Rivières: la colère monte face aux pollutions de la Loue et du Doubs

Publié le 14/05/2011 - 19:42
Mis à jour le 14/05/2011 - 19:42

Malgré un temps à la pluie, des centaines de manifestants français et suisses, mécontents de la pollution des rivières, ont crié leur colère ce samedi sur le pont de Goumois.

Le petit village du Doubs, ses 187 habitants et ses poissons de moins en moins nombreux, ont connu une belle affluence hier alors que la météo ne s’y prêtait pas vraiment. Ils étaient quelque 700 manifestants à exprimer leur ras le bol à la suite des phénomènes de pollution qui se multiplient dans les rivières de la région, plus particulièrement dans la Loue et le Doubs, avec les mortalités de poissons qui s’en suivent…

 

Le rassemblement qui a eu lieu à l’invitation du collectif SOS Loue et rivières comtoises a été l’occasion de mettre en cause l’agriculture intensive (engrais, lisier…), les barrages dont le fonctionnement perturbe les poissons, le non raccordement au tout-à-l’égout côté suisse...

 

« Au niveau des barrages, les changements de niveau sont extrêmement nuisibles. La gestion de l’électricité dans le Doubs est très dommageable », a expliqué Jean Wencker, vice-président d’Alsace Nature, installé à Goumois. Pierre Choulet, ancien restaurateur bien connu des pêcheurs à la mouche, évoque l’agriculture et ses tonnes d’engrais. « Avant on ne mettait qu’un bidon… et maintenant ? », s’interroge-t-il.

 

« On a dépassé les limites », concluent les deux hommes en suggérant une révision des normes. Jean Wencker reconnait tout de même que « les agriculteurs sont étranglés par les distributeurs » et que « c’est difficile pour eux aussi ».

 

Invités par le photographe Yann Artus à prendre la parole, les politiques (le sénateur PS Martial Bourquin, le député UMP Martial Bonnot, Christine Bouquin, maire de Charquemont) ont accompagné la vague de mécontentement poussés par les manifestants qui réclament désormais « des actes qui vont au-delà des constats ». Ce qui a valu au député Bonnot d’être un peu chahuté. Cela n’a pas choqué les organisateurs qui ont utilement rappelé que « ça fait trente ans que ça dure ».

 

 

Yann Arthus-Bertrand : « Il est trop tard pour être pessimiste »

 

Le photographe et réalisateur Yann Arthus Bertrand n’a pas ménagé sa peine pour animer la manifestation sur le pont de Goumois invitant Français et Suisses à s’embrasser au moment où les deux manifestations se sont rejointes. « Je suis là pour vous donner un coup de main ».

 

« C’est irresponsable. L’Etat ne fait son boulot, les deux Etats d’ailleurs, suisse et français », a-t-il lancé en demandant « naïvement » si le préfet était là.

 

« Je ne pensais pas qu’il y avait autant d’algues vertes ici. Ce sont les engrais. Il ne faut plus perdre de temps », a demandé Yann Artus Bertrand en encourageant les plus sceptiques. « Il est trop tard pour être pessimiste ».

 

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