L'Insee voit la reprise pour le premier semestre 2015 mais sans baisse du chômage

Publié le 06/04/2015 - 08:45
Mis à jour le 23/04/2019 - 17:14

L’Insee prévoit bien une reprise de l’activité en France dans la première moitié de l’année 2015 mais encore insuffisante pour enrayer la hausse du chômage ou provoquer le « déclic » de l’investissement des entreprises tant attendu par le gouvernement.

 ©
©

Dans sa note de conjoncture publiée jeudi, l'Institut national de la statistique et des études économiques prévoit une croissance du produit intérieur brut français de 0,4% au premier trimestre (révision légèrement en hausse par rapport à l'estimation de décembre) et de 0,3% au deuxième trimestre.

Objectif : 1 % de croissance 

Ces prévisions, qui assurent à la France un acquis de croissance (croissance annuelle s'il n'y a pas de variation les deux trimestres suivants) de 0,8%, confortent la position du gouvernement qui prévoit 1% sur l'année mais espère bien aller au-delà. De plus, si le scénario conjoncturel de l'Insee se réalise, le produit intérieur brut à mi-2015 aura crû de 1,1% par rapport à mi-2014. 

"Le 1% pour l'année 2015 perçu par beaucoup comme irréaliste il y a quelques mois apparaît aujourd'hui comme un plancher", a commenté le ministre des Finances Michel Sapin devant la presse, rappelant que "l'objectif est de faire plus".

Mais si les chiffres remontent, deux nuages très noirs hypothèquent encore la reprise: d'une part le taux de chômage va encore augmenter selon l'Insee, d'autre part la confiance des entrepreneurs ne revient pas puisque leurs investissements resteront "atones" au premier semestre, malgré un "net redressement" du taux de marge des entreprises.

Le taux de chômage, qui a atteint la barre des 10% de la population active fin 2014, devrait ainsi continuer à augmenter jusqu'à 10,2% en métropole mi-2015, retrouvant un niveau inégalé depuis près de 20 ans, fin 1997. Les économistes et le gouvernement estiment qu'il faut au moins 1,5% de croissance pour faire baisser le chômage.

"On s'attend à une légère augmentation de l'emploi total, de l'ordre de 20.000 emplois. Mais la population active augmente d'environ 60.000 personnes, donc on observera une hausse du taux de chômage, sur le même rythme que les trimestres précédents", a expliqué Vladimir Passeron, chef du département conjoncture de l'Insee, lors d'une conférence de presse jeudi.

Parallèlement, si les perspectives d'investissements dans l'industrie augmentent légèrement, celles des services grèvent la prévision (0,0% en moyenne au premier trimestre, 0,1% au deuxième). Le gouvernement doit annoncer de nouvelles mesures pour inciter les entreprises à investir et, pour l'Insee, "les conditions sont réunies" pour une reprise de l'investissement.

 "REDRESSEMENT SPECTACULAIRE" DES MARGES

En effet, détaille l'Institut, le taux de marge des entreprises s'est nettement redressé, retrouvant son niveau de 2011 (31,3%). Il l'explique par l'effet conjugué de la baisse de l'euro, du crédit d'impôt compétitivité emploi et des premières baisses de cotisations patronales prévues dans le pacte de responsabilité, mais aussi des conditions de financement favorables, et d'un prix du pétrole qui reste bas. 

Mais l'Insee relativise l'impact négatif de la faiblesse de l'investissement sur la reprise économique: "le taux d'investissement français n'a pas baissé autant en France que dans d'autres pays pendant la crise, il n'y a pas de rattrapage nécessaire", a expliqué Laurent Clavel, chef de la division Synthèse conjoncturelle de l'Insee. "Historiquement, la plupart des redémarrages économiques s'accompagnent d'un investissement suiveur, pas moteur", a-t-il précisé.

Pour Michel Sapin, si les taux de marge opèrent un "redressement spectaculaire", le but du gouvernement est de retrouver les niveaux de 2007, avant la crise (32,7%). Et cet objectif justifie selon lui "le maintien du cap" de la politique économique du gouvernement, une ligne très contestée à gauche après la défaite de la majorité aux départementales. "Il faut que le monde économique soit certain que le cap (des baisses de charges et d'impôts) soit maintenu", insiste le ministre. 

Reste que dans l'immédiat, l'activité sera portée par la consommation des ménages, traditionnel moteur de croissance en France. Celle-ci se fera en lien avec une "accélération du pouvoir d'achat", selon l'Insee, grâce à la baisse des prix des carburants mais aussi au "moindre dynamisme des prélèvements obligatoires".

Quant au commerce extérieur, malgré les bons effets de la baisse de l'euro sur les exportations, il devrait avoir une influence marginale sur la croissance cette première moitié d'année.

(avec AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Economie

Suppression de l’aide à l’embauche sous contrats de professionnalisation

Le président de l'Union des entreprises de proximité (U2P) a rencontré hier, jeudi 18 avril 2024, la ministre du travail, de la santé et des solidarités, Catherine Vautrin, qui a fait part du projet de suppression générale de l'aide à l'embauche de salariés sous contrat de professionnalisation (600€), dès le 1er mai prochain.

Ligne des horlogers : des travaux d’ampleur jusqu’au mois d’octobre 2024

Depuis le 4 mars 2024, d’importants travaux sont engagés sur la ligne historique des horlogers. Cette dernière, qui s’étend sur 75 km, fête ses 140 ans. Au total, deux enveloppes de 50 millions d’euros ont été allouées pour le projet de modernisation. La fin des travaux est prévue le 31 octobre prochain…

Faute de neige, la station de Métabief déplore un manque à gagner de 3 millions d’euros cet hiver…

Face au manque cruel de neige sur la saison 2023-2024, la station de Métabief n’a pas pu faire le chiffre d’affaires espéré malgré la réactivité des équipes. La station a d’ailleurs dû fermer mi-février. Philippe Alpy, président du syndicat mixte du Mont d’Or, nous en parle…

Haut Conseil des finances publiques : le gouvernement n’a “pas les moyens” de réaliser des baisses d’impôts sèches

Pierre Moscovici, président du Haut Conseil des finances publiques (HCFP), a estimé mercredi 17 avril 2024 que le gouvernement "n'avait pas les moyens" au vu de l'état de ses finances publiques, de faire des "baisses d'impôts sèches", contrairement aux promesses de l'exécutif.

La CCI Saône Doubs encourage les entreprises locales à prendre des élèves secondes en stage

La Chambre des Commerces et de l'Industrie Saône - Doubs propose aux entreprises du territoire d'envoyer par le biais du site 1jeune1solution des offres de stage pour la période du 17 au 28 juin. Cette plateforme permet de répertorier les offres des entreprises, associations ou d'autres organismes où les élèves peuvent candidater.

Qui sont les travailleurs indépendants en Franche-Comté ?

Depuis novembre 2022, le nombre de travailleurs indépendants (TI) n’a cessé d’augmenter en Franche-Comté avec un rythme moins soutenu qu’en 2021, selon les dernières donnés de l'Urssaf Franche-Comté. La région compte désormais 59.500 indépendants dont 27.900 travailleurs indépendants classiques et 31.600 auto-entrepreneurs (AE).

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 3.05
partiellement nuageux
le 20/04 à 6h00
Vent
1.07 m/s
Pression
1021 hPa
Humidité
92 %