Prisons : après un accord avec le syndicat majoritaire, Belloubet appelle à la fin du conflit

Publié le 27/01/2018 - 09:56
Mis à jour le 27/01/2018 - 10:02

La ministre de la Justice a annoncé vendredi l’application « rapide » du protocole d’accord signé par le principal syndicat de surveillants et appelé les personnels à reprendre le travail, espérant une sortie du conflit qui paralyse les prisons françaises depuis douze jours. Le sujet des sanction pesant sur les surveillants est encore un point sensible, notamment à Besançon. Les agents reprennent progressivement le travail.

Nicole Belloubet s'est félicitée de la signature par l'Ufap-Unsa d'un accord qui "permettra de mettre en oeuvre des mesures concrètes pour améliorer la sécurité des agents en détention, accélérer les recrutements et renforcer les dispositifs indemnitaires", dans un communiqué.

"Ces mesures entreront rapidement en vigueur", a-t-elle promis. La garde des Sceaux, qui avait reçu la veille le soutien appuyé d'Emmanuel Macron dans la gestion de cette crise, "souhaite maintenant que l'ensemble des personnels reprennent leur travail".

Alors que les deux autres syndicats représentatifs, FO et la CGT, ont rejeté cet accord , l'Ufap-Unsa a annoncé dans un communiqué avoir pris ses "responsabilités". Le premier syndicat de la pénitentiaire avec 40% aux élections juge que le texte "traduit une volonté de changer le fonctionnement des prisons devenues de véritables coupe-gorge et zones de non droit".

"La sécurité était l'engagement premier de ce mouvement lancé suite à la tentative d'assassinat de surveillants" par un détenu jihadiste à Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais) le 11 janvier, a souligné son secrétaire général, Jean-François Forget, sur BFM-TV.

Montée en première ligne après une série de négociations aussi houleuses qu'infructueuses, Nicole Belloubet a présenté jeudi aux trois grands syndicats un projet d'accord censé répondre à la colère des 28.000 surveillants. Ce texte comprend notamment des mesures pour améliorer la gestion des détenus radicalisés, renforcer la sécurité des agents (gilets pare-balles, menottes...), la création de 1.100 emplois supplémentaires et une enveloppe de plus de 30 millions d'euros pour des indemnités, soit une augmentation globale de 1.150 euros par agent par an.

"Accord minoritaire"

Le jour même, la CGT (15%) et FO (30%) ont annoncé qu'elles ne signeraient pas le document, déplorant l'absence de propositions sur l'évolution statutaire des personnels de la catégorie C à B de la fonction publique.

Vendredi, la ministre a souligné, dans plusieurs médias, que seuls les titulaires du baccalauréat pouvaient prétendre à la catégorie B, relevant que "33% des personnes qui passent le concours de la pénitentiaire n'ont pas le bac". Un tel critère de recrutement priverait mathématiquement l'administration d'un important vivier.

"Pur scandale", "haute trahison", "accord minoritaire" :  FO et la CGT ne mâchaient pas leurs mots pour qualifier l'engagement de l'Ufap et promettaient de "maintenir la pression". Prudente, la CGT a indiqué "de nouvelles modalités d'actions seront déterminées pour les jours à venir" et prévu, comme FO, une "consultation avec sa base" ce week-end.

Sur le terrain, le mouvement, très suivi cette semaine, a semblé faiblir vendredi, avec 62 établissements sur 188 touchés à des degrés divers (contre 116 jeudi), selon les chiffres de la Direction de l'administration pénitentiaire.

Les surveillants, engagés depuis deux semaines pour exiger "un minimum de reconnaissance" alors qu'ils "risquent leur vie pour 1.500 euros", restaient très mobilisés à Marseille, Meaux, Réau, Besançon, Lille-Sequedin, Strasbourg, Avignon et Borgo, où deux gardiens ont été grièvement blessés par un détenu radicalisé la semaine dernière.

Dans certains prisons, la crainte de sanctions - les premières mises à pied avec sursis ont commencé à tomber mercredi à l'encontre des gardiens, qui n'ont pas le droit de grève - a entraîné des arrêts maladie massifs, qui seront traités "comme si c'était un arrêt concerté de travail", a averti la ministre.

Nicole Belloubet a clairement souhaité vendredi soir sur BFM-TV que "le conflit s'arrête", mettant en avant les "questions de sécurité". Selon une source proche du dossier, "on est au bord de la rupture dans certaines prisons, où on ne peut pas assurer correctement douches, sport et promenade. Chaque jour qui passe sans drame est un petit miracle".

Quelque 80 avocats se sont regroupés dans l'après-midi sur les marches du palais de justice de Paris, pour dénoncer les conditions de détention "intolérables" de leurs clients. "L'illusion sécuritaire l'emporte", a déploré de son côté l'Observatoire international des prisons, estimant que le gouvernement cédait à "certaines des revendications les plus répressives des syndicats".

(Avec AFP)

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