"Si les tendances démographiques se poursuivaient, la population de la Bourgogne-Franche-Comté augmenterait légèrement et compterait 2 959 000 habitants en 2050. En raison du vieillissement de la population, le nombre de décès deviendrait rapidement supérieur au nombre de naissances, ce qui freinerait l’évolution démographique. Seules les migrations permettraient alors à la région de continuer à gagner des habitants.
11ème rang des régions
La population du Doubs, du Territoire de Belfort et de la Côte-d’Or augmenterait de manière significative, tandis que la déprise démographique se poursuivrait dans la Nièvre. Moins de jeunes, davantage de seniors, en particulier de personnes âgées de 75 ans ou plus, la structure par âge de la population se trouverait modifiée dans tous les départements de la région" explique l'INSEE.
En 2050, la Bourgogne-Franche-Comté pourrait compter entre 2 749 000 et 3 198 000 habitants, selon les différentes hypothèses envisageables d’évolution de la fécondité, de l’espérance de vie et des migrations (encadrés).Si les tendances démographiques récemment observées se poursuivaient (scénario central), la région compterait 2 959 000 habitants en 2050, soit 139 000 personnes de plus qu’en 2013 (figure 1). Elle conserverait le 11 e rang des régions métropolitaines, devant la Corse et le Centre-Val de Loire. La population régionale augmenterait en moyenne de 0,13 % par an entre 2013 et 2050, une progression plus faible que la moyenne métropolitaine (+ 0,32 % par an), mais un peu plus forte que celle des régions Grand-Est, Normandie et Hauts-de-France.
Le Doubs et la Côte-d'Or : les départements les plus peuplés
Le Doubs, le Territoire de Belfort et la Côted’Or porteraient la croissance démographique de la région jusqu’en 2050.
Cette dynamique tient à la structure par âge de la population et au poids plus important de la population jeune : la part des moins de 25 ans y est plus élevée que dans les autres départements de la région, celle des 75 ans ou plus, plus faible. De ce fait, les naissances sont actuellement plus nombreuses que les décès dans ces territoires urbains où sont situées les trois plus grandes agglomérations de la région.
Le vieillissement généralisé
Pour autant, ces trois départements ne seraient pas épargnés par le vieillissement de la population. D’ici 2050, le nombre de décès augmenterait fortement tandis que les naissances seraient en légère diminution. Ces évolutions conduiraient à une contraction progressive du solde naturel sur toute la période, ce qui freinerait la dynamique démographique.
La contribution du solde naturel et du solde migratoire joue différemment selon les départements.
En 2050, le Doubs deviendrait le département le plus peuplé de la région, place actuellement occupée par la Saône-etLoire. Il compterait 612 700 habitants, soit 79 400 de plus qu’en 2013.
Le vieillissement de la population constitue une tendance lourde qui marquera les prochaines décennies. Elle n’est pas spécifique à la région et provient de l’arrivée aux grands âges de la génération du baby-boom et des gains d’espérance de vie
Ce vieillissement serait plus prononcé qu'ailleurs
Bourgogne-Franche-Comté que dans les autres régions métropolitaines : la part de seniors (65 ans ou plus) atteindrait 30 % en 2050 et serait supérieure de 3 points à la moyenne métropolitaine. Dans la région, elle tiendrait en partie à la diminution du nombre d’habitants de moins de 65 ans.
Le quatrième âge
La population des 75 ans ou plus, davantage concernée par les problèmes de dépendance et de santé, augmenterait plus rapidement encore que la population des 65 ans ou plus. Dans la région, ils seraient 256 000 de plus en 2050 et représenteraient 19 % de la population contre 16 % au niveau national. Le nombre de personnes de 75 ans ou plus augmenterait ainsi de 87 % pendant la période. Cette progression serait plus faible qu’en France métropolitaine (+ 102 %) puisque la population de la région est déjà âgée. En Haute-Saône, dans le Doubs, le Territoire de Belfort, le Jura, en Côte-d’Or et dans l’Yonne, les personnes du quatrième âge seraient près de deux fois plus nombreuses en 2050 qu’en 2013
Moins de jeunes
Le vieillissement de la population entraîne également un déficit de naissances et, au fil du temps de jeunes de moins de 20 ans. La Bourgogne-Franche-Comté perdrait ainsi des jeunes, 40 000 sur la période, une évolution contraire à la tendance nationale. Les moins de 20 ans représenteraient alors 21 % de la population. Seuls les départements les plus jeunes gagneraient encore des moins de 20 ans : 6 000 de plus dans le Doubs et 2 000 dans le Territoire de Belfort.
Moins d’un habitant sur deux en âge de travailler en 2050
Les personnes en âge de travailler (20 à 64 ans) représenteraient en 2050 un peu moins de la moitié de la population totale, soit 49 % pour 51 % en France métropolitaine. Cette classe d’âge diminuerait plus vite dans la région qu’au niveau national en perdant 149 000 habitants de 2013 à 2050. Dans les départements, les constats d’évolution seraient les mêmes que pour la population des jeunes : seuls le Doubs et le Territoire de Belfort compteraient plus d’adultes en âge de travailler qu’en 2013. À l’opposé, la Saône-et-Loire afficherait une baisse de 17 %, la Nièvre de 25 %.
En 2050, la Bourgogne-Franche-Comté compterait 104 habitants d’âge inactif (moins de 20 ans ou plus de 64 ans) pour 100 habitants d’âge actif. Le nombre de personnes en âge de travailler resterait supérieur au reste de la population uniquement dans le Territoire de Belfort, la Côte-d’Or et le Doubs.