Ainsi au sujet des retards de TER, récurrents, qui contrarient les voyageurs qui en majeure partie se déplacent pour travailler et étudier, Michel Neugnot précise qu'ils affectent 6 à 7 % du trafic ferroviaire. « C'est peu au regard du nombre important de trains qui circulent et dont la grande majorité arrive à l'heure », explique-t-il, avant d’ajouter: « Mais ceci ne console pas ceux pour lesquels le train qu'ils ont pris est parti et arrivé avec du retard ». Et quand la question lui est posée de savoir pourquoi ces retards, il se veut complet dans le catalogue présenté : « La surcharge du trafic ferroviaire, car vous devez le savoir, il roule beaucoup plus de trains qu'il y a vingt ans; les incidents techniques liés au matériel vieillissant et l'absence de travaux de rénovation des rails ces quarante dernières années; les drames qui impactent vite le réseau et le désorganisent, comme les suicides sur les voies».
Un retard qu'il va falloir rattraper. Les prochaines années vont être celles de grands travaux menés sur tout le réseau ferré régional. Ce qui n'ira pas sans retard de trains sur une période s'étalant de 2017 à 2019 si tout va bien. Le conseil régional travaille donc, dans cette perspective, avec SNCF à promouvoir un système d'informations en temps réel des voyageurs. Ils seront avertis du respect ou non des horaires de départ ou d’arrivée via une application téléchargeable sur leur smartphone.
Autre information délivrée par Michel Neugnot: SNCF ne devrait plus, à l'avenir, raisonner et communiquer en termes de trains en retard, mais en termes de voyageurs concernés. À la veille de la fin du monopole du transport voyageur pour SNCF, cet affichage pèsera lourd en termes d'image de marque. D'autant que la région s'apprête à expérimenter justement cette mise en concurrence d'exploitants de réseaux ferrés. Expérimentation destinée à étudier et valider certains aspects de cette obligation voulue par l'UE. Elle aura pour cadre des lignes en Bourgogne-Franche-Comté dès 2017 pour être effective en 2019, 2020, avant l’ouverture généralisée en 2023. Elle sera ouverte à toutes les candidatures, « Y compris celle de l'opérateur historique, SNCF », ajoute Michel Neugnot, qui rappelle non sans malice « la SNCF réalise environ 30 % de son chiffre d'affaires en gérant des réseaux ferrés à l'étranger, et donc de ses recettes, pour maintenir une qualité de service et des prix qui peuvent peut-être s’avérer profitables pour l’usager régional».
À suivre donc, les yeux sur les horaires de trains, et aussi dans le porte-monnaie, sans oublier que le voyageur de notre région règle 23 % du coût réel de son transport en train (50 % en Suisse par exemple) le reste, tout le reste étant pris en charge par la région...