ASSISES DE HAUTE-SAONE
"Oui j'ai couché avec Mademoiselle Mathieu, oui j'ai menti en garde à vue, mais ça ne fait pas de moi un criminel", s'est défendu Yunis Merizak, 35 ans, à la barre de la cour d'assises de Haute-Saône.
Yunis Merizak est la dernière personne à avoir vu Christine Mathieu, 20 ans, le 8 février 2009. Cinq jours plus tard, le corps de la jeune femme a été découvert dans un bois de Villers-lès-Luxeuil (Haute-Saône), en partie enseveli sous la neige.
L'autopsie a révélé la présence de traces de terre dans ses voies respiratoires, ce qui laisse penser que son visage avait été maintenu dans la boue jusqu'à l'étouffement, par une pression à l'arrière du crâne.
"Je n'ai pas tué Mademoiselle Mathieu. Je suis innocent", a insisté l'accusé devant les jurés, s'adressant ensuite à l'ancien petit ami de Christine Mathieu : "J'ai pas tué ta copine, je n'avais aucune raison de la tuer".
Devant la cour, M. Mérizak a raconté comment, en sortant de discothèque le matin du 8 février 2009, il avait accosté la jeune femme qui terminait son travail de nuit dans un hôtel de Luxeuil-les-Bains (Haute-Saône).
"J'ai menti car j'avais peur"
"On a discuté, je lui ai demandé si je pouvais l'embrasser. On est allé chez moi, on a couché ensemble et je l'ai raccompagnée en vie sur le parking du Lidl", a-t-il relaté, dans une logorrhée défensive.
"Il n'y a eu aucun conflit entre moi et Mlle Mathieu. Elle est venue délibérément chez moi, elle était entreprenante", a-t-il ajouté.
L'ADN de Yunis Merizak a été découvert sur la victime. Mais lors de sa garde à vue, le suspect, interpellé deux ans après les faits suite à son implication dans une affaire d'agression sexuelle, a nié connaître la victime et a menti sur son emploi du temps.
C'est seulement devant le juge qu'il a admis avoir eu une relation sexuelle consentie. Il n'est d'ailleurs pas poursuivi pour viol.
Confronté par l'avocate générale, Julie Bressand, à ses contradictions, ses mensonges et ses différentes versions, l'accusé est devenu de plus en plus nerveux dans son box.
"J'ai menti en garde à vue car j'avais peur" d'être impliqué dans son meurtre, a-t-il affirmé.
L'accusé est décrit comme "violent" par plusieurs témoins et les expertises psychologique et psychiatrique révèlent une "malignité perverse" et une "intolérance à la frustration".
Les débats devant la cour d'assises de la Haute-Saône doivent durer cinq jours et le verdict est attendu vendredi.
Les avocats de la défense, Me Randall Schwerdorffer et Me Marjorie Weiermann, ont l'intention de plaider l'acquittement.
(Source AFP)