Justice : l'Assemblée vote la fusion des tribunaux d'instance et de grande instance

Publié le 06/12/2018 - 08:15
Mis à jour le 06/12/2018 - 08:17

L’Assemblée nationale a voté dans la nuit du mercredi 5 au  jeudi 6 décembre 2018 la fusion controversée des tribunaux d’instance (TI) et de grande instance (TGI) au grand dam des oppositions qui ont dénoncé une « disparition de la justice de proximité« .

© d poirier ©
© d poirier ©

Cette mesure, examinée en première lecture dans le cadre de la réforme de la justice, a été adoptée par 58 voix contre 34 et 1 abstention, lors de débats tendus. Les oppositions ont notamment dénoncé les conditions d'examen du projet de loi, qui n'a pas pu être bouclé et doit donc faire l'objet d'une nouvelle date d'inscription à l'ordre du jour des travaux en séance des députés.

A la reprise des débats à 21h30, des députés de gauche comme de droite ont multiplié les rappels au règlement pendant une heure, en déplorant un examen du texte "tronçonné" par le retard accumulé.

A l'origine, d'autres textes devaient être examinés, notamment sur le logement en outre-mer. Mais la conférence des présidents - qui fixe l'ordre du jour de l'Assemblée - a décidé de remplacer l'examen de ces textes par celui portant sur la justice pour tenter d'en achever la lecture. En vain.

Mesure emblématique du projet de loi, la fusion entre les TI et TGI suscite depuis des mois des critiques, grèves et manifestations d'avocats et de magistrats, qui redoutent une refonte de la carte judiciaire où certains tribunaux, vidés de leurs substance, finiraient par fermer. "Nous ne pouvons pas voter cet article", a affirmé Philippe Gosselin (LR) en dénonçant "une disparition de la justice de proximité".

Pour Thierry Benoit (UDI-Agir), cette mesure "est la suite de la réforme ratée de Rachida Dati", ancienne garde des Sceaux (2007-2009), sur la carte judiciaire. A gauche, le communiste Stéphane Peu a déploré "une perte de proximité" de la justice. "Vous allez éloignez la justice du justiciable", a considéré pour sa part l'insoumis Ugo Bernalicis.

"Le sentiment général, c'est que réforme après réforme, vous êtes en train de désarticuler l'organisation de nos services publics", a affirmé quant à lui le socialiste David Habib.

"plus de lisibilité et de simplicité"

"Je vais vous faire une confidence", avait lancé la veille la garde des Sceaux Nicole Belloubet en brandissant dans l'hémicycle la carte de l'implantation actuelle des tribunaux. "Cette carte vivra demain et après demain et dans les années à venir car s'est l'engagement que j'ai pris", avait-elle expliqué en plaidant pour "plus de lisibilité et de simplicité" dans l'organisation judiciaire.

Le tribunal d'instance (304 sites) représente la justice des petits litiges du quotidien et le tribunal de grande instance (164 sites) la juridiction de droit commun.

Avec cette réforme, le gouvernement souhaite mutualiser les effectifs de magistrats et de greffes, et unifier la gestion budgétaire pour la rationaliser, la simplifier.Le texte prévoit également la possibilité de spécialiser certains TGI actuels en matière civile et pénale au sein d'un même département. Des procureurs chefs de file au niveau départemental seront désignés.

(Avec AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Justice

L’élu bisontin Kévin Bertagnoli dépose plainte pour “harcèlement” et “menaces de mort”

Le président du groupe Génération-s et adjoint en charge de la Démocratie participative et de la participation citoyenne à la Ville de Besançon, a décidé de porter plainte auprès du procureur de la République contre les auteurs de publications malveillantes survenues suite à son intervention lors du dernir conseil municipal de Besançon du 4 avril 2024.

Éco-quartier : le tribunal administratif rejette le recours introduit par Les Jardins des Vaîtes

L’association demandait l’annulation de la décision par laquelle la présidente de Grand Besançon Métropole a refusé d’inscrire à l’ordre du jour du conseil communautaire l’abrogation partielle du plan local d’urbanisme de la commune de Besançon, a-t-on appris jeudi 11 avril 2024.

Maltraitance animale dénoncée par L214 : un employé d’abattoir condamné à du sursis dans l’Yonne

Un employé d'un élevage de porcs de l'Yonne a été condamné jeudi 11 avril 2024 à 1.000 euros d'amende avec sursis pour "mauvais traitement envers un animal" après la dénonciation par l'association L214 de "sévices" incluant l'agonie d'une truie assommée à coups de masse.

Daval : le procureur requiert la relaxe pour les faits de dénonciation calomnieuse

Lors du procès pour dénonciation calomnieuse de Jonathan Daval, qui purge actuellement une peine de prison de 25 ans de prison pour le meurtre de son épouse Alexia en 2017, à l’encontre de son ancienne belle-famille, le procureur de la république Étienne Manteaux a finalement requis la relaxe mercredi 10 avril 2024 au tribunal correctionnel de Besançon. 

Renforts pour la justice : combien de recrutements supplémentaires pour Besançon d’ici 2027 ?

Éric Dupond-Moretti, garde des Sceaux et ministre de la Justice, s’est rendu au tribunal judiciaire d’Annecy le 28 mars 2024 pour dévoiler la répartition des effectifs supplémentaires au sein de chaque cour d’appel et de chaque tribunal judiciaire. À Besançon, 21 effectifs supplémentaires sont prévus entre le tribunal judiciaire et la cour d'appel.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 7.09
légère pluie
le 19/04 à 12h00
Vent
5.83 m/s
Pression
1019 hPa
Humidité
80 %