Fusion Bourgogne + Franche-Comté : ce qui se défait…

Publié le 09/05/2016 - 17:43
Mis à jour le 12/04/2019 - 13:42

Perceptions d’incertitudes et d’inquiétudes provenaient de la fonction publique territoriale et d’État. Exprimées d’abord mezzo voce, elles ont fini par se faire entendre et se frayer un chemin. Mais le secteur privé n’échappe pas au malaise. On y voit déjà se profiler les premières suppressions de postes via un plan de sauvegarde de l’emploi pour réduire les effectifs.  Un OPCA (organisme paritaire collecteur agréé par l’État pour collecter par secteur les contributions des entreprises pour la formation), sous la responsabilité d’un syndicat patronal, se trouve dans l’obligation de réduire la voilure.

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Opus 3

Les raisons ? La réforme de la politique de formation professionnelle voulue par le gouvernement et la fusion des régions. Réforme + Fusion = une double peine ! L’un des éléments à retenir de la réforme de la formation professionnelle c’est la baisse, décidée par le législateur, du taux de contribution formation de 1,9 à 1% des masses salariales des entreprises. Ces montants représentent la part patronale, pour faire court, du financement des politiques de formation. Une baisse de 30% des prélèvements donc.

Le calcul est simple pour les dirigeants de cet organisme collecteur de la formation professionnelle continue. Il oblige à diminuer la masse salariale. Et la fusion Bourgogne Franche-Comté apporte d’autres justifications : rationalisation des outils, mutualisation des moyens et donc élaboration d’un plan national de départ tablant sur 97 sortants -prévision basse - sur un total de 650 salariés. Quelques unités, soit, mais qui ont valeur de symbole.

La structure en Franche-Comté perdrait six de ses neuf salariés. Resteraient deux délégués pour la région Franche-Comté et deux délégués pour la Bourgogne. Pas facile, on le devine, pour eux, de réaliser un travail de proximité dans ces conditions.  Dans ce vaste mouvement d’ailleurs, la FC  devient presque Terra Incognita dans la structure nationale puisqu’elle perd toute identité régionale. Les procédures engagées n’aboutiront qu’entre fin octobre et décembre prochains. Nous saurons alors exactement combien de postes seront supprimés. À noter que d’autres OPCA s’apprêteraient à procéder aux mêmes ajustements rendus nécessaires par la réforme de la formation professionnelle et la fusion des régions

Il est juste de rappeler à quel point Marie-Guite Dufay tient à la politique de formation professionnelle. Beaucoup louent le caractère innovant de la région en la matière, tout autant que l’engagement, jugé sincère, de la Présidente de la Bourgogne Franche-Comté, intervenant pour aplanir des difficultés ici, ou accélérer la démarche là. Nombre de ceux qui ne pourront plus remplir leurs missions attendent peut-être de Marie-Guite Dufay qu’elle fasse connaître sa position. Pour eux, impossible de concevoir le territoire vidé de ses outils d’accompagnement des entreprises dans les projets de formations des salariés.

Il ne s’agit pas seulement d’une question d’emploi pour eux, mais aussi de la fierté du travail accompli pour lequel il reste beaucoup à faire…et qui risque de ne plus se faire. 

Et vous, qu’en pensez-vous ?

Albert Ziri

(OPCA : Organisme Paritaire Collecteur Agréé par l’État. Il collecte les contributions financières des entreprises relevant de son secteur d’activité assurant une part du financement de la formation professionnelle continue des salariés du secteur privé.

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ziri

Dire, quoi dire et comment le dire ? Telle est la question

Nous en convenons tous, ou la plupart d’entre nous, « un président » en exercice « ne devrait pas dire ça » et sûrement pas comme ça. Cette obligation de rigueur n’est pas, et ne doit pas être, seulement celle d’un président en exercice. Elle doit s’étendre à tout un chacun, et bien sûr aussi à un ex-président qui envisage de l’être à nouveau…