Seriez-vous prêts à vous faire opérer avec l'aide d'un robot ?

Publié le 08/07/2015 - 13:55
Mis à jour le 15/04/2019 - 14:47


Il y a un an, le CHRU de Besançon faisait l’acquisition du robot chirurgical Da Vinci. Une technologie d’avant-garde, venue tout droit des Etats-Unis, qui permet une chirurgie mini-invasive et réduit les risques pour les patients. Plus de 150 interventions robot-assistées  ont été réalisées jusqu’ici en urologie, gynécologie et chirurgie digestive.

Bénéfique aux patients

Des cicatrices plus petites, un temps d’hospitalisation réduit, une diminution des complications post-opératoires et une réduction très importante de la douleur… Les bénéfices pour le patient seraient multiples. Tout comme pour le chirurgien qui opère à distance, en position assise, "ce qui évite de rester plusieurs heures debout en posture pénible", constate le Professeur François Kleinclauss, du service urologie et andrologie du CHRU.

Sans dépassement d'honoraires

Acquis en juin 2014 et utilisé jusqu'ici dans les services d'urologie et de gynécologie (rejoints il y a deux mois par la chirurgie digestive et peut-être bientôt par le vasculaire, l'ORL et la pédiatrie), le robot Da Vinci a déjà montré son intérêt sur des actes de pointe principalement, tels que la greffe de rein ou le traitement de l’endométriose. Car si le système est d’avant-garde, il a aussi un coût : près de deux millions d’euros à l’achat (avec les options) et un coût par intervention compris entre 3 et 6 000 euros (avec la maintenance).

Mais la prise en charge exclut "tout dépassement d’honoraires", nous précise t-on. Si le CHRU a fait "l’effort financier" de cette acquisition (avec le soutien de la Ligue contre le cancer, l'Université de Franche-Comté, l'UFR SMP et les dons de patients), c’est bien pour apporter "une offre  hospitalière publique de pointe à tous les Francs-Comtois, tout en contribuant à la recherche nationale et à la formation des jeunes médecins de demain, qui sont attirés par ce type de plateforme technique", confie Samuel Rouget, directeur adjoint des infrastructures, de la sécurité et de la maintenance.

L’hôpital bisontin a d’ailleurs choisi le modèle le plus performant qui dispose de quatre bras. "Seuls quatre autres CHU en France ont le même équipement", note François Kleinclauss (ndlr : on compte quelques 2000 unités dans le monde). Il y a associé une autre console pour la formation et un dispositif de fluorescence infrarouge pour un repérage aisé des zones tumorales.

Actuellement, huit médecins sont formés à cette chirurgie robotique au CHRU (il faut compter en moyenne deux mois de formation). Après 155 interventions réalisées, la pratique séduit, "certains patients nous en font même la demande", souligne le Professeur Kleinclauss. Aujourd’hui, les actes en urologie seraient d’ailleurs effectués pour deux tiers avec le Da Vinci et l’autre tiers, en chirurgie conventionnelle. L’objectif n’étant pas bien sûr, d’arriver à 100% d’actes par assistance robotisée. "Cela ne se justifie pas tout le temps...", reconnaissent les chirurgiens.

Dans la peau du chirurgien... derrière le robot

Nous avons voulu tester par nous-mêmes ce système révolutionnaire. Le résultat est bluffant ! Derrière l’imposante console placée à côté du patient, on se sent d’abord tout petit. Une fois la tête plongée dans l’écran, on ne voit d’ailleurs plus rien d’autre que l’action de ses mains… ou plutôt de ses bras robotisés. À leur extrémité, des instruments chirurgicaux.

On les manipule à l’aide de petits joysticks. Des pédales servent également à commander avec nos pieds l’orientation de la caméra. La vision en 3D nous offre la perspective de la profondeur, comme en situation réelle.  Et nous voilà, en train d’essayer de placer des petits cerceaux sur de petites montagnes (dans le cadre d’exercices de formation). Au bout de quelques tentatives, l’essai est réussi.

La précision des outils et leur malléabilité sont étonnantes. On peut effectuer un 360°, là où notre poignet ne pourrait en faire autant. On s’aperçoit vite toutefois que leur utilisation demande une pratique avertie et minutieuse. L’analogie la plus facile serait celle d’un jeu vidéo. Les jeunes médecins se révèleront sans doute plus à l’aise avec cette technique que les anciennes générations.

Mais quels sont les risques éventuels pour les patients en cas de complication ou de panne technique ? "Vous avez juste à retirer votre tête de la console", nous répond t-on. "Ce n’est pas un robot automatisé, et il peut être retiré en moins de deux minutes pour passer sur un plateau de chirurgie conventionnelle, toujours prêt en attente."

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