Ces deux tréfileries, souligne la CGT dans un communiqué, « sont deux débouchés importants pour l’aciérie d’Ascoval » de Saint-Saulve (Nord), dont la reprise par Altifort a été validée en décembre. « Alors que (le PDG d’ArcelorMittal) Lakshmi Mittal a été reçu le 21 janvier dernier à Versailles par Emmanuel Macron, la CGT appelle le gouvernement à intervenir et à interférer auprès du groupe », ajoute la fédération de la métallurgie, qui a alerté jeudi « par courrier » le ministre de l’Economie Bruno Le Maire.
ArcelorMittal avait annoncé jeudi 24 janvier 2019 « l’échec des discussions avec Altifort pour la finalisation de la reprise » des deux tréfileries, sans en préciser les raisons. Le leader mondial de la sidérurgie avait ajouté qu’il allait « reprendre contact avec d’autres repreneurs potentiels ». Altifort avait de son côté indiqué qu’il maintenait son offre, en jugeant que les négociations pouvaient encore aboutir.
Selon la CGT, « les tensions, dans ces négociations, concernent l’indemnité de remise en état des outils de production » réclamée par Altifort à ArcelorMittal. « Une indemnité légitime étant donné la carence d’investissement ces dernières années par le groupe dans ces deux sites », juge le syndicat, qui déplore l’abandon d’un projet de reprise « parfaitement engagé ».
Pour reprendre ces deux sites, qui produisent des fils d’acier pour l’industrie, ArcelorMittal va désormais négocier avec « un fonds de pension », qui « ne reprendrait pas tout le périmètre, ni par conséquent tous les emplois », affirme la CGT.
C’est en 2017 qu’ArcelorMittal avait mis en vente les usines de Commercy (69 salariés) et Sainte-Colombe-sur-Seine (42 salariés), qui sont déficitaires. En septembre dernier, le comité central d’entreprise du groupe avait émis un avis favorable au projet de reprise d’Altifort, qui préservait ces 111 emplois et prévoyait un investissement de 6 millions d’euros.
Ces deux tréfileries figurent parmi les plus anciennes usines métallurgiques de France.