Retraites : le ton monte en attendant les vœux de Macron

Publié le 29/12/2019 - 18:05
Mis à jour le 29/12/2019 - 18:07

Au 25e jour d’un conflit sur les retraites enlisé, le ton s’est durci entre la CGT et l’exécutif, et les regards se tournent désormais vers le discours de vœux d’Emmanuel Macron ce mardi 31 décembre 2019, les grévistes comme l’opposition attendant une initiative du chef de l’Etat.

Manifestation le 17 décembre 2019 ©Hélène Loget ©
Manifestation le 17 décembre 2019 ©Hélène Loget ©

Les perturbations dans les transports continuent, en particulier en Île-de-France. Dimanche, 4 TER sur dix, 6 TGV sur 10 et 1 Transilien (train de banlieue parisienne) sur 5 circulent. A Paris, treize lignes de métro sur seize sont fermées.

Lundi, à la veille du réveillon de la Saint-Sylvestre, il faudra compter sur seulement 1 TGV sur 2, 1 Transilien sur 4 et 3 circulations de TER (souvent assurées par des cars) sur 10, a prévenu la SNCF.

"Emmanuel Macron se veut l'homme du nouveau monde, mais il imite Margaret Thatcher", P. Martinez

Alors qu'aucune négociation n'est prévue d'ici le 7 janvier, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, accuse dans le Journal du Dimanche le gouvernement d'organiser "le bordel" et de jouer "le pourrissement" d'un mouvement social déjà plus long que celui de 1995.

"Ils se sont dit? +on va leur coller les ultimatums pendant les fêtes de Noël+. Emmanuel Macron se veut l'homme du nouveau monde, mais il imite Margaret Thatcher", cingle-t-il: "Il a dit qu'il avait changé, qu'il était prêt à l'écoute... Où est l'acte?II du quinquennat??".

Egalement dans le JDD, le secrétaire d'Etat aux Transports Jean-Baptiste Djebbari accuse la CGT de pratiquer un syndicalisme "de blocage" voire "d'intimidation", dénonce "une pression qui s'exerce de façon anormale sur une partie des cheminots" pour qu'ils participent au mouvement et assure avoir invité la CGT-Cheminots et Sud-Rail à discuter de la réforme.

M. Djebbari "une nouvelle fois étale sa mythomanie sur le +dialogue permanent+ qu'il entretient avec les organisations syndicales puisque la CGT des cheminots n'a pas été contactée une seule fois par ses services depuis le début de la grève", a rétorqué dans un communiqué le premier syndicat de la SNCF.

Le président de la République est resté quasiment muet sur le conflit depuis des semaines, laissant son Premier ministre Edouard Philippe en première ligne pour défendre le projet de système "universel" de retraite à points. Il s'est contenté depuis la Côte d'Ivoire d'un appel, en vain, à la trêve pour Noël et a fait savoir qu'il renonçait à sa pension de président, avant de se retirer au fort de Brégançon.

Il se ménage ainsi une possible fenêtre de tir le 31 pour débloquer la situation, sauf s'il opte pour le bras de fer, au risque de radicaliser les opposants.

"Il y a une détermination, une colère qui est profonde et qui sera là au mois de janvier", a prévenu Fabien Villedieu, délégué SUD-Rail, sur BFMTV.

Messages contradictoires 

Le chef de l'Etat est en particulier attendu sur un possible aménagement de l'âge pivot, que l'exécutif prévoit d'instaurer dès 2022 et d'assortir d'un bonus-malus: une "ligne rouge" pour la CFDT, qui en demande le retrait.

Le président peut aussi vouloir tenter de mieux expliquer un système à points qui déroute les Français. Mettre en avant à nouveau la suppression des régimes spéciaux risque de ne pas suffire, alors qu'une majorité de Français juge positivement le mouvement social. Et que le gouvernement a préservé les militaires et accordé des dérogations aux policiers, puis aux pilotes ou aux danseurs de l'Opéra, notamment.

Le silence d'Emmanuel Macron a laissé ses troupes envoyer des messages contradictoires, Aurore Bergé, porte-parole de LREM, affirmant aux grévistes "vous n'obtiendrez rien" quand Olivia Grégoire, vice-présidente de la commission des finances de l'Assemblée, prédisait "plusieurs milliards" de "concessions" du gouvernement.

Une intervention attendue le 31 ?

L'opposition attend elle aussi une initiative. La gauche lui demande de retirer sa réforme lors de ses vœux. La droite, par la voix du président du groupe des députés LR à l'Assemblée Damien Abad, réclame "des clarifications" et insiste sur la prise en compte de la pénibilité, possible levier des négociations.

"Le 31 décembre, le président va s'engager à poursuivre son combat, rester au-dessus de la mêlée et laisser faire son gouvernement. C'est une stratégie de pourrissement" d'ici la reprise des pourparlers, pronostique Damien Albessard, conseiller en communication.

