Quatre ans de prison requis après un terrible accident sur la "route de la mort" en Suisse

Publié le 13/06/2018 - 18:01
Mis à jour le 15/04/2019 - 10:07

Douze Portugais étaient décédés il y a deux ans dans une collision sur la « route de la mort » en Suisse : quatre ans de prison ont été requis mercredi 13 juin 2018 contre leur chauffeur et son oncle, propriétaire du véhicule.

Les victimes avaient pris place dans un petit utilitaire, aménagé sommairement en mini-bus, qui s'est encastré en mars 2016 contre un poids-lourd sur la route Centre-Europe Atlantique (RCEA), tristement célèbre pour sa dangerosité. "Le piège mortel, ce n'était pas la RCEA, c'était le maudit Sprinter. On a enfermé les passagers dans un cercueil sur roue", a dénoncé la procureure de la République de Moulins, Emmanuelle Fredon.Elle a assorti ses réquisitions d'une annulation du permis pendant cinq ans et d'une interdiction d'exercer toute activité dans le transports de passagers.

Ricardo Martins Pinheiro, 22 ans, et son oncle, Arménio Pinto Martins, 44 ans, sont jugés pour "homicide involontaire" et "violation délibérée d'une obligation de sécurité ou de prudence".

Rappel des faits

Le soir du 24 mars 2016, le jeune homme transportait 12 personnes âgées de 7 à 62 ans dans un fourgon Mercedes, aménagé artisanalement pour en augmenter la capacité. Une banquette de bus rouge avait été sciée et attachée le matin même sur un socle en contreplaqué provenant de mobilier de bureau. Sans place assise, une fillette voyageait également sur les genoux de ses parents. Parti du canton de Fribourg (Suisse), le véhicule avait pour destination la région de Guarda où les voyageurs prévoyaient de passer les fêtes pascales.

Vers 23H30, alors qu'il doublait un véhicule à Montbeugny près de Moulins sur la nationale 79, une portion de la RCEA, le fourgon avait percuté un camion italien "dans un choc frontal d'une violence inouïe", selon la procureure. Les passagers, dont certains n'avaient pas de ceintures de sécurité, étaient morts sur le coup.

"La mort était au bout du chemin"

Aidés par deux interprètes, les prévenus, qui ont timidement exprimé des excuses auprès des familles des victimes, se sont renvoyés la responsabilité de l'accident, chacun "expliquant avoir eu confiance" en l'autre. Assurant n'avoir "aucun souvenir" du drame, le jeune homme, à la voix peu audible, a estimé qu'il était "suffisamment expérimenté" pour conduire le véhicule, bien qu'il ne possédait pas le permis de conduire nécessaire pour transporter plus de neuf passagers.

"Depuis le départ en Suisse, on a un moyenne de conduite de 120 km/h", au lieu des 90 et 110 autorisés sur la RCEA. "La mort était au bout du chemin", a regretté Emmanuelle Fredon, enpointant les "pires imprudences" commises par le chauffeur.

Infos +

L'oncle, un ancien ouvrier de chantier, s'était lancé en mars 2015 dans une activité non déclarée de transports de personnes - avec "trois à quatre voyages" par mois entre les deux pays, payés "200 euros" l'aller-retour.  "On est dans le goût du lucre", a encore jugé la procureure, allant jusqu'à évoquer "une association de malfaiteurs" entre les deux hommes .

(Source : AFP)
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