Katie Paterson : l’artiste cosmique qui réconcilie l’art et la science

Publié le 07/08/2015 - 15:16
Mis à jour le 07/08/2015 - 15:16

Née à Glasgow en 1981, Katie Paterson vit et travaille à Berlin et en Ecosse. C’est la première fois qu’elle expose en France. Le FRAC (Fonds Regional d’Art Contemporain) de Besançon accueillera tout l’été Field of the Sky. Inauguré ce samedi 6 juin à 18h, Le champ du ciel est ouvert au public jusqu’au 30 août 2015. Nous l’avons visité pour vous ! Embarquement pour l’espace… 

expo

Elle parle anglais, elle parle peu. La rouquine semble discrète... et pourtant, les idées fusent dans sa tête. L’artiste présente 14 oeuvres. Toutes ont été réalisées en coopération avec des scientifiques. Katie Paterson expérimente de nombreux domaines, de la géologie à la cosmologie, de l’écologie à la génétique. Bouleversante et bouleversée, l’artiste aime "être surprise". Exprimant la volonté d’explorer le lointain et de "le ramener à une proximité", elle "détourne ses connaissances scientifiques à des fins oniriques". Le public s’envole alors dans un univers obscur mais fascinant. 
Un collier de 170 fossiles qui retrace l’évolution de l’Homme, une météorite de 4 milliards d’années fondue et recomposée, une cartographie des 27.000 étoiles mortes, une photo «nanotechnologique», une ampoule qui brille le clair de lune, le bruit de la fonte des glaces, un vinyle qui joue Les Quatre Saisons de Vivaldi à la vitesse de la rotation terrestre... Tout l’été, le public pourra décoller pour le septième ciel ! Zoom sur trois oeuvres. 

Candle - from Earth into a black hole

A première vue, rien d’extra. C’est une bougie qui, allumée, fond inéluctablement. Mais en s’y penchant de plus près... Le "voyage olfactif" dure une journée. En 24 heures, 22 parfums se dégagent de la bougie. Successivement, les odeurs de nuage, de soleil, de vénus et même d’atmosphère envahissent nos narines.  Pour parvenir à cette prouesse, Katie Paterson a interviewé cosmonautes et astronomes, étudiant les molécules des planètes et l’odeur des vêtements de ces explorateurs revenus de l’espace. 

Future Library  

L’Ecossaise est allée en Norvège afin de planter 100 arbres, chacun destiné à être coupé dans 100 ans. Le papier obtenu permettra alors à 100 écrivains, venus de tous horizons, de publier un ouvrage inédit. Le projet s’inscrit dans la durée, transcendant la vie humaine. L’artiste appréhende avec lyrisme l’avenir de la planète, de nos forêts et du papier... Réponse en 2114 !

Earth moon Earth 

 
Un piano à queue qui joue sans musicien, c’est impressionnant. Mais que diriez vous d’un piano mécanique qui joue une partition en code morse, directement revenue de la lune ? C’est ce que propose Katie dans Terre-lune-terre. L’artiste a traduit en code morse la Sonate au clair de la lune de Beethoven, et l’a transmise par un système d’ondes radio, de la terre à la lune. Envoyé depuis Southampton, la partition est revenue, partielle, en Suède. Le piano mécanique joue donc le résultat d’un voyage de 700 000 kilomètres... 
Et le bouquet final qui vient clore la visite... Tous les jours à 15h30, un canon à confettis explose, libérant "100 milliards de soleils", d’une "luminosité 100 milliards de fois plus intense que celle du soleil".  Bref, Katie Paterson interroge avec subtilité les dimensions incommensurables qui régissent notre univers. Elle parvient à supprimer les distances, entre la terre et l’espace, entre l’oeuvre et le public. 
Katie Paterson est une artiste cosmique, qui, à des fins poétiques, a su réconcilier l’art et la science. 
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