"Tout flotte chez les Marcheurs. La seule manière de sortir de la crise, c'est que le chef prenne la parole le 31", estime l'analyste Philippe Moreau-Chevrolet. "Et qu'il annonce quelque chose, comme le grand débat ou une suspension de la réforme. Il pourrait aussi la vider de son contenu, ou encore retirer ou moduler l'âge pivot, afin de pouvoir faire passer l'essentiel de sa vision".

C'est la seconde fois que le chef de l'Etat prononce ses vœux en pleine crise sociale. L'an dernier, il faisait face à la colère des "gilets jaunes". Mais après avoir lâché 10 milliards d'euros d'aides et renoncé à la taxe contestée sur les carburants.

(Source AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Grèves décembre 2019

L’intersyndicale soutient six manifestants placés en garde à vue à Besançon

Suite à la manifestation contre la réforme des retraites du mardi 17décembre 2019, six manifestants, dont le syndicaliste FO et leader des gilets jaunes bisontins, Frédéric Vuillaume, ont été placés en garde à vue au commissariat de la Gare d’Eau. Les syndicats CGT-FO-FSU-Solidaires ont tenu a réagir dans un communiqué pour « protester contre la répression des manifestants rassemblés pacifiquement » et pour signifier au Préfet leur désapprobation de la politique du gouvernement.

Retraites : tous les syndicats dans la rue avant des réunions cruciales à Matignon

La mobilisation contre la réforme des retraites pourrait atteindre un sommet ce mardi 17 décembre 2019 dans la rue à l’appel, cette fois, de tous les syndicats, invités dès le lendemain à Matignon pour des discussions afin de trouver le chemin d’une sortie de crise avant Noël. À Besançon, une mobilisation est attendue à 10h30 sur la parvis de la gare Viotte.
 

Social

Musée d’Arts et du Temps : “Nous sommes inquiets pour la santé des agents” (intersyndicale)

Emmanuelle Monnin pour le syndicat Sud CT 25, accompagnée de Sophie Caron, pour Force ouvrière a indiqué "être inquiète" pour les agents, notamment suite à des problèmes de management de la part de Laurence Madeline, la directrice des musées d’arts et du Temps. L’intersyndicale lance également un appel à la maire de Besançon…

Mineurs isolés étrangers : Sol Mi Ré alerte sur la non-scolarisation de plus d’une soixantaine de jeunes à Besançon

Lors d’une conférence de presse le 10 avril 2024 devant l’inspection académique du Doubs à Besançon, le Collectif Solmiré a alerté sur la situation ”de plusieurs dizaines de jeunes non-pris en charge comme mineurs et non-scolarisés à ce jour” par l'Académie de Besançon.

Une manifestation contre la répression des free party à Besançon

Suite à une initiative nationale lancée par le compte Instagram ”Tekno anti-répression”, le collectif Franche-Comtek appelle à manifester dans les rues de Besançon samedi 13 avril 2024. Objectif : protester contre ”la politique répressive que mène l’Etat à l’encontre des free party depuis plus de 30 ans et plus particulièrement ces cinq dernières années.”

Problèmes de management au musée des Beaux-arts ? Les syndicats en grève le 12 avril

Mise à jour • Les syndicats Sud-Solidaires et FO organisent une manifestation vendredi 12 avril 2024 à 10h00 devant le musée des Beaux-Arts de Besançon afin de dénoncer des "dysfonctionnements liés au management" de la nouvelle directrice des Musées d’arts et du temps. Pour rappel, Laurence Madeline est en poste depuis un an.

Besançon : les professionnels du secteur social et médico-social dans la rue

Les personnels du DAHIS (dispositif d'accueil, d'hébergement et d’insertion sociale) de l'AHS FC (association d’hygiène sociale), qui regroupe les CADA (centre d'accueil des demandeurs d’asile) mais aussi les dispositifs mineurs non accompagnés, se sont réunies à 13h00 au 16 rue Gambetta à Besançon devant le siège du DAHIS. Ils ont ensuite rejoint la mobilisation intersyndicale à l’esplanade des droits de l’homme. Le cortège s’est rendu devant la préfecture afin de transmettre une pétition aux autorités. Cette dernière a recueilli 900 signatures, nous indique la CGT.

“Stop à la maltraitance sociale !” : l’intersyndicale appelle à la mobilisation jeudi à Besançon 

Dans le cadre d’un appel national à la grève jeudi 4 avril 2024, l’intersyndicale (CGT, FO et SUD) sera mobilisée à partir de 13h00 rue Gambetta à Besançon aux côtés du centre d'accueil demandeurs d’asile. Le cortège retrouvera à 14h00 les autres manifestants à l’esplanade des droits de l’Homme.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 1.9
couvert
le 25/04 à 6h00
Vent
1.82 m/s
Pression
1013 hPa
Humidité
94 %