Le CHU de Besançon au bord du malaise

Publié le 29/05/2013 - 15:45
Mis à jour le 29/05/2013 - 19:30

Carence des effectifs, sécurité des patients menacée, nouvelles mobilités entre les services, etc. L’intersyndicale du CHRU de Besançon estime que l’état général de l’hôpital s’aggrave, particulièrement depuis un an. Ce vendredi 31 mai, les personnels des blocs opératoires et de salle de réveil ont décidé de maintenir leur mouvement de grève, le jour de la visite de Marisol Touraine, la ministre de la Santé. Ils ont envoyé une lettre ouverte à la direction…

 ©
©

la sécurité des patients menacée

D'un côté la direction de l'hôpital et son plan de retour à l'équilibre (la dette est passée de 54 à 192 millions de 2005  à 2010). De l'autre, un personnel qui se sent "épuisé, découragé, démotivé" selon les termes des personnels des blocs opératoires qui ont écrit une lettre ouverte à leur hiérarchie. Ils estiment qu'il ne peuvent plus "assurer la sécurité des patients par manque d’effectifs - infirmiers anesthésistes, infirmières de bloc, aides-soignantes, etc. - (...) La santé et la sécurité même des patients sont menacées. Certaines procédures d’hygiène et de nettoyage ne peuvent plus être assurées. Les implants et les instruments nécessaires pour opérer ne sont plus stérilisés en temps et en heure." 

Devoir jouer les "superwomen"

Reste que l'écart entre les objectifs budgétaires et les conditions de travail du personnel conduit à un véritable malaise. Les infirmiers de bloc opératoire expliquent qu'il est dangereux de développer la polyvalence entre les services et qu'ils ne peuvent pas "maitriser" toutes les spécialités. Mais c'est bien le manque de personnel qui est le plus mal vécu. "L’IBO joue les superwomen s’occupant de la surveillance du patient (fragile), du chirurgien, du matériel, de la gestion des implants, du programme opératoire et, pour peu qu’il n’y ait pas d’aide-soignante, doit recoucher le patient et nettoyer la salle !

Pour preuve du problème, les syndicats expliquent qu'une troisième salle de réveil a dû être fermée un mois après le déménagement de l'hôpital St-Jacques vers Minjoz, faute de personnel, provoquant des perturbations dans le fonctionnement des blocs. Cette salle n'a depuis été rouverte que partiellement. Mais selon les syndicats, ce problème n'est que l'arbre qui cache la forêt. Il semblerait que la grogne enfle aussi dans d'autres services...

Un climat d'inquiétude pour tous

Car les personnels des blocs opératoires ne sont pas les seuls à avoir vu se dégrader leurs conditions de travail. L'intersyndicale du CHRU signale également :

  • l’insuffisance de remplacement de l’absentéisme des personnels dans les laboratoires et les services de soins, de la pédiatrie à la gériatrie.
  • L’insuffisance de moyens humains du service transport patient générateurs de retard et de désorganisation.
  • L’insuffisance de moyens humains et de rémunérations correctes des personnels ouvriers et logistiques de catégories C.
  • L’insuffisance de mesures efficaces pour pallier la désaffection de l’hôpital pour des professions dites en tension.
  • Des annonces de suppressions de postes dans les laboratoires qui rejoindront bientôt le site du pôle cancéro-biologie.

L'intersyndicale insiste sur le fait que cela fait dejà plusieurs mois que les conditions de travail se sont dégradées. "Les informations officieuses concernant la situation financière du CHRU, ainsi que le surcoût du désamiantage créent un climat d’inquiétude. La non remise en cause de la tarification à l’activité et les injonctions de rentabilité ont aujourd’hui des conséquences dommageables sur le management des personnels. Les restructurations des services par le biais de la mutualisation, visent à rentabiliser toujours plus, mais sur le dos des salariés", explique-t-elle.

La ministre de la Santé très attendue 

Les 23 et 24 mai, 90% des personnels médicotechniques administratifs des laboratoires étaient en grève totale pour dénoncer les insuffisances des moyens de remplacement pour assurer un fonctionnement normal. D’autres laboratoires pourraient suivre.

