Fusillade à Ollioules (Var) : la femme de 57 ans décédée, victime collatérale, originaire de Haute-Saône

Publié le 29/07/2019 - 11:00
Mis à jour le 30/07/2019 - 15:38

mise à jour à 11h • Trois personnes ont été tuées et une blessée dimanche soir vers 20h30 à Ollioules, dans le Var, au cours d’une fusillade. Parmi les trois personnes tuées, une femme de 57 ans qui circulait à scooter avec son mari, aurait été victime d’une balle perdue. Cette victime collatérale, et son mari blessé à l’épaule, sont originaires de la région de Vesoul en Haute-Saône. Ce lundi matin, la piste du règlement de comptes ne fait plus guère de doutes. 

© Captures BFM TV ©
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Les faits se sont déroulés dimanche 28 juillet 2019 vers 20h30 sur la départementale D11 qui traverse cette commune située à l’ouest de Toulon, près d’une station essence et d’une station de lavage, dans un quartier qui n’est pas connu pour être particulièrement tendu.

"Ca ressemble à un guet-apens, (...) et le règlement de compte est privilégié, au vu du mode opératoire et de la personnalité des victimes" visées par les tirs, dans cette station de lavage d'Ollioules, a affirmé lundi après-midi le procureur adjoint de Toulon, Dominique Mirkovic, lors d'une conférence de presse.

Agés de 29 et 30 ans, ces deux hommes de La-Seyne-sur-Mer et d'Ollioules ciblés par les tueurs étaient connus des services de police et de la justice, avec des faits de violences et de violences aggravées pour le premier, des délits liés au trafic de stupéfiants pour le second, ce qui lui avait valu une condamnation à 18 mois de prison, en partie couverts par du sursis, en 2017.

Près des corps des deux hommes, décédés à l'hôpital, les enquêteurs ont trouvé une sacoche contenant un pistolet automatique 7.65, 200 grammes de résine de cannabis prête à la vente et des espèces. "Le pistolet était chargé", mais aucune balle n'était engagée dans le canon de l'arme, a précisé le magistrat.

Les tirs à l'arme automatique auraient été particulièrement nourris. "Il y avait au moins deux armes, et au moins un fusil d'assaut, au vu des munitions retrouvées sur place" selon une source policière. Quant aux tireurs, ils étaient a priori deux dimanche soir vers 20H30, devant cette station de lavage d'Ollioules, une commune à l'ouest de Toulon: "On suppose deux, mais on reste prudent tant qu'on ne les a pas interpellés".

Si le nombre de tireurs n'est pas connu, au moins un suspect serait est en fuite selon Julien Ventre, secrétaire départemental Var SGP-Police.

Victimes innocentes

La troisième victime décédée est une femme de 57 ans, considérée par les enquêteurs comme une victime collatérale. Elle est originaire de la région de Vesoul et travaillait dans une fromagerie à Mailley. Son mari âgé de 58 ans est la quatrième victime. Grièvement blessé à l'épaule,  il a a été opéré ce lundi matin à l'hôpital militaire Sainte-Musse de Toulon. Son état était stable. 

Dans un communiqué sur le site Facebook de la commune, M. Beneventi a par ailleurs adressé toutes ses pensées "aux deux victimes innocentes (...) et à leurs familles". Selon Var Matin, ces deux victimes seraient la femme décédée et le blessé, le conducteur du scooter, deux vacanciers originaires de Haute-Saône. Le couple, habitué de la commune, descendait régulièrement à Ollioules dans leur maison secondaire. 

"Une guerre de clans"

Vingt-neuf étuis de 7.62, un calibre utilisé dans les fusils d'assaut de type Kalachnikov, 15 étuis de calibre 9 mm, tirés par un pistolet automatique ou un pistolet mitrailleur: les deux tireurs recherchés par les enquêteurs étaient lourdement armés, au vu du nombre de douilles retrouvées sur place, dans la station de lavage.

Arrivés par l'arrière du site, après avoir traversé à pied la petite rivière qui traverse Ollioules, les tireurs n'ont laissé aucune chance à leurs cibles, qui n'ont pas eu le temps de prendre la fuite.

"J'ai jamais vu ça, c'est une ville assez tranquille", commentait lundi matin Eric Martin, le patron de la station de lavage visée dimanche: "Les voisins (ont) entendu comme un rideau de fer qu'on descend. C'était une rafale de mitraillette. Des armes de guerre, c'est dingue".

L'enquête de flagrance, menée par l'antenne toulonnaise de la PJ, a été ouverte pour assassinats en bande organisée et association de malfaiteurs. Initialement conduite par le parquet de Toulon, elle sera désormais traitée par la JIRS (juridiction inter-régionale spécialisée) de Marseille, a précisé M. Mirkovic.

Si la tendance était "à la baisse" concernant les règlements de compte dans le Var, avec trois cas pour l'instant en 2019 contre huit en 2018, "force est de constater que le phénomène n'est pas éteint", a concédé le magistrat toulonnais.

De source proche de l'enquête, cette fusillade est en fait le dernier épisode d'"une guerre des clans, entre les trois clans qui se disputent le marché local de la drogue", avec pour épicentre la cité Berthe, à La-Seyne-Sur-Mer. A 1.500 m à peine des lieux du drame.

Pour Fréderic Piquel, secrétaire départemental du syndicat policier Alliance, cette fusillade à Ollioules est due au fait que "le trafic (de drogue) s'exporte vers des endroits plus calmes. Là où les policiers sont moins nombreux" que dans les cités de Toulon, La Seyne-sur-Mer ou Hyères.

Sur Twitter, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a affirmé que "tous les moyens sont mis en œuvre pour identifier et interpeller les auteurs" de cette fusillade: "Pleine confiance en nos policiers dont je sais, au quotidien, la détermination à éradiquer ces réseaux criminels qui gangrènent nos quartiers", a-t-il ajouté.

Avant cette fusillade dimanche soir, le département du Var avait été marqué par deux règlements de compte depuis le début de l'année 2019. Le 9 mars, c'est une figure connue du grand banditisme azuréen, Thierry Fornasari, 44 ans, en cavale depuis 2017, qui avait été retrouvé tué par balle à Tanneron. Cinq jours plus tard, le 14, c'est un homme de 20 ans qui était tué par balle dans une cité sensible de Hyères, le Val des Rougières.

(Avec AFP)

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