Rodéo urbain à Pontarlier : la vidéo de l'accident vient "objectiver un comportement fautif du motard"

Publié le 29/03/2024 - 12:20
Mis à jour le 29/03/2024 - 12:27

Le vendredi 29 mars 2024, le procureur de la République de Besançon, Étienne Manteaux est revenu en conférence de presse sur l’interpellation d’un conducteur de rodéo par la police à Pontarlier le 22 mars dernier. 

La vidéo de l’interpellation par la police a été visionnée quelque 3 millions de fois sur le réseau social X. Dessus, on y voit une voiture de police qui circule rue des Abattoirs à Pontarlier. Derrière elle un véhicule gris, qui se fait aussitôt dépasser en roue arrière par le conducteur d’une motocross. Le procureur détaille la suite de la scène : "le conducteur du véhicule de police, voyant cela dans son rétroviseur, décide de faire un 3/4 de tour pour, mettre son véhicule perpendiculairement à la chaussée et stopper ce motard afin de l’inciter à exécuter la sommation de s’arrêter qui avait déjà été émise et qui a été renouvelée puisqu’il y avait en plus le gyrophare à ce moment là". 

Une collision a alors lieu entre la moto et la voiture de police. Si la manoeuvre de la police a posé question, comme en témoignent les nombreux avis divergents sur les réseaux sociaux, pour Étienne Manteaux, la situation est claire : "le motard ne va pas du tout décélérer (…) et va venir percuter l’avant droit du véhicule". Pour le procureur, l’homme a donc "voulu délibérément passer en force sans tenir aucun compte des sommations de s’arrêter émises par la police". Des propos appuyés par le témoignage de la conductrice de la voiture grise, témoin de la scène. Après s’être dit "choquée par le comportement du motard", elle aurait déclaré, d’après le procureur "pour moi il a foncé sur la voiture de police". 

Un point de vue qui n’est pas partagé par le conducteur de la motocross qui, après avoir été hospitalisé pour une luxation du coude suite à la chute, a déclaré, en garde à vue, que "la voiture de police est venue foncer sur lui". 

Des riverains excédés par les rodéos

Plus tôt dans l’après-midi, dès 17h, des gendarmes en patrouille dans la rue Berlioz avait été hélés par des riverains qui leur demandaient d’intervenir suite au signalement de conducteurs de motocross mettant en danger des familles dans les rues du centre-ville. Les gendarmes, ne voyant pas ces véhicules en question, quittent alors les lieux. 

Mais à 17h11, un appel au 17 d’une mère de famille, inquiète pour ses enfants dira "c’est du grand n’importe quoi sur les trottoirs, ils viennent de passer comme des malades. Faites quelque chose". Arrivés sur les lieux du secteur de la rue Berlioz à 17h15, les policiers vont effectivement apercevoir trois personnes sur des motos de cross non immatriculées. Les individus, refusant d’obtempérer, parviennent à s’enfuir en montant sur des trottoirs et prenant des voies de traverses inaccessibles pour les policiers. Les policiers perdent alors de vue les motards mais poursuivent leur patrouille jusqu’à 17h30, moment où sera alors tournée la vidéo. 

Entendu depuis mercredi sur les faits, le conducteur de la moto s’est expliqué "très brièvement" et a rejeté la faute sur les policiers. S’il a déclaré avoir un souvenir très précis du moment de l’accident, sur les faits de rodéo en revanche il a déclaré ne plus avoir de souvenirs.

La plainte contre le policier classée sans suite

Le procureur a précisé que le policier responsable de la manoeuvre du véhicule, a lui aussi été entendu par un service distinct, et "maintient sa version de ne pas avoir foncé sur lui" mais dit avoir "fait en sorte qu’il s’arrête" suite aux sommations effectuées. La plainte le concernant a été classée sans suite puisque pour le procureur, l’agent aurait "agi dans le cadre de ses fonctions" et estime que l’accident "est exclusivement lié au comportement de l’individu qui n’a pas voulu stopper ou ralentir". 

Le conducteur de la moto en revanche, est accusé de plusieurs infractions. Celle d’avoir conduit une moto de 250 cc qui ne devrait pas circuler sur la voie publique. Le véhicule était effectivement "non immatriculé, non assuré" et dédié "qu’à la circulation sur des terrains de motocross". La motocross appartiendrait d’ailleurs à l’un des voisins du mis en cause résidant dans la commune de Levier. L’individu est également accusé de rodéo urbain, compromettant la sécurité et la tranquillité des usagers. Il est également responsable de refus d’obtempérer à une sommation de s’arrêter et enfin accusé de conduite sous stupéfiants en récidive légale. 

12 condamnations antérieures

Son casier judiciaire porte mentions de 12 condamnations antérieures, essentiellement des sanctions pour infractions routières. L’homme doit également être jugé le 24 avril 2024 pour des faits de violences conjugales. Âgé de 26 ans, il va être déféré au parquet dans le cadre d’une comparution immédiate au tribunal correctionnel de Besançon ce vendredi 29 mars.

Suite à cette affaire, le procureur de la République a signalé que des lettres de soutien avaient été adressées de la part des riverains aux policiers pour les "remercier d’avoir pu éviter des accidents graves". Par ailleurs, concernant la vidéo, le parquet a demandé à ce qu'elle soit diffusée lors de l’audience puisque, pour Étienne Manteaux celle-ci vient "objectiver une situation, un comportement particulièrement fautif" de la part du motard. "Nous n’avons rien à cacher" a-t-il simplement conclu. 

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