L'artiste franc-comtois Laurent Methot s'offre un véritable retour aux sources !

Publié le 07/02/2016 - 10:04
Mis à jour le 09/02/2016 - 15:08

Laurent Methot, artiste plasticien franc-comtois qu’on ne présente plus, exposera ses oeuvres inédites du 13 au 28 février 2016 à la Damassine à Vandoncourt, dans le Doubs. Son exposition s’intitule « Retour aux sources », en référence à ses origines natales, mais aussi stylistiques se rapprochant de ses débuts dans les années 80. Focus sur un artiste très rock n’roll dont on n’a pas encore fini de parler… 

Interview

maCommune : Jusqu'aujourd'hui, combien d'expositions avez-vous réalisées ?

Laurent Methot : "Je n'en sais rien, sans doute trop, d'autres te diront pas assez, la première était en 1981, j'avais 16 ans et depuis, s'il faut faire une moyenne, on peut considérer sans doute une par an." 

mC : Cette nouvelle exposition s'intitule "Retour aux sources". Pourquoi ? 

LM : "Pour trois raisons : la première est géographique, après 7 expositions consécutives en Bretagne je reviens sur mes terres, là où tout a commencé, je suis originaire de Meslières, dans la non moins célèbre vallée du Gland, là où j'ai ouvert mon atelier galerie en 1986, à quelques kilomètres de Vandoncourt. La seconde est stylistique, après de nombreuses expositions naviguant entre l'abstraction et une interprétation parfois poétique de la figuration, c'est un retour à la peinture de mes débuts très proche de l'hyper réalisme. La troisième est étymologique, les dernières expositions étaient une interprétation graphique de l'Atlantique et des côtes Bretonnes, là où se jettent rivières et fleuves, je reviens cette fois-ci avec une représentation de la région où bon nombre de cours d'eau prennent leurs sources." 

mC : Est-il important pour un artiste ce fameux retour aux sources ?

LM : "Pour moi, ça l'est, je ne suis en aucun cas le producteur de mon propre style, comme beaucoup de peintres qui vont tout au long de leur vie reproduire à l'infini une déclinaison de leur savoir-faire. Ce qui m'intéresse, c'est d'apprendre et j'apprends tous les jours , c'est d'aller chercher des choses que je ne sais pas faire, de les digérer et d'aller voir ailleurs et de recommencer avec autre chose... Et parfois pour éviter de se perdre et sans doute pour se rassurer et se régénérer pour la suite on jette un oeil dans e rétroviseur et on prend plaisir à faire des choses que l'on n’avait pas faites depuis des décennies. L'industrie est là pour la production, pour ça ici, on a Peugeot et l'art est là pour la remise en cause, c'est pour cela qu'on a eu Picasso et David Bowie." 

mC : Qu'est-ce qui vous inspire dans les paysages francs-comtois ?

LM : "Il est beaucoup plus facile de peindre des paysages dans lesquels tu t'es promené toute ta vie, j'étais moniteur de ski de fond, ces paysages, je les ai traversés en long et en large. Je suis Franc-Comtois, j'aime les couleurs froides, les noirs, les blancs, les bleus, les gris, toutes ces couleurs que je retrouve en Bretagne... Ne ne me vois pas peindre un palmier !" 

mC : L'exposition se déroulera à la Damassine à Vandoncourt. Est-ce une réelle volonté d'exposer dans ce lieu ?

LM : "J’ai bêtement choisi la plus belle architecture du pays de Montbéliard, à proximité de chez moi, j'avais envie de faire une exposition avec tous mes amis, qui ne voient mes dernières expositions que sur Facebook depuis qu'elles se déroulent en Bretagne ; il ne fallait donc pas aller trop loin. La Damassine est un bâtiment écologique tout comme mon exposition, elle domine la vallée du Gland, la boucle était bouclée." 

mC : Lorsque vous peignez dans votre atelier, écoutez-vous de la musique ? Vous inspire-t-elle ?

