Quels projets prioritaires pour l'économie et l'emploi en Bourgogne Franche-Comté ?

Publié le 04/12/2015 - 18:41
Mis à jour le 17/04/2019 - 09:36

La région dispose désormais d’une compétence exclusive en matière de développement économique (voir le détail des programmes des candidats pour l’économie et l’emploi). Mais quels axes les candidats souhaitent-ils développer en priorité pour soutenir les entreprises et donc l’emploi ? C’est la question que nous avons posée aux têtes de liste des élections régionales en Bourgogne Franche-Comté.

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Questions aux candidats

FN : Sophie Montel

Pas de réponse (voir programme économie des candidats)

UPR : Charles Henri Gallois

Les principales entreprises créatrices d'emploi sont les PME/TPE et l'artisanat, nous souhaitons par conséquent réorienter massivement les aides vers ces types d'entreprise. Nous voulons aussi mettre davantage de conditionnalité dans l'octroi des aides avec une charte sur des critères sociaux qui puisse permettre de sanctionner les entreprises qui touchent des fonds régionaux, mais ne jouent pas le jeu.

Nous souhaitons tout d'abord avant de faire des promesses hasardeuses faire un grand audit des comptes de la région. Si vous regardez les comptes publiés de la région, il y a très peu de détails. Les objectifs précis et chiffrés découleront de cet audit.

UDI-LR-DVD : François Sauvadet

Nous sommes la seule région de France en récession ce qui ne me réjouit pas. Les socialistes portent une lourde responsabilité dans cette situation.  Nous avons 140 000 chômeurs, deux fois plus de défaillances d’entreprises qu’ailleurs et 39 000 emplois détruits depuis 2008.

Cela impose une rupture et une politique volontariste pour le développement économique, la formation et l’emploi.

D’abord provoquer un choc de simplification et soutenir l’innovation. Nous accompagnerons dans leur développement les entreprises innovantes avec la Banque régionale d’investissement et lancerons un appel à projet « industrie du futur 4.0 » à destination de 200 TPE et PME.

Nous serons aux côtés des PME via un Guichet unique régional des PME et une charte PME pour leur faciliter l’accès aux marchés. Nous soutiendrons les pôles d’excellence et de compétitivité.

Nous devons former pour l’emploi d’aujourd’hui et de demain et je le dis : aucune formation ne sera financée si elle ne débouche pas sur un emploi. Nous signerons un Accord-cadre avec la profession agricole, créerons des pôles d’excellence agricole et mettrons en réseau les filières circuits courts. Enfin, nous organiserons une Conférence régionale des Métiers et de l’Artisanat. 

Nous voulons 2,1 milliards d’euros d’investissement sur la durée du mandat, soit 350 millions d’euros par an. Dans le même temps nous aurons une stratégie de rationalisation des dépenses afin de réaliser plus de 170 millions d’euros d’économie cumulée d’ici à 2020.

Les autres objectifs concrets sur lesquels je m’engage, c’est que toutes les formations financées par la Région débouchent sur un emploi. C’est que la part des marchés publics qui sont attribués aux entreprises locales augmente grâce à une « Charte PME ».

C’est que le nombre d’apprentis remonte quand il a baissé de 10 % depuis 2008. Nous définirons un plan de gestion prévisionnel et territorialisé des emplois, et soutiendrons l’apprentissage abandonné par le PS (-10% d’apprentis depuis 2008).

Nous aurons 200 PME qui bénéficieront d’un appel à projets centré sur l’innovation et la numérisation de leurs outils de production.

Alliance Écologiste Indépendante : Julien Gonzales

Pas de réponse (voir programme économie des candidats)

EELV : Cécile Prudhomme

Nous avons deux priorités : accompagner les filières industrielles en déclin pour sauver les emplois et développer les filières d'avenir : le bâtiment avec la rénovation thermique des logements et des bâtiments, la filière des énergies renouvelables et le développement de l'agriculture biologique.

Nous projetons d'investir 100 millions d'euros par an dans la conversion des entreprises.

Investir dans la transition, c'est créer de l'emploi : 1 million d'euros investi dans l'efficacité énergétique permet de créer 14 emplois dans les énergies renouvelables et seulement 5 emplois dans les énergies fossiles.

L'Alternative à gauche : Nathalie Vermorel 

La région Bourgogne Franche-Comté est la première région industrielle, mais les stratégies des grandes entreprises, telles que Areva, PSA, Alstom, General Electric sont en train de la vider de sa substance industrielle en délocalisant massivement la production et la recherche. Mon objectif est clairement de maintenir cette spécificité industrielle, tout en favorisant l’émergence de nouveaux modèles productifs, moins polluants et économes en ressources limitées. Industrie et écologie ne sont pas opposées, mais complémentaires pour sortir de l’impasse du chômage et du désastre écologique. Pour cela, il faut résister aux stratégies prédatrices des grands donneurs d’ordre, et par ailleurs dégager les financements de la tutelle des marchés financiers, pour que les PME et TPE, l’artisanat qui proposent des activités utiles socialement et écologiquement puissent se développer. C’est le but du Fonds régional pour l’emploi et la formation que je propose de mettre en place avec l’argent des banques.

Notre région a de grands atouts dans l’agriculture et dans l’exploitation du bois. Je fais le choix  de soutenir une agriculture paysanne et de développer la filière bois depuis l’abatage jusqu’à la transformation, dans le respect de l’environnement.

Enfin, les activités économiques ne peuvent se développer sans un socle solide de services publics dans tous les domaines : transports, eau, énergie, haut débit, santé, éducation, formation, recherche, culture, dont l’accès égal doit être garanti, quelque soit le lieu de résidence. 