Les personnels des blocs opératoires et des salles de réveil entendent bien faire grève le 31 mai, jour de la venue de la ministre de la Santé Marisol Touraine pour dénoncer leurs nouvelles conditions de travail qui pourraient mettre en péril la sécurité des patients, et l’intersyndicale interpellera la ministre sur les préoccupations des personnels du CHRU.

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Santé

Les étudiants en santé de l’Université de Franche-Comté soignent les nounours depuis 20 ans

L'Hôpital des Nounours accueille chaque année des enfants de moyenne et de grande section de maternelle, afin de leur faire découvrir le monde hospitalier et lutter contre l'effet blouse blanche et les craintes qui l’accompagnent. Cette année, cette action, fondée par l’ANEMF, est organisée par les étudiants en santé de l’université de Franche-Comté et fête ses 20 ans.

La Mutualité française Bourgogne-Franche-Comté rejoint le réseau ”Mon Espace Santé”

La Mutualité française Bourgogne-Franche-Comté rejoint le réseau régional "Mon Espace Santé" pour promouvoir le développement de solutions numériques en faveur d’un meilleur accès aux soins et d’une simplification de la prise en charge médicale pour tous, selon un communiqué de mardi 19 mars 2024.

Un nouveau conseil d’administration pour l’ARS Bourgogne-Franche-Comté

Renforcer la coordination entre les interventions des ARS et des élus locaux pour améliorer l’efficacité des politiques de santé sur les territoires : tels sont les objectifs de la loi 3DS, qui a transformé les conseils de surveillance des ARS en conseils d’administration. Le premier CA de l’ARS Bourgogne-Franche-Comté a été installé le 8 mars 2024, à Dijon.

Emmanuel Macron annonce un projet de loi en avril pour une “aide à mourir”

Lors d’un entretien accordé à La Croix et Libération, le chef de l’État a annoncé dimanche 10 mars 2024 qu’un projet de loi permettant "une aide à mourir" sous "conditions strictes" serait présenté en avril en Conseil des ministre pour une première lecture en mai à l’Assemblée nationale. 

L’oeuf, est-il bon ou mauvais pour la santé ? Valentine Caput, diététicienne bisontine, répond…

L'OEIL DE LA DIET' • Chaque Français en consomme en moyenne 4 par semaine soit... 208 par an ! Et pourtant, l'oeuf fait souvent l'objet de points de vue divers et souvent erronés tant il est largement méconnu. Notre diététicienne bisontine, Valentine Caput, fait le point sur les sur les bienfaits de la consommation d'oeufs de poule.

Problèmes d’hygiène : deux fast-food doivent fermer à Gray

Afin de protéger les consommateurs, les services de la Direction départementale de l’emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations de Haute-Saône (DDETSPP) ont réalisé une opération de contrôles ciblés d’établissements de restauration rapide sur la commune de Gray. Deux enseignes sont soumises à une fermeture administrative, a-t-on appris vendredi 8 mars 2024.

CHU de Besançon : Evelyne Goyet, 77 ans, fête ses 10 ans de vie supplémentaires grâce à un coeur artificiel 

Après avoir hésité pendant près d’un an, Evelyne Goyet, une patiente du CHU en insuffisance cardiaque a finalement accepté l’implantation d’un cœur artificiel Heartmate 2. C’était en 2013. Dix ans plus tard, à 77 ans, elle est en pleine forme, heureuse d’être la grand-mère de ses trois petits enfants qu’elle a pu voir naître…

Soins dans l’Arc jurassien franco-suisse : une baisse du nombre de médecins du côté français

Dans le cadre d’un cycle de travail sur la santé, l’Observatoire statistique transfrontalier de l'Arc jurassien (OSTAJ) a publié le 27 février 2024 une nouvelle étude consacrée à l’offre de soins sur le territoire. Les chiffres reflètent particulièrement des tendances démographiques et structurelles différentes de part et d'autre de la frontière.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 9.87
légère pluie
le 28/03 à 12h00
Vent
7.46 m/s
Pression
997 hPa
Humidité
70 %