Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie : signé Marnotte, Miquel et Scaranello

Publié le 10/04/2014 - 16:46
Mis à jour le 11/04/2014 - 11:59

Le musée des Beaux-Arts et d’Archéologie de Besançon s’apprête à fermer ses portes pour une rénovation orchestrée par le cabinet d’architecture bisontin d’Adelfo Scaranello. L’occasion de remonter le temps et de vous conter l’architecture de ce lieu, en quatre actes.

Le fil rouge de la semaine…

Acte 1 : la halle aux grains de Marnotte 

Architecte municipal, le Bisontin Pierre Marnotte planche dès 1824 sur une nouvelle halle aux blés place Labourey (actuelle place de la Révolution). Un premier projet de 1825, nécessitant la destruction de bâtiments existants, est ajourné du fait de la lenteur des expropriations.
Après ce bâtiment rectangulaire, Marnotte propose en 1829 une halle circulaire au centre de la place. Cette fois, il se voit répondre par un refus du conseil municipal qui n’approuve pas le principe de portiques ouverts, non adaptés au climat de Besançon.  
 
Le 3e projet, de 1831, est le bon. C’est celui de la halle de plan rectangulaire que nous connaissons. "Selon la vision de l’architecte, l’âme du lieu est une rotonde centrale couverte d’une coupole majestueuse. Trop coûteuse, cette rotonde ne sera pas faite et la cour sera simplement couverte, en 1842, d’une charpente en bois et fer", indique le musée. Conçue comme un édifice public mixte, avec "magasins et salle d’assemblées publiques", la halle devait accueillir au premier étage une salle des fêtes. Celle-ci ne sera pas réalisée et à cet étage s’installera le musée des Beaux-arts en 1843, suivi six ans plus tard de celui de l’Archéologie. 
  

Acte 2 : les galeries de bois de Delacroix

En 1860, alors que le bâtiment accueille l’Exposition universelle destinée à valoriser principalement le savoir-faire horloger de Besançon, Alphonse Delacroix, qui a succédé à Pierre Marnotte comme architecte de la Ville, imagine un premier aménagement de la cour en ajoutant des galeries le long des murs intérieurs. Celles-ci sont construites en bois sur des piliers de fonte et restent en place un peu plus d’un siècle.
  

Acte 3 : le béton de Miquel

Fini le blé ! Depuis le début du XXe siècle, le musée occupe toute l’ancienne halle aux grains et le bâtiment s’avère très vite trop petit pour contenir les riches collections. Quand au cours des années 1960 la ville de Besançon reçoit la Collection Besson (200 tableaux en dépôt), celle-ci est assortie d’une clause spécifique : la rénovation du musée. L’architecte Louis Miquel, un élève de Le Corbusier, entre alors en scène et construit, à l’intérieur de la cour et communiquant avec le bâtiment de Marnotte par une passerelle, une "spirale carrée", avec des rampes et paliers de béton rompant avec l’aménagement traditionnel cloisonné et permettant une circulation continue.
  
"L’architecte privilégie l’éclairage zénithal et obture les fenêtres de l’étage dans les ailes du bâtiment ancien. Sous les verrières, il installe des « paralumes », grands pare-lumière suspendus destinés à diriger les flux lumineux. Seul le rez-de-chaussée conserve la lumière directe", précise le musée.
 

Acte 4 : le rénovation de Scaranello 

Nécessaires et à l’étude depuis des décennies, la remise aux normes et la rénovation du musée sont votées par le conseil municipal de Besançon en 2010. La maîtrise d’oeuvre du projet est alors confiée, après concours, au cabinet bisontin "Architectures Adelfo Scaranello". Celui-ci a par exemple conçu le musée de l’Abbaye à Saint-Claude dans le Jura en 2008 et a été retenu pour la réalisation du musée Camille Claudel à Nogent-sur-Seine qui ouvrira en 2014.
 
"La rénovation de Miquel était un geste architectural très fort mais il n’est plus lisible tellement il y a de scories depuis les années 1970 : des panneaux ont été ajoutés pour présenter des œuvres parce qu’il n’y avait pas de place, rappelle Emmanuel Guigon, directeur et  conservateur du musée. Adelfo Scaranello va créer un dialogue entre les deux architectures de Marnotte et de Miquel". (Pour en savoir plus sur ces travaux, lire notre article ci-dessous).
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