300.000 personnes ont traversé la Méditerrannée depuis janvier 2015 : “Migrants ou réfugiés ?”

Depuis janvier 2015, 300.000 migrants ont traversé la mer Méditerrannée selon l’ONU. Certains souhaitent se rendre en France, d’autres en Allemagne ou en Angeleterre… Jacques Vuillemin, ancien adjoint au maire à Besançon et écrivain, apporte sa contribution sur maCommune.info au sujet de statuts de ces personnes qui quittent leur pays. La guerre, le danger pour leur famille, la volonté de trouver un emploi dans un pays en « paix »… Ils ont leurs raisons. Ils sont alors considérés soit comme des migrants, soit comme des réfugiés. Existe-t-il une hiérarchie entre ces statuts ? L’un est-il plus « expulsable » que l’autre ?

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"MIGRANTS OU REFUGIES ?

François Hollande a rencontré la chancelière pour convenir d'une politique commune de l'union pour l'accueil des réfugiés. C'est une excellente initiative. 

L'Europe n'est pas qu'une simple zone économique, c'est la terre des libertés, de la démocratie, des droits de l'Homme. Cette Europe-là a des devoirs  à l'égard du monde, des messages à délivrer au monde. La réponse de l'Europe ne peut pas être celle des égoïsmes nationaux. La Hongrie envoie l' armée pour repousser les réfugiés. D'habitude, on envoie l'armée pour repousser un ennemi. Faut-il comprendre que la misère est l'ennemie de l'union ? La hongrie a signé la charte des droits fondamentaux de l'union, mais personne ne réagit. Ce ne sont que des réfugiés. Alors !!

Le XXIème siècle sera celui des grandes migrations dans le monde. Alors, il faut s'y préparer, anticiper les solutions. La réponse de l'Europe ne peut se réduire à la seule dimension sécuritaire .

Ces hommes , ces femmes, ces enfants qui fuient la misère , la guerre sont d'abord des êtres humains. Comme nous, ils ont un nom, un prénom. Comme nous ils ont faim, froid, soif, chaud. Comme nous, ils sont sensibles aux marques de solidarité.

Pour autant, on parle désormais davantage de migrants que de réfugiés. Un migrant est un personne qui migre pour chercher du travail. Un réfugié fuit un danger, la guerre, les persécutions. Alors, il est plus facile de renvoyer un migrant qu'un réfugié.

On ne règlera pas un problème aussi grave par le vocabulaire .

Pour autant, faut-il établir une hiérarchie entre les malheurs des hommes ?

La solidarité doit- elle être sélective ? Peut-elle choisir , sélectionner , parmi les victimes des malheurs , celle qu'il faut aider et celles que l'on peut renvoyer ; la solidarité peut-elle trier ? Mot horrible quand il s'agit d'être humains.

La question mérite d'être posée. Pour ma part je ne le pense pas. "

Rédaction : Jacques Vuillemin - 27 août 2015

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