Fabien Daure, l’ambassadeur du Besac RC

Publié le 13/02/2013 - 23:49
Mis à jour le 13/02/2013 - 23:49

Capitaine atypique, meilleur scoreur de Nationale 3, le meneur de jeu Fabien Daure n’est pas seulement un ovni sportif à ce niveau. Pour le club bisontin, qui s’apprête à recevoir en Coupe de France Saint-Dizier (N2), samedi soir (20h) au gymnase Saint-Claude, il est surtout un pilier au remarquable état d’esprit. Rencontre…

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Basket-ball (Trophée Coupe de France)

Chaque semaine, il défraye la chronique, attire la sympathie des connaisseurs. Fabien Daure en Nationale 3, c’est un peu Zlatan Ibrahimovic en Ligue 1. Juste en beaucoup plus sympa, et plus simple. Partout où il passe, le meneur de jeu et capitaine du Besac RC réalise des cartons. " Maintenant, ça en devient presque normal " sourit-il, sans vraiment se prendre la tête avec tout ça.
Le cerveau bien plein, les idées très claires, le garçon de 27 ans, promis à une belle carrière après sa formation à Antibes, son passage aux Etats-Unis ou son titre de champion de France de N2 avec Sorgues, a délibérément choisi d’allier la sûreté professionnelle avec le cœur. Vu sous le maillot du BBCD, sous l’ère Singleton et avec le meneur US Kelley Mc Clure, Fabien Daure est revenu dans la capitale franc-comtoise en 2010, où il est, depuis, commercial chez Dimo. Un choix qu’il ne regrette pas et qui fait, bien sûr, le bonheur d’un club bisontin avec qui il veut grandir. Une aubaine pour tous…

Fabien, expliquez-nous comment un joueur de votre trempe peut se retrouver comme ça, en Nationale 3 ?
Un concours de circonstances, je dirais. J’ai pas mal bourlingué dans les championnats pros. Je me retrouvais presque à chaque fois en position de deuxième meneur, derrière un « Ricain ». On ne m’a pas toujours donné ma chance et ça a fini par me lasser. J’ai surtout vite appris qu’il fallait construire son avenir professionnel. Alors plutôt que de balbutier, et d’aller de petits contrats en contrats, j’ai voulu arrêter tout ça.

Ce choix de vie, sensé, peu le font finalement…
Ouais, mais vous verrez que d’ici quatre ou cinq ans, de plus en plus de joueurs y viendront. Aujourd’hui, un joueur qui n’a pas au moins Bac +3, il arrive à la fin de sa carrière, il ne sait rien faire. Gagner 5000€ pendant quelques années, c’est bien, mais après, tu fais quoi ? En faisant ça, tu fais en réalité plus plaisir aux autres, qui sont heureux de t’avoir un an, qu’à toi-même. Moi, c’est vrai que j’ai été un des premiers à faire ce choix. J’étais jeune en plus, parce que je n’avais que 24 ans.

En vous écoutant, l’hypothèse de vous voir poursuivre dans le projet club du Besac RC est donc plausible. Partir pour rejoindre le plus haut niveau est-il malgré tout encore dans un coin de la tête ?
Si je dois me rapprocher du plus haut niveau, ce sera avec mon club, le Besac RC. Partir pour partir, ça ne sert à rien ! On est en train de construire, calmement, et je pense que l’on va y arriver. Tout casser pour un contrat, c’est non.

 « Quelque chose se construit... »

Vos statistiques personnelles (NDLR : plus de 32 points de moyenne par match !) sont exceptionnelles. Que se dit-on quand, joueur, et a fortiori meneur, on enchaîne des matches à 40 points ?
J’ai toujours été un mec qui mettait des points. Aujourd’hui, je le fais, mais avec beaucoup de recul sur mes performances, parce que comme vous l’avez dit, je sais à la base que je n’ai pas grand chose à faire à ce niveau-là, donc c’est plus facile. Je le fais pour mon club, avec l’humilité de me dire que ça peut s’arrêter très vite, si tu te pètes le pied ou si tu te fais les « croisés ». Mais si ça aide à faire parler du club, alors tant mieux.

On dit souvent que la réussite d’un shooteur dépend beaucoup de sa confiance. Vos cartons offensifs sont-ils le reflet d’un bien-être général dans ce club du Besac RC ?
Je partage complètement ce sentiment. Si je réussis, c’est grâce au boulot de mes coéquipiers. Ils me font les passes, posent des écrans. Sans les partenaires, tu ne peux pas scorer. C’est comme un footballeur. C’est pour ça qu’il faut être très humble. Sur l’ambiance dans l’équipe, c’est vrai que je me sens complètement  libéré. Ça n’a plus rien à voir avec il y a deux ans, où il y avait des hypocrites et des mercenaires. Il y a deux ans, un match comme à Saint-Dié la semaine dernière, mais on en prenait 100 ! Il y a vraiment quelque chose qui se construit…

Est-ce que, du coup, une possibilité pourrait s’ouvrir dès cette année en championnat ?
Cette saison, il ne faut surtout pas que l’on monte ! Je ne le dis pas à la façon du mauvais perdant. Non, c’est pas ça. On n’a pas encore les structures. En N2, il faut être plus costaud partout. Ça demande plus de bénévoles pour l’organisation des matches, plus de budget, plus de déplacements. Notre équipe est jeune, avec moins de 23 ans de moyenne. Il faut que cette année nous serve de leçon, que l’on recrute ensuite un ou deux joueurs qui puissent nous apporter et on jouera l’accession la saison prochaine. Mais surtout, si l’on monte, il ne faudra pas faire l’ascenseur, sinon… Le but, c’est de construire pas à pas.

Un mot enfin sur le match de Coupe de France samedi soir contre Saint-Dizier. Pour tout le groupe, c’est une belle récompense, n’est-ce pas ?
Bien sûr, et puis, c’est surtout le moyen de ramener beaucoup de monde dans la salle. Si on leur tient la dragée haute, voire mieux, si on les bat, ça permettra de montrer aux yeux de tous que quelque chose se passe. Ce match, on va aussi le jouer pour le petit Tom (NDLR : un enfant touché par une maladie orpheline. Les bénéfices de la tombola seront intégralement reversés à sa famille). J’espère que les joueurs ont conscience que, dans notre état physique, nous sommes des privilégiés. Sur ce match, c’est clair, on y va avec l’idée de les taper.

Besac RC (N3) - Saint-Dizier (N2)

32e de finale du Trophée Coupe de France, samedi 20h au gymnase Saint-Claude. Entrée gratuite.

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