Michel Rocard, "au cœur d'un projet humaniste" pour Paulette Guinchard

Publié le 07/07/2016 - 22:04
Mis à jour le 12/04/2019 - 13:42

Cinq jours après le décès de l’ancien Premier ministre Michel Rocard, Paulette Guinchard, ancienne députée de la seconde circonscription de Doubs de 1997 à 2007 et secrétaire d’Etat dans le gouvernement Jospin de 2001 à Avril 2012 répond à nos questions…

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EXCLU

Albert Ziri : Beaucoup de meures sociales, appliquées aujourd'hui au niveau national, et non des moindres, telle l'Allocation Parent Isolé (généralement attribuée aux femmes seules avec enfant(s), ou encore le RMI par exemple, ont été  élaborées par les services sociaux de la Ville de Besançon, alors que Robert Schwint - qui s'affichait "rocardien"-  en était le maire. Des mesures étudiées, mises en pratique par des adjoints tels que Henri Huot-Marchant, Marguerite Vieile-Marchiset ou Marie-Guite Dufay. Ces innovations sociales sont-elles d'essence Parti socialiste unifié (PSU), Rocardiennes ou ont-elles alimenté le Rocardisme, l'ont-elles "fabriqué" ? 

Paulette Guinchard : La lutte contre la pauvreté a toujours été dans les gènes socialistes. Ce qui est d'essence rocardienne, me semble-il, c'est l'insertion. Ce qu'il faut retenir de M. Rocard c'est qu'il faut être responsable collectivement et individuellement. C'est justement ce qui a intéressé M. Rocard à propos de Lip et des Lip.Ce qui m'a le plus marqué chez Rocard alors qu'il était Premier ministre, ce sont  les accords de Nouméa entre Jean-Marie Djibaou et Jacques Lafleur pour ramener le calme en Nouvelle-Calédonie et préparer, dans la sérénité, l'avenir de ce territoire. A l'époque, Robert Schwint a tenu à accueillir des Kanaks à Besançon. 

Albert Ziri : Lors de sa dernière interview, Michel Rocard n'a pas été tendre pour la gauche française en général, celle qui refuse la sociale-démocratie, il la juge toujours  "comme prisonnière du jacobinisme et du marxisme". Partagez-vous ce sentiment ? Qui pour remplacer Rocard aujourd'hui ? 

Paulette Guinchard : Il n'y a pas de successeur unique. Ce sont les idées de Rocard qui continueront à toujours êtres présentes, exigeantes en termes de responsabilité et aussi confiantes dans les capacités individuelles et collectives de chacun. S'il y a quelqu'un qui porte ces idées c'est Barak Obama.

Une partie de la gauche, une partie seulement, est jacobine et encore trop marxiste ou mal marxiste. Oui, il avait raison de dire cela. Et je suis intimement persuadée que la deuxième Gauche gagnera. Il faut continuer à la faire entendre, car c'est au cœur d'un projet humaniste.