3 questions à Pascal Esseau, co-directeur de Musiques de Rues

www.macommune.info lance ce jour une nouvelle rubrique : la mail-interview. Une personne liée à l’actu répond à 3 questions que nous lui posons par mail. Pour inaugurer cette rubrique, nous avons choisi d’interroger Pascal Esseau, co-directeur de Musiques de Rues, sur ce festival et son avenir… hors Besançon. Réponses.

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Ma Commune.info : Quels ont été pour vous les moments les plus forts de cette 3 édition ?
Pascal Esseau : Pour moi, Musiques de Rues est un tout et j'ai beaucoup de mal à privilégier tel ou tel moment, telle ou telle proposition. Disons, à titre personnel, puisque j'ai participé à la Grande Touffe, je garderai un souvenir impérissable de la Parade, avec une osmose public/musicien, le sourire et l'émerveillement du public, un sentiment de fraternité et de compagnonnage. Une autre source de satisfaction est la relation humaine, que nous avons eu chacun d'entre nous avec les bénévoles, l'équipe technique ou logistique, qui se sont mobilisés avec générosité et enthousiasme.

Ma Commune.info : Quel bilan tirez-vous de ces trois années de "Musiques de Rues" ?
Pascal Esseau : Il est un peu tôt, pour nous de faire ce bilan. J'ai besoin d'écrire, de réfléchir, d'ordonner trois ans de souvenirs - les bons comme les mauvais -, entre la découverte de cette ville, les multiples rencontres que nous y avons faites, la question de l'art sonore dans cette ville ou les questions de politiques culturelles. Nous avons vécu trois années à 100 à l'heure, constamment sous pression, pris par la passion de notre métier, la fierté d'avoir inventé un festival unique en son genre, l'énergie d'avoir rassemblé autour de nous une "famille" d'une bonne centaine de personnes, et maintenant, un sentiment d'injustice d'être remercié pour de mauvaises raisons.

Ma Commune.info :  Vous indiquiez dans l'édito du programme  : "Bienvenue dans cette ultime édition de Musiques de Rues, à Besançon !" Cela laisse-t-il envisager une poursuite de la manifestation ailleurs qu'à Besançon ? En Franche-Comté ?
Pascal Esseau : La question de l'avenir de Musiques de Rues est ouverte. D'un côté, nous avons une expérience, construit un réseau d'artistes, de journalistes, fondé une structure, développé un logiciel spécifique, bref une machine en état de marche, et affirmé un nom voire un renom. Dès lors, pourquoi ne pas continuer ailleurs ce que nous avons construit ici ?
D'un autre côté, nous sommes attachés à cette ville et à cette région tout en ayant paradoxalement l'envie personnelle de tourner la page et de faire autre chose. Après avoir été encensé par la municipalité, le projet artistique atypique de Musiques de Rues semble ne plus correspondre au goût du nouvel élu à la culture et du groupement de commande : c'est légitime et nous ne souhaitons pas commenter leur choix. Nous ne connaissons pas le projet de nos successeurs, très différent semble-t-il, ( et pour cause !) souhaitons-leur bonne chance et bon courage. Nous restons persuadés que cette expérience a été une réussite et qu'elle a vraiment rencontré et touché en profondeur un public large et diversifié, ce qui était la commande de départ. Les très nombreuses lettres de sympathie que nous avons reçues sont là pour en témoigner.

Photo : Pascal Esseau (à gauche) avec François-Xavier Ruan, avec qui il partage la direction de Musiques de Rues.©miss dom

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