Les détails sur l'expulsion de la famille Dibrani vers le Kosovo

Publié le 15/10/2013 - 14:40
Mis à jour le 18/10/2013 - 15:01

Dans le courant de la semaine dernière, une famille de ressortissants kosovars déboutées du droit d’asile et assignée à résidence à Levier dans le Doubs, dans un appartement du dispositif d’hébergement des demandeurs d’asile a été éloignée vers le Kosovo. Selon la préfecture du Doubs, la famille Dibrani, de nationalité Kosovare, est entrée irrégulièrement en France le 26 janvier 2009. Les intéressés ont déposé une demande d’asile qui a été rejetée par l’Office français de protection des réfugiés et des apatrides (OFPRA) le 20 août 2009 puis, en appel, par la cour Nationale du Droit d’Asile (CNDA) le 31 janvier 2011.

Le 30 mars 2011, la famille a déposé une demande de réexamen de leur dossier d’asile, qui a de nouveau été rejetée par ces mêmes instances compétentes en matière d’asile. Les intéressés ne pouvant dès lors prétendre au statut de réfugié, l’autorité préfectorale a prononcé à leur encontre, le 29 septembre 2011, un refus de séjour assorti d’une obligation de quitter le territoire français, dont le Tribunal administratif a confirmé la légalité par jugement du 26 janvier 2012. Ce jugement a ensuite été confirmé par la Cour Administrative d’appel de Nancy le 21 février 2013.

"Leur situation ne répondait pas aux critères d’admission exceptionnelle au séjour"

"Ils se sont maintenus irrégulièrement sur le territoire puis ont sollicité leur régularisation au titre de la circulaire du 28 novembre 2012 relative à l'admission exceptionnelle au séjour des étrangers en situation irrégulière" déclare le bureaude la communication interministerielle du Doubs. Dans ce cadre, ils ont été reçus en entretien le 19 mars 2013. Après un réexamen très attentif, "leur situation ne répondait pas aux critères d’admission exceptionnelle au séjour" précise le Bureau. "En effet, les intéressés ne remplissaient pas les critères de résidence prévus par cette circulaire. "Ils présentaient d’insuffisantes perspectives d'intégration sociale et économique". Il a donc été prononcé à leur encontre un nouveau refus de séjour avec obligation de quitter le territoire le 19 juin 2013, auquel ils ne se sont pas conformés. Dans le même temps deux autres familles provenant du même centre d’hébergement de Levier ont pu bénéficier d’une admission exceptionnelle au séjour.

Le regroupement de la famille

Lors d'un déplacement dans le Haut Rhin, le 4 septembre dernier, le chef de famille a été contrôlé par les services de police de ce département. Il a été placé au centre de rétention administrative de Geispolsheim, et il a été éloigné, par le préfet de Colmar, territorialement compétent, le 8 octobre 2013 à destination du Kosovo.

Dans l'attente du départ de son mari, l’épouse à quant à elle, été maintenue en assignation à résidence dans le département du Doubs.

Au cours de ces dernières semaines, des membres d’associations soutenant la famille ont expressément demandé de veiller à ce que celle-ci soit regroupée. "Il n'a pas été possible de réunir la famille le même jour sur un même vol à destination du Kosovo, mais pour tenir compte de ces difficultés, les préfectures du Haut Rhin et du Doubs se sont rapprochées afin que les procédures respectives soient conduites à des dates les plus proches possibles" explique le bureau de la communication interministérielle du Doubs. C'est ainsi que le chef de famille a été éloigné le 8 octobre et les autres membres de la famille le lendemain, 9 octobre.

Arrestation de la jeune fille de 15 ans

Si la mère et cinq de ses enfants étaient présents le matin du 9 octobre, jour prévu pour l'éloignement, il se trouve que l’une des filles, âgée de 15 ans était absente, car elle avait dormi à l'extérieur du domicile familial et se trouvait dans un bus qui s'apprêtait à partir pour visiter une entreprise locale à Sochaux. La mère, souhaitant que tous ses enfants l’accompagnent, a alors prévenu sa fille sur son portable en lui signifiant l'imminence de leur départ pour un vol programmé à Lyon à 13 heures. "La jeune fille est descendue du bus pour attendre les fonctionnaires de police qui sont venus la prendre en charge et lui permettre de rejoindre sa famille" selon le BureauL'opération s'est déroulée dans le plus grand calme".

