La cour d'assises du Jura acquitte un curé accusé du viol d'une paroisienne

Publié le 27/02/2014 - 21:49
Mis à jour le 28/02/2014 - 14:50

La cour d’assises du Jura a acquitté jeudi un prêtre de 69 ans jugé à huis clos à Lons-le-Saunier, qui était accusé du viol en 2010 d’une paroissienne physiquement et psychologiquement fragile ainsi que très pieuse.

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«Par ce verdict, la cour a estimé qu’au vu du dossier, elle ne pouvait pas savoir ce qui s’était réellement passé dans cette pièce», ont déclaré les avocats du père Daniel Lagnien, Me Randall Schwerdorffer et Samuel Esteve à l’issue du procès.

«Après quatre ans de procédure, c’est un grand soulagement et une libération pour M. Lagnien», ont encore dit ses avocats.

L’ancien curé de Moirans-en-Montagne (Jura) comparaissait depuis mercredi devant la cour d’assises pour viol et agressions sexuelles à l’encontre de cette femme de 39 ans, qui souffre de troubles psychologiques et de problèmes physiques.

L’avocat général Guillaume Michel avait requis cinq ans de prison, dont trois avec sursis, à l’encontre du prêtre, estimant que la culpabilité de l’accusé ne faisait «pas de doute», et que la victime n’était «pas consentante».

«Nous avons quelqu’un de malade physiquement et psychologiquement, qui vit en vase clos et qui est reconnue comme étant invalide», avait dit l’avocat général. «Mais tout ça ne fait pas qu’elle a dit oui, c’est une victime qui n’a pas su se défendre», selon lui.

Il avait également souligné que l’accusé avait «varié dans ses déclarations». Le père Lagnien avait en effet reconnu le viol lors de sa garde à vue, avant d’affirmer qu’il n’avait pas forcé sa paroissienne à avoir une relation sexuelle.

La victime, une femme discrète, qui a fui les regards du public et de son agresseur présumé durant le procès, était catégorique: c’était un viol.

«Elle l’a dit avec force, sans jamais varier dans ses déclarations», avait déclaré son avocate Me Aurélie Degournay lors d’une suspension d’audience.

«Elle a dit avoir détourné la tête quand il a essayé de l’embrasser et l’avoir repoussé physiquement. Elle a dit qu’elle ne savait plus où mettre ses mains pour se défendre, elle a dit qu’elle s’était débattue», avait-elle rapporté.

Pas de voeu de chasteté

En juin 2010, lors d’un pèlerinage en Isère, le prêtre avait fait des avances appuyées à cette femme dont la vie était centrée sur la religion, tentant de l’embrasser à plusieurs reprises en lui caressant les cuisses et le sexe.

Quelques jours plus tard, elle s’était rendue au domicile du prêtre à Moirans-en-Montagne, pour clarifier la situation et lui exposer son refus d’entretenir une relation. C’est là que le prêtre l’avait, selon elle, entraînée dans sa chambre et violée.

De son côté, le père Lagnien a assuré qu’il la croyait consentante et que ce n’était donc «pas un viol».

La paroissienne «s’est rendue chez le père Lagnien car il la dégoûte autant qu’elle en a envie», avait estimé pour sa part Me Schwerdorffer, l’un des avocats du curé, soulignant la personnalité «complexe» et «psychotique» de la trentenaire, dont «les quatre relations sexuelles qu’elle a connues dans sa vie ont été rapportées comme étant des agressions».

«Pour cette femme, le sexe c’est mal. Elle a un refoulement terrible, mais ça reste une femme qui a des désirs, qui a des pulsions et comme elle ne peut pas assumer d’y céder, elle utilise le concept de l’agression pour survivre à cette faute», a analysé l’autre avocat du prêtre, Me Samuel Esteve pour qui «ces deux personnalités particulières ont eu une relation consentie».

Le prêtre avait déjà eu des relations sexuelles consentantes avec d’autres femmes. Selon lui, étant prêtre diocésain, il avait l’obligation de célibat, mais il n’a pas fait vœu de chasteté.

(source : AFP)
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