Il serait hasardeux de faire la moindre prévision chiffrée, car en l’état, les outils de la région sont limités, du point de vue financier : ses actions économiques ne représentent qu’un budget équivalent à 0,1% du PIB régional, et elle ne maîtrise pas les décisions structurantes des grands acteurs économiques (entreprises, banques).  Limités aussi, quoique intéressants dans la démarche, les dispositifs de sécurisation des parcours professionnels puisqu’ils n’ont concerné en Franche-Comté que 1000 personnes, alors qu’il y a 55 000 chômeurs de catégorie A. D’où l’intérêt de notre proposition de capter une partie des financements bancaires pour en maîtriser l’utilisation dans un fonds régional et ainsi démultiplier la puissance d’intervention de la région.

Notre objectif, plus que quantitatif, est qualitatif : il s’agit d’utiliser non seulement les leviers de l’intervention économique, mais également ceux de la formation professionnelle, pour modifier en profondeur les stratégies des entreprises, afin qu’elles se sentent responsables du point de vue social et environnemental des territoires sur lesquels elles sont implantées.

Lutte Ouvrière Claire Rocher

Les aides des Régions s’ajoutent à toutes celles dont bénéficient les entreprises directement par l’État. Elles viennent enrichir un grand patronat toujours plus assisté. Ce sont des dizaines de milliards d’euros qui pourraient servir à financer des services utiles à la population, et à créer directement des emplois.

Pour combattre le chômage, il faut imposer l’interdiction des licenciements et la répartition du travail entre tous, l’embauche des intérimaires et de tous les précaires. Pour connaître la réalité des profits des entreprises, il faudra imposer l’abolition du secret des affaires et rendre publique la comptabilité des entreprises, à commencer par les plus grandes. Les travailleurs doivent contrôler où va l’argent, ce qui va aux actionnaires, comme ce qui est reçu de l’Etat et du Conseil Régional. 

Debout la France : Maxime Thiebaut

Le désastre économique incombe à M. Sarkozy et M. Hollande. Depuis 2008, le chômage a augmenté de 55%, la fermeture d’entreprises de 10%, et un jeune sur deux quitte la région Bourgogne/Franche-Comté !

Notre objectif premier est donc de tout faire pour sauver nos fleurons industriels et nos emplois. Le futur Président de la Région doit incarner la Région en défendant son industrie. C’est impossible avec le PS, l’UDI et l’UMP qui ont abandonné une partie de Peugeot PSA aux chinois, permis le rachat partiel d’Alstom par l’américain General Electric et oublié de développer une stratégie à long terme pour Areva !

Avec Debout la France, les contrats de la Région seront passés avec des entrepreneurs locaux. Nous n’attribuerons pas de marchés publics aux entreprises ayant recours aux travailleurs détachés étrangers. Il n’est en effet pas normal qu’ils ne paient pas les mêmes charges sociales que les Français. 

Notre pays connaît une crise économique sans précédent. La région peut certes intervenir, comme je viens de l’expliquer, mais il faut être honnête et admettre que c’est surtout l’État qui a les manettes pour lutter contre le chômage et les délocalisations. Des objectifs concrets et chiffrés ne sont donc pas évidents à établir.

MoDem : Christophe Grudler

L’un de nos projets clefs repose sur l’autonomie énergétique, car elle sera pourvoyeuse d’emplois d’avenir dans différents secteurs économiques :

  • Filière énergie de Belfort à Chalon sur Saône,
  • Filière numérique avec je l’espère une labellisation rapide de Dijon et Besançon en French Tech,
  • Secteur des Travaux Publics
  • Tertiaire supérieur par le développement rapide d’une filière locale de sécurité énergétique 

Si l’on fait abstraction des pertes d’emplois industriels perdus (35 000) et que je rattraperai avant la fin de mandat, je pense pouvoir en parallèle créer de nouveaux emplois par le développement des filières liées à l’autonomisation énergétique :

  • 20 000 emplois en filière énergie,
  • 10 000 emplois filière numérique en smart grid,
  • 5 000 emplois durables en TP
  • 5 000 emplois en tertiaire supérieur R&D 

Soit 35 000 emplois récupérés et 40 000 emplois créés : 75 000 emplois durables

Union de la gauche (PS…) : Marie-Guite Dufay

Nos territoires sont des territoires de coopération. La région va tirer profit de ces nouvelles compétences, mais aussi de sa taille pour animer les écosystèmes qui nous donneront un temps d’avance dans nos filières traditionnelles et celles de demain. Notre priorité, ce sera donc le rassemblement des compétences pour permettre à nos entreprises de « chasser en meute ». Nous lancerons notamment des clusters pour investir, innover, développer et gagner les marchés des « mobilités de demain » autour de l’automobile, du ferroviaire et des transports intelligents et connectés. Nous allons faire de même pour tirer profit la croissance verte des « nouvelles technologies de l’énergie » et accélérer la transition énergétique, de la filière du luxe et des microtechniques et l’industrie de la précision. Au-delà de ces secteurs où nous avons des savoir-faire reconnus autour de Pôles de compétitivité d’envergure européenne, nous voulons faire de la Bourgogne Franche-Comté un territoire novateur sur l’économie de la santé et de la e-santé et du numérique.

 Nous souhaitons à l’horizon 2020, sur les 190 000 établissements de la grande région, que 20 000 nouvelles entreprises pérennes soient créées, que 40 nouvelles ETI aient vu le jour, que plus de 10 000 entreprises supplémentaires exportent, que 5 000 entreprises aient pu être transmises, que 20 start-ups nouvelles aient pu être soutenues dans leur phase de démarrage. 

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