"Il lui est reproché d'avoir utilisé des vins du sud pour les mélanger à des cépages de Chablis et les baptiser -Chablis-", a précisé la vice-procureure, Frédérique Olivaux, confirmant une information de l'Yonne républicaine.
L'enquête a débuté il y a "environ six mois après dénonciation des services fiscaux auprès du parquet", selon la magistrate. Les services des douanes et de la répression des fraudes ont été chargés des investigations.
"Les premiers éléments de l'enquête font apparaître que la fraude, dont on ne connaît pas encore l'ampleur, durait depuis une dizaine d'années", a ajouté Mme Olivaux, qui a estimé le préjudice "important" tant en terme de volumes que d'image pour l'appellation.
M. Fromont a été mis en examen le 7 mai pour "escroquerie en bande organisée, abus de biens sociaux et tromperie" et placé en détention provisoire. Son maître de chai et un transporteur ont également été mis en examen et laissés libres sous contrôle judiciaire. Sur son site internet, la maison de négoce Fromont, qui détient quatre cuveries et deux chaînes d'embouteillage, dit réaliser "95% de ses ventes en bouteille à l'export : Etats-Unis, Grande-Bretagne, Scandinavie, Allemagne, Chine, Russie...".
"Si (la fraude) est avérée, c'est très grave pour l'appellation", a déploré le président de la Fédération de défense de l'appellation Chablis, Frédéric Gueguen. "Il est important de ne pas faire l'amalgame : Chablis, c'est plus de 700 viticulteurs et de nombreux négociants qui travaillent en toute transparence", a-t-il ajouté, précisant que près de 40 millions de bouteilles de Chablis sont produites chaque année, dont 70% sont destinées à l'export.
