Lutte des intermittents et précaires : "une bataille entre le travail et le capital" selon Edwy Plenel

Publié le 05/12/2014 - 14:54
Mis à jour le 15/04/2019 - 14:12

Le Centre dramatique nationale de Franche-Comté recevait, ce jeudi 4 décembre, quatre personnalités venues pour parler de la situation des intermittents du spectacle et des personnes en situation de précarité. Sur scène : Edwy Plenel, co-fondateur de Médiapart, Samuel Churin, comédien et membre de la CIP d’Ile-de-France et du comité de suivi de la réforme d’assurance chômage des intermittents, Mathieu Grégoire, sociologue et Marie-José Sirach, journaliste au service culture à l’Humanité. 150 personnes ont assisté à la rencontre. 

Après un rapide rappel des événements produits en 2003 lorsque le festival d'Avignon a été annulé alors que le gouvernement de l'époque était de droite, Marie-José Sirach a raconté une situation presque similaire qui s'est produite dans le cadre du même festival en juillet 2014 sous un gouvernement de gauche. Le festival d'Avignon n'a alors pas été annulé, mais des grèves ponctuelles se sont organisées. 

"C'est un véritable massacre" 

Samuel Churin a par la suite raconté son expérience en tant que membre du comité de suivi de la réforme d'assurance chômage des intermittents, notamment avec Pierre Gattaz (Medef), les syndicats CGT, CFDT, FO et CFTC. Il a d'ailleurs dénoncé une atmosphère tendue lorsque "Michel Sapin, alors ministre du Travail, a téléphoné à Pierre Gattaz lors de la "négociation sociale" en octobre 2014, FO (représenté par Stéphane Lardy) et la CFDT (représentée par Véronique Descacq) héritent du texte qui sera voté. Mais pas la CGT, exclue des tractations off. Quand les discussions ont repris quelques heures plus tard, seule la CGT découvre le texte. À minuit passé, la nouvelle convention qui valide la réforme des activités réduites et la mise en oeuvre des droits rechargeables obtient finalement la majorité des votes des salariés  : CFDT, FO et la CFTC."

Le comédien a également indiqué que "86% des embauches se font en contrat à durée déterminée" et 6 chômeurs sur 10 ne sont pas indemnisés". Samule Churin commente : "c'est un véritable massacre". 

Intermittents, femmes de ménage, pigistes… 

Mathieu Grégoire, sociologue, maître de conférences à l'université de Picardie-Jules Verne, et auteur de Les intermittents du spectacle : enjeux d'un siècle de luttes (éditions La Dispute), il a indiqué que le problème du "mitage" de l'emploi ne touche pas uniquement les intermittents, mais toute la population en citant l'exemple de la femme de ménage qui travaille un peu le matin ou un le soir et qui doit réussir à réunir 35 heures par semaine ou des journalistes pigistes. Par ailleurs, le sociologue a souligné la solidarité régnant dans la mobilisation de la Coordination des intermittents et précaires qui doit réunir tout le monde et qui pense à toutes les catégories de chômeurs, y compris les B et C "dont on parle peu aujourd'hui" selon Samuel Churin. 

"Une bataille entre le travail et le capital"

Edwy Plenel est revenu sur l'objectif de l'article qu'il a écrit et publié sur Médiapart en juillet 2014 qui était de "rassembler" parce que cette situation "nous concerne tous". Le journaliste a également précisé que son article devait servir à dire que dans l'expérience de la vie des intermittents et précaires, il y a un "laboratoire" et une "invention", une "création" dans une "bataille entre le travail et le capital" tandis que nous sommes dans une "révolution industrielle", "la troisième de notre modernité" selon E. Plenel. Par ailleurs, il a déclaré que le modèle de l'emploi stable et unique "a fait son temps". "Aujourd'hui, un métier ne fait plus une carrière, on ne reste plus dans la même entreprise toute une vie, aujourd'hui des potentialités sont ouvertes". Il a précisé que 1 sans domicile fixe parisien sur 5 est salarié.

Edwy Plenel a également remarqué que nous sommes dans un pays "qui fait le plus honte" dans la syndicalisation. 8% des salariés en France sont syndicalisés. Pour lui, "les syndicats ont perdu leur légitimité première". Il n'a pas manqué de citer Lip dans son discours.

Le débat s'est terminé vers 23 heures.

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