"La pandémie de Covid accroît la précarité dans le monde étudiant et accentue les difficultés de situation des plus fragiles. Les constats sont nombreux et visibles. Santé mentale, isolement, souffrance psychologique. Précarité économique et besoins alimentaires. Désertion des lieux d’études et de vie. Sentiment d’inutilité et impression d’une forme d’abandon.
De nombreux signaux d’alerte me sont adressés et je me suis emparé de cette question au Sénat. Il est difficile d’accepter qu’une génération puisse se sentir sacrifiée. Les enseignants jouent un rôle fondamental dans le soutien aux plus démunis de leurs étudiants.
J’ai développé un certain nombre de propositions.
- Il faut en premier lieu redonner un horizon dégagé pour une reprise des cours en présentiel.
- Avec un calendrier lisible, par-delà les incertitudes de la crise : campagne volontariste de tests et plate-forme dédiée, moyens spécifiques accrus pour le service santé universitaire et mobilisation de tous, etc.
- Mais surtout prouver à nos étudiants l’importance qu’ils revêtent grâce à un accès dès que possible à la vaccination.
Confiance doit être accordée à chaque université dans sa singularité pour trouver les solutions de gouvernance appropriées, avec la souplesse nécessaire. Confiance doit être également accordée aux collectivités locales pour prendre en compte dans la proximité les difficultés économiques et sociales des étudiants.
Il y a urgence. Il faut être dans l’action, tous ensemble, pour nos étudiants. Il sera temps, après la crise, de tirer les conséquences de nos constats partagés des inégalités constatées et vécues, sociales comme territoriales. J’y resterai très attentif".
Jacques Grosperrin