50,3%
Le référendum, organisé à l'initiative du parti UDC (droite populiste) a obtenu la double majorité requise, soit la majorité des cantons et la majorité des électeurs. La quasi majorité des partis politiques suisses ainsi que le patronat avaient appelé à voter non à ce texte.
Le pays devrait réinstaurer le système de quotas et de contingents, qui existait avant l'accord de libre-circulation. Il s'agit d'un tournant dans notre politique d'immigration, a déclaré le président de l'UDC Toni Brunner. De son côté, Christian Levrat, du parti socialiste suisse, a indiqué que son parti avait perdu, et cela fait mal.
La Suisse romande a voté massivement contre l'initiative de l'UDC : 61,1%, des Vaudois , 61 % des Bâlois, 60,9% des Neuchâtelois et 55,9% des Jurassienns ont voté "non" tout comme 51,7% des Valaisans et 51,5% des Fribourgeois.
Un sujet de crispation en Suisse
L'immigration est devenue au fil des ans un sujet de crispation en Suisse. Pour répondre en partie aux protestations d'une partie de la population à ce sujet, le gouvernement a adopté dernièrement des mesures destinées à rendre l'accès aux prestations sociales plus difficiles pour les nouveaux arrivants européens. En 2013, les étrangers représentaient 23,5% (1,88 million de personnes) de la population en Suisse.
Avant les accords de libre-circulation avec l'UE, il y avait environ 20% d'étrangers en Suisse. Actuellement, sur ces étrangers, 1,25 million sont issus de l'UE-27 ou de l'AELE. Les Italiens et les Allemands sont les plus nombreux, avec respectivement 291.000 et 284.200 ressortissants. Ils sont suivis par les Portugais (237.000) et les Français (104.000). A titre d'exemple, l'an dernier la population du canton de Neuchâtel a progressé de 10%, une hausse due à une arrivée massive de ressortissants portugais.
Des conséquences “pratiques” encore floues
La seule certitude est que le gouvernement suisse doit à présent présenter un projet de loi pour concrétiser les exigences du texte, qui demande que la Suisse gère de manière autonome l'immigration des étrangers. Le texte demande des contingents annuels pour les travailleurs, frontaliers ou demandeurs d’asile. Ces plafonds doivent être fixés en fonction des intérêts économiques globaux de la Suisse et dans le respect de la préférence nationale.
Dans la foulée, les accords internationaux contraires à cet esprit - comme la libre circulation des personnes - devront être renégociés et adaptés dans un délai de trois ans.
(avec AFP)