Les exploits sportifs de Paul Fontaine pour défier la mucoviscidose

Publié le 02/11/2016 - 07:15
Mis à jour le 15/11/2016 - 13:12

Touché par la mucoviscidose, Paul Fontaine « attaque » à pleines dents la vie comme la maladie : avec 50% de capacités respiratoires, il multiplie les exploits sportifs, du Marathon de Paris à l’ascension du Mont Blanc.

 ©
©

Le portrait de la semaine

A 33 ans, Paul Fontaine a l'air d'un sportif, des cheveux ras et l'allure avenante. Mais son large sourire dissimule une maladie vicieuse qui lui ronge les poumons, lui vole des minutes, des jours, des années de vie. A cause de la mucoviscidose, il lui reste 50% de capacité respiratoire.

"Plus le temps passe, plus l'infection augmente, plus la maladie détruit les poumons, moins j'arrive à respirer", confie le Bisontin, originaire du Jura, qui a contracté la maladie dès l'âge de 18 mois.  Cette maladie génétique, rare et implacable, qui touche principalement les voies digestives et respiratoires des patients - dont l’espérance de vie est d’environ 47 ans en France -, Paul l'a longtemps "cachée". "J'étais dans le déni, j'avais honte d'être malade. J'avais une double vie: en pleine forme à la fac et malade à la maison, entre les médicaments et les longues séances de perfusion d'antibiotiques", se souvient l'ancien étudiant d'histoire, aujourd'hui conférencier.

 "La meilleure défense, c'est l'attaque" 

Puis un jour de 2010, Paul a un déclic et décide "d'attaquer la maladie", car "la meilleure défense, c'est l'attaque". "Je suis malade, c'est comme ça", se dit-il: "Soit je me bats et je pars à la recherche du bonheur, soit j'attends un médicament miracle ou une greffe de poumons quand je serai à 15-20% de capacités respiratoires".

Il commence à faire du sport, avec pour objectif le Marathon de Paris 2013. "Courir avec la muco, c'est comme courir avec une ceinture qui vous comprime la cage thoracique, qui vous fait cracher, tousser, parfois vomir", confie-t-il. "Mais j'étais prêt à tout pour passer cette ligne d'arrivée mythique", ajoute cet homme au corps affûté, se remémorant avec fébrilité la "tension phénoménale du départ". Après une course difficile, il boucle ce premier marathon en 4H41, "usé, ému et en larmes".

"Pas le temps d'attendre la mort"

Pour combattre les jours sombres où la maladie prend le dessus et se sentir vivre, il multiplie les défis sportifs, enchaînant les trails, ralliant Besançon à la Pointe du Raz (Finistère) en vélo (1.000 km en 7 jours), courant la Verticale de la Tour Eiffel (1.665 marches en 17 minutes). "Je veux tout faire, tout croquer car je n'ai pas le temps d'attendre la mort", assène l’athlète. En 2015, il court le Marathon de Paris en 4 heures et 51 secondes et en septembre dernier, il relève un nouveau défi: l'ascension des 4.809 mètres du Mont Blanc. Malgré sa détermination, un vent glacial le contraint à s'arrêter, à bout de force, à 4.500 mètres d'altitude où il plante un drapeau "Vaincre la mucoviscidose". Il recommencera l'année prochaine.

Pour Paul Fontaine, "tout est possible, il faut se battre, la vie c'est maintenant". "Mais pour être vraiment heureux, tempère-t-il, il faut aussi s'arrêter, expirer, et prendre le temps de s'asseoir pour regarder les nuages"

"Grâce au sport et aux séances de kiné que je fais, j'espère faire remonter ma capacité respiratoire", souligne-t-il, persuadé qu'il peut "désencombrer une partie de (ses) poumons". D'après son médecin, le professeur Jean-Charles Dalphin, "le sport intense que Paul pratique est bénéfique sur sa santé physique et psychologique", mais la mucoviscidose ne peut pas "reculer". Elle peut néanmoins "ralentir sa progression, voire se stabiliser, sous l'effet des progrès thérapeutiques actuels et futurs", estime le responsable du service de pneumologie du CHRU de Besançon.