LM : "Je ne peins qu'en musique, le silence, c'est la mort ! Toute la première partie de l'exposition je l'ai faite en écoutant The Cure, le rapport entre la cold wave et le Haut-Doubs en hiver est assez logique, j'avais fait une exposition début des années 90 en écoutant que Mecano, le groupe le plus artistique du monde. Après The Cure, j'ai passé une semaine à n'écouter que David Bowie, c'était parfait... Jusqu'àu lundi 11 janvier où l'impensable est arrivé, je n'ai pas peins pendant deux trois jours, je ne pouvais plus, je ne peux plus écouter de Bowie non plus, à moins de faire des monochromes noirs. Ça reviendra... En attendant, je navigue toujours dans le rock'n'roll et la cold : The Cult , Mecano, unltd, toujours The Cure et des petits nouveaux comme Cab Driver Stories.

Pour la première fois depuis le siècle dernier, je peins sur des châssis toilés, comme les impressionnistes l'auraient fait. C'est un retour aux sources à tous les niveaux." 

mC : Avez-vous une technique particulière, des étapes spécifiques lorsque vous peignez ou au contraire vous laissez-vous emporter par votre imagination ?

LM : "Vu que je m'oblige à ne peindre que dans une gamme de couleurs très réduite et à travailler à "l'ancienne" je travaille comme un peintre l'aurait fait il y a un siècle dans son atelier. Je m'applique à être propre, à soigner le détail, je me fais mal, mais c'est bon, c'est presque une peinture d'autiste maso... Mais c'est un one shot, ça ne durera pas..." 

mC : Vous exposez souvent en Bretagne : quelle est la différence entre exposer vos œuvres là-bas et en Franche-Comté ?

LM : "C’est bizarre, mais la Bretagne m'a redonné goût à la peinture, j'ai fait 7 expositions en 3 ans là bas, il n'y a pas de différence notoire, si ce n'est le sujet des peintures et leurs destinations, là-bas les acheteurs sont aussi des touristes, même si beaucoup d'acquéreurs sont des bigoudens pure souche, de nombreuses peintures sont reparties sur Paris où dans les îles. «Retour aux Sources» est une exposition franc-comtoise pour les Francs-Comtois." 

mC : Sera-t-il possible de voir cette exposition ailleurs ?

LM : "Cette exposition aura peut-être une réplique quelque part dans le Haut-Doubs plus tard... Mais je préférais tout vendre à Vandoncourt ! C'est d'ailleurs la première fois que des acheteurs réguliers et de nouveaux acquéreurs de mes peintures me demandent de venir les voir avant le vernissage pour pouvoir réserver la plus adaptée pour chez eux. Un privilège de stars que notre meilleure ambassadrice franc-comtoise, j'ai nommé "La Madeleine Proust" a honoré la semaine passée." 

mC : Quels sont vos projets ?

LM : "On me demande une exposition à Marseille, une autre à Perpignan, j'exposerai en septembre en Bretagne et j'en prépare une pour Montbéliard en solo, j'y travaille, une bonne exposition entre Pop Art et Punkitude. J'aimerais beaucoup refaire des performances en public sur des concerts, mais les projets sont tellement rares, qu'il faut presque toujours se les autoproduire." 

mC : Vous êtes artiste plasticien, mais aussi vendeur de mobilier design d'époque (si c'est bien comme cela qu'on dit ?). Pouvez-vous également nous parler de cette autre profession ?

LM : "Vintage design dealer, j'aime bien ce terme, car je suis tout sauf antiquaire ou brocanteur, le design, c'est rock'n'roll, c'est psychédélique c'est la vision du futur quand les gens arrivaient encore à rêver, c'est fun, positif, plein de couleurs, les créateurs étaient des rockstars, sex, drug et rock'n roll. Dealer du design est devenu un métier parce que c'était une passion, j'estime n'avoir jamais travaillé de ma vie, il faut savoir que le mot travail vient du mot contrainte... mot que je ne connais pas, donc le design c'est la liberté, j'ai fait ça quand ça n'intéressait personne.

Ce qui me désole aujourd'hui, c'est qu'il ne se passe pas une journée où je n'entends pas le mot vintage, tout est vintage, même les pires merdes deviennent vintage, les gens qui ne connaissent pas grand-chose achètent des copies chinoises... Enfin, je préférais quand j'étais tout seul et que ça n'intéressait personne, j'avais l'impression d'être Ziggy Stardust à l'Eden. Ce qui ne m'empêche pas d'avoir le plus gros stock de design vintage (et pas l'ombre d'une copie). Tout le monde peut consulter mon stock en tapant "Edenliving" sur Facebook, 6 pages différentes les attendent. Sinon, dans le cinéma de Beaucourt, l'EDEN, là où se trouve mon show-room."

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