Le gouvernement peaufine le déconfinement, Macron au chevet de la culture

Publié le 06/05/2020 - 15:19
Mis à jour le 06/05/2020 - 16:08

Emmanuel Macron a annoncé mercredi de premières mesures de soutien au secteur culturel, laminé par la pandémie de Covid-19 et exclu en grande partie du déconfinement progressif prévu à partir du 11 mai, soulignant qu’il « faut que les lieux de création revivent » en s’adaptant. En conclusion d’une visioconférence avec une douzaine d’artistes (cinéastes, écrivains, musiciens…), le chef de l’Etat a assuré que « le 11 mai beaucoup de choses pourront reprendre », mais en s’adaptant au coronavirus, entre « bon sens et innovation ».

"On doit pouvoir rouvrir les librairies, les musées sans qu'il y ait trop de brassages, les disquaires, les galeries d'art", et les théâtres doivent pouvoir "commencer" à fonctionner et répéter, a-t-il affirmé. Avant un point "fin mai, début juin" concernant l'accueil du public.

Alors que les commerces se préparent à rouvrir, le rideau reste tiré jusqu'à nouvel ordre sur les cinémas, festivals et autres salles de concert, distanciation sociale oblige.

Face aux attentes immenses du secteur culturel, qui fait vivre 1,3 million de personnes et se considère comme "l'oublié" de la crise, le président a avancé de premières réponses en plaidant pour prolonger les droits des intermittents jusqu'en août 2021 - une "année blanche" très attendue par le secteur.

Il a également annoncé son intention de lancer "un grand programme de commandes publiques" à destination en particulier des jeunes artistes, et appelé de ses voeux un "été apprenant et culturel" dans lequel les artistes auraient toute leur place. En outre, les écoles qui vont rouvrir pourraient avoir "besoin d'intermittents" ces prochaines semaines, a-t-il insisté.

Dans la foulée, Jean-Marc Dumontet, influent propriétaire de six théâtres parisiens, a salué sur BFMTV "le soutien au monde de l'intermittence" et le ton "volontariste" du chef de l'Etat. "C'est un message d'espoir et on en a besoin", a-t-il estimé.

Dans la matinée, le député France insoumise Alexis Corbière avait réclamé beaucoup plus, un "état d'urgence culturel" et une aide d'une "somme comparable" aux sept milliards d'euros promis à Air France pour "sauver la culture".

Autre gros dossier, celui des intermittents du spectacle, qui risquent pour beaucoup d'être sans ressources et radiés de pôle emploi: Franck Riester a annoncé mardi travailler sur un dispositif de protection pour l'été mais sans se prononcer sur l'"année blanche" pour leurs droits qu'ils réclament.

Derniers réglages

Au moment où plusieurs pays voisins lèvent certaines restrictions, l'exécutif insiste sur l'urgence de remettre le pays en marche, après le confinement inédit de millions de Français pendant près de deux mois. Et met la dernière main aux détails pratiques de cette opération complexe.

Prévue lundi, elle doit cependant rester très prudente, a répété Emmanuel Macron, en prévenant qu'il faudrait attendre début juin pour savoir si les déplacements des vacances d'été seront autorisés.

Le coordonnateur national à la stratégie de déconfinement, Jean Castex, est auditionné mercredi matin par la commission des lois du Sénat. Le chef du gouvernement, Edouard Philippe, doit présenter les derniers réglages du déconfinement jeudi, date à laquelle sera arrêtée pour de bon la carte des départements classés rouges ou verts selon leur situation sanitaire.

Le bilan officiel en France égale presque celui de l'Espagne: depuis le 1er mars, l'épidémie a fait 25.531 morts, dont 330 recensés en 24 heures.

Quatorze masques par semaine

L'une des grandes inconnues du déconfinement reste la périlleuse rentrée: le retour en classe, soumis à un protocole très strict qui risque de virer au casse-tête, inquiète parents, enseignants et élus locaux, particulièrement en région parisienne. Beaucoup de maires refusent de rouvrir les écoles dès la semaine prochaine, ou alors a minima.

Au-delà de la problématique sanitaire dans les écoles, de nombreux élus s'inquiètent de leur responsabilité pénale si la sortie du confinement devait mal se passer.

Le Sénat a d'ailleurs adopté dans la nuit de mardi à mercredi le projet de loi prorogeant l'état d'urgence sanitaire, mais avec "des garanties essentielles" en vue du déconfinement sur la responsabilité des maires et le suivi des malades du coronavirus.

Un dispositif adopté contre l'avis du gouvernement dispose que pendant l'état d'urgence sanitaire "nul ne peut voir sa responsabilité pénale engagée" pour des contaminations par le coronavirus, sauf en cas d'intention délibérée, imprudence ou négligence.

Les usagers des transports en commun sont tout aussi inquiets. Des lignes de transports en commun pourraient fermer après le 11 mai, si les règles de sécurité sanitaires n'étaient pas respectées, a d'ailleurs prévenu mardi le secrétaire d'Etat aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari.

Sur le sujet toujours très sensible des masques, l'une des clés du déconfinement, le ministère de la Santé a annoncé mardi que les malades du coronavirus et les "personnes contacts" pourraient se faire prescrire 14 masques chirurgicaux par semaine à partir du 11 mai.

Autre outil de la lutte sanitaire sujet de controverse, l'application StopCovid, qui doit permettre de tracer les contacts avec des personnes diagnostiquées positives mais ne sera pas obligatoire, sera prête le 2 juin, a annoncé le secrétaire d'Etat au Numérique Cedric O. Elle devra d'ici là être soumise à la Cnil et n'aura pas recours aux plateformes d'Apple et Google, ultra-dominants sur le marché des smartphones.

(Source : AFP)

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