Les travailleurs frontaliers "paresseux" et "arrogants" ?

Publié le 01/08/2013 - 17:38
Mis à jour le 02/08/2013 - 10:18

Selon une information du Journal « Le Matin Dimanche », les entreprises suisses trouveraient les salariés français paresseux et arrogants et privilégierait une préférence nationale helvètes dans leurs embauches malgré l’accord de libre-échange signé avec l’Union européenne en 1999. Cela concernerait principalement le secteur de la banque de la finance et même de la construction.

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Pour éviter de recruter des frontaliers vivant en France, certaines annonces comportent la mention "Suisse et résidence Suisse" parmi leurs critères de sélection, ajoute-t-il. Le journal prend en exemple un poste proposé sur l'internet dans une banque genevoise pour un collaborateur dont la mission consiste notamment à ouvrir et fermer des comptes de clients.

"Les patrons craignent d'engager des Falciani ou des Condamin-Gerbier en puissance", fait valoir le Matin Dimanche. Pierre Condamin-Gerbier, un ancien collaborateur de la banque Reyl & Cie qui est actuellement en prison à Berne pour son témoignage dans l'affaire Cahuzac, a réveillé les vieilles rancœurs contre les Français. Des critiques similaires avaient également refait surface en 2009 lorsqu'Hervé Falciani, un ancien informaticien de la banque HSBC en Suisse, avait vendu un fichier volé comportant une liste d'évadés fiscaux.

"Il y a toujours un problème..."

Les discriminations ne touchent toutefois pas exclusivement le secteur bancaire. Le Matin Dimanche cite ainsi une PME Suisse active dans le secteur de la construction qui écarte les Français après plusieurs mauvaises expériences. Les Français embauchés étaient souvent malades le lundi et le vendredi, se plaint la responsable du recrutement, qui fustige leur attitude revancharde et revendicatrice. "Il y a toujours un problème. Alors que les Espagnols et les Portugais, ça n'a vraiment rien à voir", a-t-elle déclaré sous couvert de l'anonymat.

"Je ne comprends pas ces pratiques des entreprises. Il y a toujours plus de frontaliers chaque année qui se rendent en Suisse pour travailler. Ils sont près de 140.000. Je ne vois pas comment la ville de Genève peut se passer de cette main-d'œuvre très qualifiée" a déclaré dans Challenges   Jean-François Besson, secrétaire général du Groupement transfrontalier européen (GTE) après la publication de l'article. Les cabinets de recrutement interrogés par journal suisse disent cependant se conformer aux exigences de certaines entreprises en exigeant que les candidats soient Suisses ou résident en Suisse.

Discrimination et critères de recrutement

Ces discriminations à l'embauche sont pourtant illégales, rappelle le Matin Dimanche, la Suisse ayant signé en 1999 un accord de libre circulation avec l'Union Européenne qui entérine le principe de l'égalité de traitement entre les ressortissants de l'Union et les Suisses.

Pour écarter les CV des Français, les entreprises peuvent cependant jouer sur les critères de recrutement, en demandant par exemple un excellent niveau d'allemand même lorsque la langue n'est pas nécessaire pour le poste. Elles peuvent également invoquer les quotas à l'immigration, récemment ré-institués.

Il n'y a pas que les Suisses…

Cette désaffection pour les Français rappelle clairement les propos du président du groupe américain Titan , Maurice Taylor, qui parlait également de la paresse des ouvriers : "Les salariés français touchent des salaires élevés mais ne travaillent que trois heures. Ils ont une heure pour leurs pauses et leur déjeuner, discutent pendant trois heures et travaillent trois heures. Je l'ai dit en face aux syndicalistes français. Ils m'ont répondu que c'était comme ça en France". Une déclaration qui avait provoqué de nombreuses réactions en France…

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