Le chômage a encore tenu François Hollande en échec en 2014

Publié le 28/01/2015 - 09:58
Mis à jour le 28/01/2015 - 09:59

Avec 3,496 millions de chômeurs sans activité en métropole en décembre et 189.100 demandeurs d’emplois supplémentaires en 2014, le président Hollande reste en échec sur le chômage à plus de mi-mandat, les effets du Pacte de responsabilité tardant à se concrétiser. Et la plupart des observateurs ne prévoient pas de franche embellie pour 2015.

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Quelque 8.100 personnes supplémentaires, sans activité, se sont inscrites à Pôle emploi en décembre (+0,2%). Sur l'année, la progression du nombre des chômeurs de cette catégorie (A) a été de 5,7%, comme en 2013. En incluant les chômeurs ayant une activité réduite, 5,21 millions de personnes étaient inscrites à Pôle emploi en métropole, 5,52 millions avec l'Outre-mer.

"Nous avons toujours considéré que 2014 était une année difficile", a réagi le Premier ministre Manuel Valls en déplacement à Audncourt, en soulignant qu'avec "une croissance très faible", il ne fallait "pas s'attendre à des miracles". Mais pour lui "2015 doit être l'année de la remobilisation et de la reconquête". (lire l'article ci-dessous)

Dans un communiqué, le ministère du Travail souligne que la progression a été en décembre "deux fois inférieure à la moyenne mensuelle des douze derniers mois".

Pour Eric Heyer, économiste à l'OFCE, les chiffres de décembre sont "symptomatiques" d'une "explosion" des demandeurs d'emplois avec une activité limitée, et donc des "travailleurs précaires". "Aujourd'hui, deux embauches sur trois sont des CDD de moins d'un mois, ce qui veut dire des contrats d'une semaine, deux semaines". 

Ces personnes "sortent des statistiques du Bureau international du travail ou de la catégorie A parce qu'elles vont travailler quelques heures mais sont tout de même demandeurs d'emploi en fin de mois". Pour l'expert, "cela fait 1,7 million de personnes qui naviguent entre chômage et emploi". 

Parmi les demandeurs d'emploi, les rangs des plus de 50 ans, les plus touchés, ont bondi de 10,4% sur un an révélant - reflet, selon M. Heyer,  "l'absence de politique ciblée sur eux, contrairement à ce qui est fait pour les jeunes". En effet, le nombre des jeunes demandeurs d'emploi de moins de 25 ans, en hausse de 1,7% seulement sur un an, a légèrement baissé en décembre (-0,2%).                  

+572.500 chômeurs à mi-mandat  

La politique de l'emploi en 2014 a été concentrée sur "les plus exposés au risque d'exclusion du marché du travail", a rappelé le ministère, en citant "près de 97.000 emplois d'avenir pour les jeunes souvent peu qualifiés", "près de 310.000 contrats aidés non marchands et 48.000 marchands pour des chômeurs de longue durée ou éloignés de l'emploi".

Le chômage longue durée s'amplifie : en décembre, plus de 2,4 millions de personnes étaient inscrites à Pôle emploi depuis plus d'un an (+9,3% en un an). Pour les chômeurs inscrits depuis 3 ans ou plus, la hausse atteint 19,1% sur un an. Un dossier lourd pour François Rebsamen, qui doit présenter en février des travaux sur ce sujet.

Pour relancer l'emploi, il compte notamment sur "le  plein déploiement du Pacte de responsabilité et de solidarité et une amélioration de l'environnement économique". Ce Pacte octroie 40 milliards d'euros aux entreprises d'ici à 2017 en échange  renégociations dans les branches professionnelles, sur l'emploi notamment. Mais à ce jour, seulement 11 accords de branches ont été conclus, couvrant 4 millions de salariés sur les 11,4 millions des 50 principales branches.

Pas de franche  d'embellie prévue pour  2015 

La plupart des observateurs ne prévoient pas de franche embellie pour 2015. Mi-janvier l'Unédic, l'organisme gestionnaire de l'assurance chômage, prévoyait 104.000 chômeurs supplémentaires cette année, après 182.000 en 2014.

Depuis l'élection présidentielle de mai 2012, quelque 572.500 personnes supplémentaires se sont inscrites à Pôle emploi.

Les réactions

"La lutte contre le chômage nécessite un engagement plus fort des branches et des entreprises dans le pacte", a commenté la CFDT en évoquant une nouvelle "année noire sur le front de l'emploi".

La CGT évoque elle une "spirale infernale qui coûte excessivement cher aux salariés et aux demandeurs d'emploi" et appelle le gouvernement à "changer de politique".

Le président du Medef, Pierre Gattaz, estime qu'"il y a urgence" mais que "le chômage n'est une fatalité indépassable", encourageant "à poursuivre et amplifier les réformes nécessaires".

A l'UMP, Eric Woerth parle d'une "tragédie française" et juge que "l'unité nationale ne vaut pas quand chaque jour amène 855 chômeurs de plus"

(Avec AFP)

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