*** à voir
Plus de 80 ans après la sortie de Tintin aux pays des Soviets, qui aurait pu imaginer que le réalisateur mondialement connu Steven Spielberg s’attaque à un tel monstre sacré de la bande dessinée que Tintin ?
Produit par Peter Jackson, à qui on doit la trilogie du Seigneur des Anneaux et qui réalisera le deuxième opus de la trilogie Le Temple du Soleil, ce premier volet des aventures de Tintin en impose. Visuellement c’est très beau avec des images de synthèse léchées. Le style graphique est plaisant et retranscrit bien l’ambiance de la BD d’Hergé.
Que les puristes rangent de côté leurs vieux souvenirs : il s’agit ici d’une adaptation bourrée de clins d’œil et non d’une retranscription à la bulle près de la bande dessinée. Baptisé Le Secret de la Licorne, il reprend la trame de l’album du même nom en y ajoutant quelques passages d’autres tomes comme le Trésor de Rackham le Rouge et le Crabe aux Pinces d’Or.
Spielberg prend beaucoup de libertés, invente ses propres scènes, mélange les moments forts des aventures du jeune reporter et adapte le vécu des personnages à son récit. Ainsi le professeur Sakharine devient-il le descendant du terrible pirate Rackham le Rouge, une filiation inventée de toutes pièces.
Mais même si ce Tintin est celui de Spielberg, chacun de nous trouvera le sien à travers lui. Son design, sa personnalité, son fidèle compagnon Milou, tout est là. Sans oublier bien sur son grand ami le capitaine Haddock, très réussi lui aussi.
Jamais le choix entre la VO et la VF n’a été aussi important. En version originale, on retrouve les voix de Jamie Bell (Billy Elliot) et d’Andy Serkis (Gollum dans le Seigneur des Anneaux) pour les deux rôles principaux mais on perd en crédibilité. Un belge qui s’exprime couramment en anglais, avouez que c’est étrange. En version française, on a le plaisir d’apprécier les jurons du capitaine, les vrais noms des personnages (Dupond et Dupont et non pas Thomson et Thompson par exemple) et des expressions françaises cultes de Tintin (Sapristi !). Quelques absences de marque sont à déplorer notamment celle du professeur Tournesol, personnage emblématique. Mais qu’importe.
Les aventures de Tintin se poursuivent au cinéma avec une énergie et une vitalité dignes de la bande dessinée. Celui dont le général De Gaulle disait qu’il était son seul rival international a encore de beaux jours devant lui.
Quentin Buchberger
Note : Steven Spielberg rend directement hommage à Hergé (décédé en 1983) à travers un personnage que l’on aperçoit très brièvement dans le film. À vous de le trouver !
Réalisation : Steven Spielberg
Scénario : Steven Moffat, Joe Cornish & Edgar Wright
D’après l’œuvre de Hergé
Avec : Jamie Bell, Andy Serkis, Daniel Craig, Nick Frost, Gad Elmaleh
Durée : 1h47
Genre : Animation, Aventure
Musique : John Williams
Année de production : 2011
Distributeur : Sony Pictures Releasing
Date de sortie : 26 octobre 2011
À voir du même réalisateur : Les Dents de la mer (1975), Rencontres du troisième type (1977), Les Aventuriers de l’Arche Perdue (1981), E.T. l’Extra terrestre (1982), Indiana Jones et le temple maudit (1984), Indiana Jones et la dernière croisade (1989), Jurrasic Park (1993), La Liste de Schindler (1993), Le Monde Perdu (1997), Il faut sauver le soldat Ryan (1998), A.I. Intelligence Artificielle (2001), Minority Report (2002), Arrête moi si tu peux (2002), Le Terminal (2004), La Guerre des Mondes (2005), Munich (2006)
Prochaine rubrique cinéma le samedi 5 novembre 2011
**** à voir absolument
*** à voir
** pourquoi pas
* mieux vaut éviter