux cours de français et aux rendez-vous avec les intervenants sociaux.

Depuis les fenêtres de son logement, Abdallah Al-Tayeb, Erythréen de 38 ans, dispose d'une vue imprenable sur des champs. Parmi les premiers à intégrer ce centre d'accueil temporaire en février 2015, il attend désormais la réponse à sa demande de logement après l'obtention récente du statut de réfugié. "Je suis devenu français", s'emballe-t-il, avec un sourire.

De Calais, M. Al-Tayeb se rappelle la faim et le froid. "Quand je suis venu ici, j'avais peur de trouver un logement pas terrible, mais on a rencontré le
personnel de l'administration, qui était très gentil avec nous et l'appartement était parfait", raconte-t-il, via un interprète. "Mon rêve, c'est que ma famille, ma femme et mes enfants, me rejoignent ici en France; que mes enfants aillent à l'école. D'avoir un travail, un logement", ajoute l'homme aux yeux brillants. "C'est ça mon rêve, de vivre tranquillement".

Un rêve partagé par son colocataire, Ibrahim Moussa Dango, 38 ans, de nationalité soudanaise. "Mon but est que ma femme et mes enfants me rejoignent et d'apprendre la langue française. J'aimerais bien que mes enfants parlent couramment le français, comme ils parlent arabe".

87 migrants accueillis

Le centre de Pouilly-en-Auxois a accueilli depuis son ouverture 87 demandeurs d'asile, dont 43 ont obtenu le statut de réfugié, selon la préfecture de Côte-d'Or. Sur ces 43, 22 ont été orientées vers un hébergement en résidence sociale. Trois ont été déboutés et ont quitté le territoire national. Un taux impressionnant quand "la moyenne nationale est presque trois fois moindre", précise le directeur territorial d'Adoma pour la Bourgogne-Franche-Comté, Driss Bechari. Pour la directrice du centre de Pouilly, Corinne Fournier, l'accompagnement apporté par Adoma contribue à la réussite des dossiers d'asile déposés.

Quelque 4.000 migrants vivent dans la "Jungle" située à l'est de Calais. Après avoir fait évacuer fin janvier 600 migrants, l'État a annoncé vendredi vouloir vider la moitié de sa superficie. Un camp de conteneurs de 1.500 places à Calais et 98 centres d'accueil et d'orientation (CAO) répartis dans l'ouest et le centre de la France ont été ouverts. Si M. Bechari "n'aime pas parler de modèle" à propos de Pouilly, ce centre a révélé aux yeux de l'opinion que "des personnes avaient réellement besoin d'accompagnement" et que "ces personnes-là peuvent aussi respecter les lois du pays d'accueil et intégrer la société française".

Cité en exemple avec fierté par Mme Fournier, un ancien résident a obtenu un contrat de travail dans un restaurant à moins de vingt kilomètres de Pouilly.

(Source : AFP)
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