Retraites : Macron ne lâche rien, pas d'issue en vue

Publié le 02/01/2020 - 08:15
Mis à jour le 02/01/2020 - 08:20

La grève contre la réforme des retraites est entrée ce mercredi 1er janvier 2020 dans sa 28e journée, égalant le plus long blocage des transports depuis 1986-87, sans que se profile le « compromis rapide » souhaité par Emmanuel Macron lors de ses voeux, les syndicats n’y voyant « rien de nouveau ».

 © D. Poirier
© D. Poirier

"Avec les organisations syndicales et patronales qui le veulent, j'attends du gouvernement d'Edouard Philippe qu'il trouve la voie d'un compromis rapide" sur ce projet, a-t-il dit dans une allocution sobre de 18 minutes, où le secrétaire général de la CGT n'a décelé "rien de nouveau".

La grève contre la réforme des retraites est entrée mercredi dans sa 28e journée, égalant le plus long blocage des transports depuis 1986-87, sans que se profile le "compromis rapide" souhaité par Emmanuel Macron lors de ses voeux, les syndicats n'y voyant "rien de nouveau".

Mardi soir depuis l'Élysée, le président a plaidé "l'apaisement" plutôt que "l'affrontement" mais sans infléchir sa détermination à "mener à bien la réforme des retraites".

La CGT n'a décelé "rien de nouveau"

"Avec les organisations syndicales et patronales qui le veulent, j'attends du gouvernement d'Edouard Philippe qu'il trouve la voie d'un compromis rapide" sur ce projet, a-t-il dit dans une allocution sobre de 18 minutes, où le secrétaire général de la CGT n'a décelé "rien de nouveau".

Philippe Martinez a dénoncé mercredi un discours "entendu mille fois" et "un président enfermé dans sa bulle qui considère que tout va bien dans le pays", sur le plateau de BFMTV.

"Bien sûr", le numéro 1 de la CGT se dit prêt à se rendre au prochain rendez-vous de concertation à Matignon le 7 janvier, mais il "demande toujours d'arrêter le projet, donc le retrait".

Même scepticisme chez FO: Yves Veyrier constate que le Président "n'a pas réussi" à convaincre en "2 ans et de demi" et appelle à "manifester encore plus nombreux dès le 9 janvier".

Pénibilité 

La CFDT, qui joue un rôle clé puisque la première organisation syndicale est aussi la seule favorable sur le fond au système de retraites universel par points, n'a pas réagi aux propos présidentiels.

Son secrétaire général Laurent Berger a fait de l'âge pivot, en dessous duquel on ne pourra pas partir à la retraite avec une pension à taux plein, une "ligne rouge". Emmanuel Macron n'a pas évoqué ce sujet mardi.

Pour Benoît Teste, secrétaire général de la FSU, première organisation chez les enseignants, interrogé sur France Inter, ce sont "des vœux pour rien", où le Président "remouline toujours les mêmes éléments de langage". Il "ne voit pas d'éléments qui pourraient constituer des portes de sortie".

Très présents dans les différents cortèges en décembre, les enseignants constituent également un élément clé de la sortie de crise.

Côté syndicat réformiste, Laurent Escure (Unsa) a toutefois "compris qu'il y avait quand même un signe d'ouverture sur ce que doit faire le Premier ministre avec nous pour essayer de trouver un compromis", à l'antenne de France inter. Les discussions entre les partenaires sociaux et le Premier ministre devraient être très largement consacrées à la question de la pénibilité.

Sans prononcer le terme - dont on sait depuis le 3 octobre qu'il ne l'"adore pas, parce que ça donne le sentiment que le travail c'est pénible" -, le président a rappelé mardi que la réforme "prendra en compte les tâches difficiles, pour permettre à ceux qui les exercent de partir plus tôt, sans que cela soit lié à un statut ou à une entreprise".

Record de grève à la SNCF 

Le gouvernement cherche des portes de sortie avec la CFTC et l'Unsa, et même avec la CFDT, autour d'une véritable reconnaissance de la pénibilité. Créé par la réforme des retraites de 2013, le compte pénibilité incluait à l'origine dix critères, dont le port de charges lourdes, les postures pénibles, les vibrations mécaniques et les agents chimiques dangereux mais ces quatre items ont été retirés fin 2017.

"La dernière fois que j'ai vu le Premier ministre, il a dit non" à la réintégration des quatre critères, a assuré mercredi Philippe Martinez. En attendant la réouverture des négociations, les Français devront composer avec des transports toujours perturbés. Jeudi, la grève aura dépassé en durée le plus long conflit à la SNCF depuis 1986-87, avec 29 jours d'affilée.

