Le musée des maisons comtoises accueille le festival de caves

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Ctrl-X
Pauline Peyrade, Les Solitaires intempestifs

Une fenêtre s’ouvre. Une vidéo. Une pub. Un flash-info. Le téléphone sonne. Adèle s’inquiète. "Tu as pris ton médoc ?" Laurent s’impatiente. "Tu veux que je remonte ? "Une fenêtre s’ouvre. Des photos de Pierre. Des interviews de Pierre. Des souvenirs de Pierre. Une fenêtre s’ouvre. Sur l’amour d’Ida. Sur sa mémoire. Sur ses pulsions. Sur ses obsessions. Sur un passé enfermé dans le présent d’un écran d’ordinateur. Le temps d’une nuit. Le temps d’une crise, ou peut-être d’une évasion.

La pièce écrite par Pauline Peyrade se base sur une dramaturgie empruntée à notre manière de naviguer sur internet ; ouverture successive de fenêtres, passage d’un contenu à un autre, d’une conversation privée à un article de journal, d’un contenu vidéo à un enregistrement musical… De prime abord, Ctrl X est une pièce que l’on pourrait qualifier de technologique. Nous la percevons tel un algorithme novateur en attente d’une machine capable de le faire fonctionner à plein régime. C’est là tout le pouvoir de l’écriture dans la mesure où elle se contente de peu de technologie. Qu’en est-il de sa transposition au plateau ? Est-il possible de rendre compte du système élaboré de Ctrl X sans faire appel à une technologie lourde ? Si cette question paraît technique c’est parce que Ctrl X n’est résolument pas une pièce comme les autres. Poursuivant ce schéma de mise en lien successive, elle donne à voir un espace infini où tous les échos du monde peuvent s’entrechoquer. Ainsi Ctrl X pose une réelle question aux créateur.ices que nous sommes. Elle vient nous interroger sur notre habileté à dénuder un système pour y faire pénétrer la vie sans compromettre la vitalité de ce même système.