Jean de Gribaldy : une personnalité bisontine

Publié le 06/02/2008 - 10:30
Mis à jour le 03/07/2014 - 10:55

Personnage hors norme et aux multiples facettes, surnommé « le Vicomte » ou « de Gri », Jean de Gribaldy a durablement marqué l’histoire de Besançon, son commerce et évidemment sa vie sportive. Un site Internet très complet lui rend hommage.

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Du coureur... Né à Besançon le 18 Juillet 1922, Vicomte en titre (il est de la lignée de la noblesse piémontaise), Jean de Gribaldy est fils de fermier du Haut-Doubs (les Gras) et effectue ses études au collège de Morteau. Il débute sa carrière en 1939 au Vélo Club de Pontarlier. Technicien en horlogerie, il enseigne comme maître d’école pendant un mois en 1940. C’est en voyant passer à Morteau Antonin Magne, paré du maillot jaune du Tour de France, qu’il décide qu’il deviendra coureur cycliste. Coureur de petit gabarit, et excellent grimpeur, il remporte notamment le Championnat du Doubs en 1944. Il participe à 3 reprises au Tour de France en 1947, 1948 et 1952. Dans l’édition de 48, vaincu par la fatigue lors de la 16e étape Lausanne-Mulhouse, il abandonne alors que la course passe par Besançon. « Vas-y, de Gribaldy, les bisontins sont là ! » annonçait une banderole ! A cette époque déjà, Jean a une double casquette. Il est coureur et commerçant à Besançon. Très tôt, il a songé à sa reconversion, à l\'après carrière sportive, souvent insuffisamment préparée. "On peut ach\'ter en toute confiance, chez un coureur du Tour de France" proclame fièrement une publicité qui parait dans le Comtois le 11 Septembre 1948. Il travaille en famille, très précieusement épaulée par son épouse Isabelle, et entouré de son fils, de ses neveux et nièces, de sa belle soeur et de ses beaux-frères. La famille et le cyclisme, voilà sans aucun doute les deux piliers de sa vie. Fort de sa notoriété régionale, et de son statut d’ « ex-Tour de France », il ouvre sa première boutique de cycles rue Mégevand en 1947, puis très vite une autre, « Au Tour de France » rue de Belfort. Leur succéderont la concession Vespa rue Gustave Courbet et le magasin Place du Marché en 1955, un commerce généraliste où l’on trouve, déjà, de tout : cycles, mobylettes, téléviseurs, meubles, électroménager et même un bar ! Toute une époque. Après une fracture de l’omoplate en 1954, Jean de Gribaldy se retire des pelotons. « J’ai filé à la Coupe du monde de football en Suisse où je n’ai pas manqué un match et bye bye vélo", précisera t’il rieur en 1984. Au revoir, mais pas adieu...Car la vie sans cyclisme est pour lui impossible. ...au Directeur Sportif Dès 1964, il devient directeur sportif d’une équipe d’indépendants composés de coureurs Franc-Comtois et Suisses. C’est en 1968, avec l’équipe Frimatic, qu’il dirige sa première formation composée en majorité de professionnels. Des équipes longtemps montées avec peu de moyens en comparaison des autres formations du peloton « Il faisait beaucoup avec des budgets serrés, et disait souvent qu\'il était inutile d\'avoir autant de monde autour des coureurs, autant de véhicules... Quand je vois l\'armada que draine aujourd\'hui derrière elle une équipe cycliste, je suis bien souvent sceptique sur l\'utilité de tout ça. Là aussi, il avait raison » m\'a confié Raymond Poulidor. Jean reste célèbre pour avoir donné leur chance à des champions comme l’irlandais Sean Kelly, le portugais Joaquim Agostinho, les français Eric Caritoux, vainqueur du Tour d’Espagne en 1984, René Bittinger, Serge Beucherie, Michel Laurent ou encore Marcel Tinazzi, sans oublier les régionaux Patrick Perret, Jacques Decrion, Joël Pelier et les frères Hosotte. Il a su aussi redonner confiance à de nombreux coureurs délaissés par les autres équipes. Souvent à tort, tant leur carrière prit une nouvelle dimension sous son impulsion. Pilote d’avion et longtemps à la tête d’une compagnie privée, Jean de Gribaldy était aussi l’ami des stars, et notamment de Johnny Hallyday, dont il devient un proche dès 1959. Beaucoup de bisontins se souviennent encore des concerts de Johnny et de Sylvie Vartan au Palais des Sports de Besançon, que Jean n’avait pas manqué d’aller chercher en avion en s’envolant depuis les aérodromes de Thise où de la Vèze, sous le regard de ses amis Claude et Claudine Domergue. Thierry Le Luron, Antoine Blondin, Jean-Paul Belmondo, Michel Audiard, Jean-Marie Rivière, André Pousse et Jean Carmet, José Giovanni, René Fallet, Jean Rochefort, Louis Nucéra, Carlos, Marcel Amont, Lino Ventura ou encore Jacques Brel étaient de ses amis. « Il ne restait jamais bien longtemps sans sponsor. Il avait ses entrées dans les boîtes où se croisait le Tout Paris, et c\'est bien souvent là qu\'il réussissait à convaincre un sponsor de se lancer dans l\'aventure » ajoute encore Poulidor. Depuis 1994, l’une des rues de Besançon porte son nom : "la Montée Jean de Gribaldy", qui vous amène au fort de Chaudanne. Chaque année, y est organisée la course du même nom, et autour de Montbéliard "la Jean de Gribaldy", rendez vous incontournable du cyclotourisme. Jean, qui a pourtant beaucoup voyagé, était très attché à Besançon. Il aimait dire que c\'était la plus belle ville du monde, même si son emploi du temps surchargé et ses activités multiples l\'en éloignaient trop souvent à son goût. Il y demeurait chemin des Ragots sur la colline de Bregille, nombreuses sont les célébrités et les coureurs qui y ont séjourné et qui en conservent un souvenir ému. Il y a fondé l’Amicale Cycliste Bisontine en novembre 1964, avec son ami André Seltier. Il ne cessera dès lors de sponsoriser les équipes cyclistes amateurs, en offrant aux coureurs en devenir le meilleur équipement et le matériel le plus performant. C’est sous son impulsion que le sport cycliste a retrouvé sa juste place en Franche-Comté. Et c’est en grande partie grâce à lui, qu’en septembre 1980, y sont organisés les Championnats du monde de cyclisme sur piste. A sa mort en janvier 1987, Jacques Beaufils, journaliste à l’Est Républicain a écrit ses mots magnifiques : « (...) la disparition de cet homme aux allures de gentilhomme, à la fois déroutant et attachant, et qui ne laissait personne indifférent, c\'est comme la fin d\'un bel été, avec ses coups de chaleur, ses orages soudains, ses soirées de réflexion. Nous attendrons sans doute longtemps un nouvel été». Pierre Diéterlé Un site très complet sur Jean de Gribaldy : www.jeandegribaldy.com

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