La SNCF prévoit jeudi un TGV sur 2 en moyenne, 9 Eurostar sur 10, 8 Thalys sur 10 et 2 Lyria sur 5. Un train Intercité sur quatre circulera en journée, et 5 TER sur 10. Trois trains sur dix circuleront en moyenne en Ile-de-France.

La situation s'améliorera pour le week-end des retours de vacances, où la SNCF compte faire rouler 2 TGV sur 3.

Nette amélioration aussi jeudi dans la capitale, où la RATP annonce une seule ligne de métro totalement fermée et quinze complètement ou partiellement ouvertes, pour certaines uniquement pour la pointe du soir (16h30-19h30) comme la 6 et la 12.

Toutefois, une dégradation n'est pas à exclure la semaine prochaine, avec la reprise lundi des assemblées générales de cheminots, que le secrétaire général de la fédération CGT des cheminots Laurent Brun entend "remobiliser". "Quand on a perdu un mois de salaire, on ne reprend pas le travail juste [après] de bons vœux d'un président décalé de la réalité", a-t-il déclaré sur Europe 1.

Et le 7 janvier, la Fédération CGT de la Chimie appelle à renforcer le mouvement de blocage des installations pétrolières - raffineries, terminaux pétroliers, dépôts - pendant 96 heures, jusqu'au 10 janvier.

Thierry Defresne, délégué syndical central chez Total, évoque même un éventuel arrêt de production, mais seulement en fonction de l'ampleur de la mobilisation interprofessionnelle du 9 janvier. Le projet de loi de réforme des retraites doit être présenté en Conseil des ministres le 22 janvier.

(Source AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Politique

Une nouvelle vie pour l’Usine de traitement d’eau potable du Grand Besançon

L’Usine de traitement d’eau potable (Utep) de la Malate à Montfaucon a été rénovée et un nouvel édifice a été construit dans le cadre d’un programme de modernisation et de protection de la source d’Arcier et des problématique liées au changement climatique. L’usine a été inaugurée vendredi 22 mars 2024 à l'occasion de la Journée mondiale de l'eau.

“Ici vous n’êtes pas en terrain conquis”, la lettre ouverte du député Christophe Grüdler sur la venue de Jordan Bardella

Le député européen Christophe Grüdler adresse vendredi 22 mars 2024 une lettre ouverte aux habitants de Nord Franche-comté suite à la venue de Jordan Bardella, président du Rassemblement national et tête de liste du mouvement, dans le cadre des élections européennes.

Le maire de Dijon prône un redécoupage de la région Bourgogne-Franche-Comté

Dans un communiqué du 21 mars 2024, Jean-Philippe Allenbach, le président du Mouvement Franche-Comté, s’est réjouit des récents propos tenus par le maire de Dijon, et repris par le journal Le Point, déclarant "vouloir redécouper en deux la région Bourgogne-Franche-Comté".

Avenir de la rue de Dole : pour Ludovic Fagaut, la maire de Besançon ”maltraite les Bisontins”

Dans un communiqué du 21 mars 2024, le président du groupe d’opposition au conseil municipal Besançon maintenant, Ludovic Fagaut, explique s’être rendu à une concertation publique le 20 mars ayant pour objectif de présenter le projet de requalification de la rue de Dole. Problème : selon lui, cette réunion à laquelle 15 personnes étaient présentes présentait un projet ”déjà bien ficelé”.

Marie-Guite Dufay salue l’engagement des travailleurs sociaux

À l’occasion de la journée mondiale du travail social du 19 mars 2024, Marie-Guite Dufay, présidente de la région Bourgogne-Franche-Comté et présidente de la commission santé et formations sanitaires et sociales de régions de France tient à rappeler la place essentielle tenue par les travailleurs sociaux.

Cédric Perrin alerte sur l’avenir des services départementaux d’incendie et de secours…

Le Conseil de l'Europe a rendu récemment une décision assimilant les sapeurs-pompiers volontaires à des travailleurs. Si cette position n'est pas nouvelle, le sénateur du Territoire de Belfort, Cédric Perrin, alerte ce 20 mars 2024 car il estime qu’elle reste "très préoccupante" et aurait "des conséquences insurmontables" pour les services départementaux d'incendie et de secours.

Assemblée départementale du Doubs : le groupe minoritaire déplore un plan “ASE inachevé”

Réunis lundi 18 mars 2024, les élus du conseil départemental du Doubs ont voté à la majorité un plan "ASE 2024-2027" (aide sociale à l'enfance) et la création d’une mission d’information et d’évaluation (MIE). Si les élus "Doubs Social Écologique et Solidaire" reconnaissent des aspects positifs, ils émettent toutefois certaines craintes…

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 6.51
légère pluie
le 28/03 à 9h00
Vent
7.26 m/s
Pression
997 hPa
Humidité
89 %