TRIBUNAL CORRECTIONNEL
"Qui n'a pas donné de claques en quatre ans de relations ? ", a demandé aux enquêteurs cet habitant de Pontarlier, accusé d'avoir frappé sa compagne à de multiples reprises entre 2012 et 2015, parfois sous la menace d'un couteau ou d'un tesson de bouteille.
La jeune femme s'est finalement décidée à porter plainte en avril 2015, alors que son compagnon colérique l'avait frappée une fois de plus, cette fois-ci en présence de leur fils de quatre mois.
L'homme reconnaît avoir mis quelques "gifles" à la victime, mais conteste avoir porté d'autres coups. Devant le tribunal correctionnel, cet ancien boxeur se place en victime.
"Dans un couple, on n’a pas à donner des coups, quelles que soient les disputes", fustige la procureure Alexandra Chaumet, constatant qu'il "est difficile de faire comprendre à monsieur que son comportement était un comportement violent".
"Pour lui il n'a toujours rien fait, ce n'est pas grave. Pour lui son comportement n'est pas problématique", assène-t-elle, craignant que l'homme se retourne un jour contre son enfant.
La magistrate a clôturé ses réquisitions en réclamant huit mois de prison, dont six mois avec sursis mis à l'épreuve, et obligation de soins.
Sans remettre en cause la gravité des coups, l'avocate du prévenu, Me Caroline Espuche, estime "qu'il y a eu des coups, mais des coups réciproques". "Il ne faut pas tomber dans la caricature de madame qui prendre des coups et se laisse faire", plaide-t-elle, mettant en avant que c'est son client qui fait vivre la famille.
Au terme de l'audience, le tribunal a condamné le prévenu à six mois de prison, dont quatre avec sursis mise à l'épreuve, et obligation de soin.Un mandat de dépôt a été prononcé.