(Avec AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Santé

Les étudiants en santé de l’Université de Franche-Comté soignent les nounours depuis 20 ans

L'Hôpital des Nounours accueille chaque année des enfants de moyenne et de grande section de maternelle, afin de leur faire découvrir le monde hospitalier et lutter contre l'effet blouse blanche et les craintes qui l’accompagnent. Cette année, cette action, fondée par l’ANEMF, est organisée par les étudiants en santé de l’université de Franche-Comté et fête ses 20 ans.

La Mutualité française Bourgogne-Franche-Comté rejoint le réseau ”Mon Espace Santé”

La Mutualité française Bourgogne-Franche-Comté rejoint le réseau régional "Mon Espace Santé" pour promouvoir le développement de solutions numériques en faveur d’un meilleur accès aux soins et d’une simplification de la prise en charge médicale pour tous, selon un communiqué de mardi 19 mars 2024.

Un nouveau conseil d’administration pour l’ARS Bourgogne-Franche-Comté

Renforcer la coordination entre les interventions des ARS et des élus locaux pour améliorer l’efficacité des politiques de santé sur les territoires : tels sont les objectifs de la loi 3DS, qui a transformé les conseils de surveillance des ARS en conseils d’administration. Le premier CA de l’ARS Bourgogne-Franche-Comté a été installé le 8 mars 2024, à Dijon.

Emmanuel Macron annonce un projet de loi en avril pour une “aide à mourir”

Lors d’un entretien accordé à La Croix et Libération, le chef de l’État a annoncé dimanche 10 mars 2024 qu’un projet de loi permettant "une aide à mourir" sous "conditions strictes" serait présenté en avril en Conseil des ministre pour une première lecture en mai à l’Assemblée nationale. 

L’oeuf, est-il bon ou mauvais pour la santé ? Valentine Caput, diététicienne bisontine, répond…

L'OEIL DE LA DIET' • Chaque Français en consomme en moyenne 4 par semaine soit... 208 par an ! Et pourtant, l'oeuf fait souvent l'objet de points de vue divers et souvent erronés tant il est largement méconnu. Notre diététicienne bisontine, Valentine Caput, fait le point sur les sur les bienfaits de la consommation d'oeufs de poule.

Problèmes d’hygiène : deux fast-food doivent fermer à Gray

Afin de protéger les consommateurs, les services de la Direction départementale de l’emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations de Haute-Saône (DDETSPP) ont réalisé une opération de contrôles ciblés d’établissements de restauration rapide sur la commune de Gray. Deux enseignes sont soumises à une fermeture administrative, a-t-on appris vendredi 8 mars 2024.

CHU de Besançon : Evelyne Goyet, 77 ans, fête ses 10 ans de vie supplémentaires grâce à un coeur artificiel 

Après avoir hésité pendant près d’un an, Evelyne Goyet, une patiente du CHU en insuffisance cardiaque a finalement accepté l’implantation d’un cœur artificiel Heartmate 2. C’était en 2013. Dix ans plus tard, à 77 ans, elle est en pleine forme, heureuse d’être la grand-mère de ses trois petits enfants qu’elle a pu voir naître…

Soins dans l’Arc jurassien franco-suisse : une baisse du nombre de médecins du côté français

Dans le cadre d’un cycle de travail sur la santé, l’Observatoire statistique transfrontalier de l'Arc jurassien (OSTAJ) a publié le 27 février 2024 une nouvelle étude consacrée à l’offre de soins sur le territoire. Les chiffres reflètent particulièrement des tendances démographiques et structurelles différentes de part et d'autre de la frontière.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 9.76
légère pluie
le 28/03 à 12h00
Vent
7.46 m/s
Pression
998 hPa
Humidité
60 %