Fusion Bourgogne Franche-Comté : des territoires en quête d'équilibre

Publié le 19/06/2016 - 09:17
Mis à jour le 18/04/2019 - 13:52

Le vendredi 24 juin 2016, interviendra le vote régional sur les équilibres territoriaux de la Bourgogne Franche-Comté, tels qu’ils ont été proposés par Marie Guite Dufay. Important donc de se pencher sur la philosophie du projet. Nous avons rencontré Eric Houlley, un de ceux qui le portent et le défendent.

 ©
©

Éric Houlley, c'est le Monsieur Aménagement du Territoire de la Bourgogne Franche-Comté. Une mission qu'il envisage dans le strict respect des justes équilibres entre espaces urbains et espaces ruraux. Pour la mener à bien, le choix de la Présidente de BFC, Marie-Guite Dufay, s'est porté sur lui, le maire de Lure. Et ce n'est pas un hasard, "c'est pour cette raison"  dira-t-il par trois fois au cours de notre entretien, lui qui est aussi membre du bureau national de l'association des petites villes de France.

"Lure", rappelle-t-il, "ne subit plus l'érosion démographique, quand une partie du département - la Haute-Saône - continue de se vider de ses habitants. C'est que nous avons su, avec d'autres, bien exploiter le potentiel de ce bassin d'activité, de "ce pays luron", coincé entre le Nord comtois et les zones d'attractions proches de Besançon – Rioz, Marnay par exemple".

 "Ne plus opposer zones urbaines et zones rurales"

Et c'est cette expérience, comme celle de Luzy dans la Nièvre qu'il juge exemplaire en la matière, qu'il entend développer à l'échelle de la Région, en insistant sur les trois piliers sur lesquels il appuiera son action, dominée par une règle d'airain : "ne plus opposer zones urbaines et zones rurales".

  1. Redéfinir les priorités urbaines, la cohérence de l'axe Belfort, Montbéliard, Chalon, Le Creusot via Besançon-Dole-Dijon, "le rapprochement nécessaire Dijon et Besançon". Une consolidation de l'axe Rhin-Rhône en somme 
  2. Définir une politique pour les villes moyennes de maintien des services publics, des commerces, de l'accès à la culture – (ex Pontarlier/Mâcon) et dans celles plus petites (Lure/Joigny)
  3. Et dans ces dernières, comme dans tout l'espace rural promouvoir la "nouvelle ruralité", inventer le "village du futur" avec des maisons des services, pour remplacer les services publics défaillants et aussi les maisons de santé pour en finir avec les déserts médicaux.

On le voit un projet global ambitieux, faisant appel à la démocratie participative, refusant la fatalité de la désertification rurale. Ces projets sont en cours d'élaboration et ne sont pas encore chiffrés. Et leur étalement dans le temps n'a pas été précisé, tant il est évident qu'ils se déclineront et s'appliqueront en fonction de priorités, là où il faudra d'abord réduire d'urgence des fractures territoriales. Celui concernant la ruralité sera présenté à Autun le 27 juin et celui dessinant la future politique de la ville le sera le 28 à Dole.

La volonté d'un équilibre "positif"

Ils collent, selon Eric Houlley, parfaitement à la feuille de route décidée par la Présidente de Région, et confirmée par l'annonce de la juste répartition des centres de décisions régionaux à Dijon et Besançon. Une décision qui illustrerait la volonté d'équilibre positif, le refus de tout retour à une forme de centralisation. Il ne s'agit donc pas là d'une décision "placebo" chargée de faire passer la pilule de la "coquille vide". "Non," assure-t-il, "c'est une décision qui illustre la volonté d'équilibre positif, le refus de tout retour à une forme de centralisation".

 Le vote du 24 juin prochain dira si les élus régionaux, qu'ils soient Bourguignons ou Francs-Comtois, partagent cette vision politique de territoires dont ils doivent préparer l'avenir. Nous mesurerons aussi s'ils se souviennent avec précision, lors du dernier scrutin régional de décembre 2015, de la courte victoire de la gauche dans un contexte difficile pour elle, dans une triangulaire, de l'échec de la droite alors menée par un ex-secrétaire d'Etat de Nicolas Sarkozy,  et aussi des scores du Front National dans l'espace rural comme dans certaines zones urbaines

 Propos recueillis le 16 juin 2016.