Trafic de stupéfiants démantelés aux 408 : "C'est un bon coup pied dans la fourmilière"

Publié le 02/10/2015 - 17:13
Mis à jour le 16/04/2019 - 16:27

Un trafic de stupéfiants a été démantelé ce lundi 28 septembre 2015 dans la troisième tour des 408 à Besançon. Neuf personnes ont été interpellées dont quatre mineurs. Plusieurs kilos de stupéfiants ont été trouvés ainsi que 35 000 euros et des biens de grande valeur. Pour la procureure de la République Edwige Roux-Morizot, « C’est une belle affaire, un bon coup de pied dans la fourmilière ». 

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La sureté départementale qui avait cette enquête en charge depuis de nombreux mois a été rejointe par les services de l'antenne de police judiciaire et les services du GIR, associés après l'ouverture de l'information judiciaire en mars 2015. Ils ont réalisé une première série d'interpellation, soit neuf individus, dont quatre mineurs qui ont été présentés devant le juge d'instruction dans le cadre d'un trafic important dans le quartier des 408. 

Un gros coup de filet au cœur des 408

Au cours de l'enquête, ont été saisis : 2 kg d'héroïne, 5 kg de produits de coupe, 9 kg de résine de cannabis, 900 cachets d'ecstasy, la somme de 38 000 euros dont 2 000 euros sur un compte bancaire, une vingtaine de véhicules a également été saisie, en particulier des deux roues. Dans l'un des véhicules saisis se trouvait une cache pouvant contenir jusqu'à 50 kg de produits. La procureure de la République, Edwige Roux-Morizot, évoque notamment la possibilité pour les trafiquants d'effectuer des voyages en "go fast" ou en "grande lenteur" avec ce type de véhicule. 

"C'est une très belle affaire, un bon coup pied dans la fourmilière" déclare Edwige Roux-Morizot, "puisqu'on avait de grandes inquiétudes sur ce trafic de stupéfiants dans le cadre des 408 et cette économie parallèle qu'il générait" précise-t-elle. 

Les appartements où les forces de l'ordre ont effectué la saisine étaient décorés de mobilier de luxe, d'objets de valeur était installé du matériel hi-fi de "grande valeur". Ils étaient occupés par des personnes officiellement au chômage ou au RSA. "Raison pour laquelle l'enquête avait prévu comme infraction pénale pour les personnes interpellées : le blanchiment d'argent, association de malfaiteurs, non-justification de ressources, et trafic de stupéfiants" indique la procureure. 

"Toute cette barre d'immeuble servait au trafic de stupéfiants"

La barre d'immeuble dans laquelle la série d'interpellation a été effectuée se trouve au fond du quartier. 70% des appartements y sont vide. Certains, au second étage par exemple, pouvaient permettre d'accéder directement au 8ème étage sans passer par les parties communes. "Toute cette barre servait au trafic de stupéfiants organisé par des mineurs rabatteurs et guetteurs sous la férule de personnes majeures" indique le commandant central adjoint Patrick Roussel. 

Les ventes se réalisaient dans des squats qui changeaient chaque jour. Derrière une porte, le vendeur pouvait servir les doses aux 200 toxicomanes et acheteurs quotidiens sans montrer son visage. "C'est quelque chose qui était très très structuré" insiste le commandant, "on est face à une appropriation du terrain, de toute une barre qui permet à une organisation de malfaiteurs". 

Une organisation ultra structurée, hiérarchisée et violente

Cette association de malfaiteurs était hiérarchisée. Les donneurs d'ordre "ne servaient jamais les toxicomanes, ne conditionnaient jamais l'héroïne, mais étaient néanmoins qui présents, entouraient, qui faisaient des reproches aux vendeurs" comme l'explique le commandant Roussel. Les acheteurs ne pouvaient pas se rendre sur place avec leur véhicule et devaient suivre un parcours pédestre différent donné chaque jour par les trafiquants à des horaires "extrêmement rigides". "Si les acheteurs arrivaient trop tard à la fermeture du magasin, ils étaient alors suspectés de vouloir braquer la recette quotidienne qui pouvait s'élever à 10 000 euros par jour", explique-t-il. "Ils risquaient alors d'être séquestrés, mis à nu, frappés. C'est donc quelque chose de très violent en terme d'appropriation de terrain, et de gestion des toxicomanes". Edwige Roux-Morizot ajoute qu'"il était grand temps d'y mettre un terme".

30% des appartements sont occupés dans cet immeuble. "La population était terrorisée, instrumentalisée puisqu'elle servait également de cachette pour les trafiquants" selon le commandant Roussel. Sans parler des caméras de vidéosurveillance qui étaient systématiquement vandalisées.

Des projectiles étaient jetés par les fenêtres sur les services de police à chacune de leur intervention allant du simple parpaing au réfrigérateur. Les pompiers et autres services publics ont également été agressés. Tout cela pour "défendre" le territoire du trafic.

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