Selon un anonyme qui a souhaité s'exprimé sur cette action, "Rien ne peut justifier une telle brutalité. Quel crime avait commis cette jeune fille pour mériter un tel traitement ? L'ordre public était-il menacé? Le sécurité de la France était-elle en danger ? Bien sûr que non !! Les procédures d'expulsions interdisent-elles un minimum d'humanisme ? Décidément il y a quelque chose de brisé au pays des droits de l'Homme."

L'embarquement de la famille à destination du Kosovo s'est ensuite effectué "sans aucune difficulté".

515 demandeurs d'asile ont été pris en charge depuis début 2013

L’hébergement libéré par cette famille sera immédiatement mis à la disposition d’une autre famille nouvellement arrivée comme demandeur d’asile afin de lui permettre  d’attendre dans les meilleures conditions l’instruction de son dossier de demande d’asile.

"Il convient de souligner que cette opération d’éloignement d’une famille déboutée du droit d’asile s’inscrit dans une gestion globale et équilibrée des flux migratoires dans le département du Doubs" précise le Bureau de la communication interministèrielle.

Depuis le début de l’année, 515 demandeurs d’asile ont été pris en charge par le dispositif d’accueil des demandeurs d’asile de la préfecture du Doubs (contre 171 en 2011).

(avec Communiqué)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Justice

L’élu bisontin Kévin Bertagnoli dépose plainte pour “harcèlement” et “menaces de mort”

Le président du groupe Génération-s et adjoint en charge de la Démocratie participative et de la participation citoyenne à la Ville de Besançon, a décidé de porter plainte auprès du procureur de la République contre les auteurs de publications malveillantes survenues suite à son intervention lors du dernir conseil municipal de Besançon du 4 avril 2024.

Éco-quartier : le tribunal administratif rejette le recours introduit par Les Jardins des Vaîtes

L’association demandait l’annulation de la décision par laquelle la présidente de Grand Besançon Métropole a refusé d’inscrire à l’ordre du jour du conseil communautaire l’abrogation partielle du plan local d’urbanisme de la commune de Besançon, a-t-on appris jeudi 11 avril 2024.

Maltraitance animale dénoncée par L214 : un employé d’abattoir condamné à du sursis dans l’Yonne

Un employé d'un élevage de porcs de l'Yonne a été condamné jeudi 11 avril 2024 à 1.000 euros d'amende avec sursis pour "mauvais traitement envers un animal" après la dénonciation par l'association L214 de "sévices" incluant l'agonie d'une truie assommée à coups de masse.

Daval : le procureur requiert la relaxe pour les faits de dénonciation calomnieuse

Lors du procès pour dénonciation calomnieuse de Jonathan Daval, qui purge actuellement une peine de prison de 25 ans de prison pour le meurtre de son épouse Alexia en 2017, à l’encontre de son ancienne belle-famille, le procureur de la république Étienne Manteaux a finalement requis la relaxe mercredi 10 avril 2024 au tribunal correctionnel de Besançon. 

Renforts pour la justice : combien de recrutements supplémentaires pour Besançon d’ici 2027 ?

Éric Dupond-Moretti, garde des Sceaux et ministre de la Justice, s’est rendu au tribunal judiciaire d’Annecy le 28 mars 2024 pour dévoiler la répartition des effectifs supplémentaires au sein de chaque cour d’appel et de chaque tribunal judiciaire. À Besançon, 21 effectifs supplémentaires sont prévus entre le tribunal judiciaire et la cour d'appel.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 7.09
légère pluie
le 20/04 à 15h00
Vent
2.94 m/s
Pression
1023 hPa
Humidité
74 %